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C'est une excellente question, que j'ai posée à un autre auteur pas plus tard que la semaine dernière, mais j'peux pas encore en parler donc re-poke moi après le 10 février stp je reviendrai raconter un truc intéressant (j'ai signé un embargo, don't ask )
ouiii !!! Alors en fait j'avais pu voir Deadpool en projection presse top secrète, et Ryan Reynolds est venu passer 30-40 minutes à la fin de la séance pour un Q&A. Le film est TRÈS drôle, tout en étant très violent, très cru (d'ailleurs interdit aux moins de 12 ans en France !). Or dans le film, il y a une blague sur le sexisme ordinaire (je mets en spoiler)
Du coup, comme j'ai question, j'ai demandé à Ryan Reynolds (qui s'est impliqué dans l'écriture du scénario) :
- Vous faites un film de super héros, complètement irrévérencieux, avec une blague sur le sexisme ordinaire alors qu'Hollywood est très critiqué en ce moment pour son sexisme, et précisément dans les films de super-héros/l'univers comics. Est-ce que vous aviez ça présent à l'esprit comme contrainte d'écriture, ou est-ce que tu viens du futur et c'est marrant de se moquer du sexisme de la société, tellement c'est dépassé dans le futur ?
Sa réponse était en l'essence : oui on vit dans le futur LOL. Il me répond qu'ils ont effectivement voulu placer Deadpool dans une société au-delà des stéréotypes de genre. Lui, il est au-delà de ça.
Le rapport avec la choucroute, donc : je pense qu'il y a des gens qui iront voir Deadpool et y trouveront des vannes sexistes et/ou homophobes (alors que Deadpool est pansexuel dans l'univers de Marvel, il insulte l'homophobie des autres !), parce qu'ils feront la lecture des blagues et des répliques dans le contexte de société sexiste qui est la nôtre. Alors que le personnage s'inscrit délibérément dans le rejet de ce cadre.
J'y lis la même chose dans Madame Gorafi : on part du postulat que l'approche genrée de la presse, et de la vie en générale, est au mieux ridicule, au pire nocive. On grossit le trait à l'extrême, ça en fait une caricature absurde. Il y a des "victimes collatérales" à ces blagues, mais elles sont d'abord des "victimes" au premier degré, victimes du sexisme de la société patriarcale, bien avant d'être les dindes et les dindons d'une farce assumée.
(Mais je précise que je donne pas un blanc-seing général aux blagues "second degré". Cf ma position sur Bloqués : "Les meufs", c'est nul, "Le féminisme", ça va dans le bon sens. Mêmes auteurs, mêmes acteurs, même cadre : pas le même texte. Je juge au cas par cas de ce que j'estime aller "dans le bon sens" ou pas ! )