Maman, je craque — Lettre ouverte de ta fille lesbienne

3 Juin 2014
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374
Alexandrie
@Raeya : ces manifs ont été violentes pour attirer l'attention sur elles. Elles ont été l'expression d'une société qui n'admettait pas un tel bouleversement ; tu le sais, je l'ai dit, que je me sens concernée par les droits des homosexuels. L'intelligence consiste à simplement leur répondre avec des arguments valables et calmement, c'est bien plus noble. Je sais que ça fait mal, je sais que ce n'est pas agréable de s'entendre dire que nous ne sommes que des demis-citoyens -c'est un peu ça l'idée quand même- et que nous sommes anormaux... Parce que tu vois, c'est contagieux, on en voit de plus en plus -nan, c'est juste que de plus en plus d'homos osent dire qu'ils le sont- et que les enfants seront stigmatisés à l'école et déséquilibrés. Les enfants stigmatisent car ils ont eu une éducation qui les a poussés à le faire ; ce n'est pas avec ce genre de manifestations qu'ils apprendront à leurs progéniture à traite correctement ses petits camarades. En voulant s'opposer à la discrimination de ces gamins, ils la favorisent, mais c'est certain que personne n'a dit que leur discours était intelligent. Mais tu vois, rien qu'en improvisant un post, je trouve des idées pour les contrer. Certes, ils ont un public, comme Marine Le Pen, comme les homos, comme François Hollande. Si tu regardes bien, les médias mettent toujours en lumière les opposants, et non ceux qui sont favorables, tout simplement parce que les gens s'y intéresseront davantage, donc que ça fera plus d'audience. Personne n'a dit que c'était juste, mais malgré ces manifs, le gouvernement a tenu bon et obtenu l'aval de la majorité parlementaire ;).
 
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Réactions : LP1
9 Avril 2015
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Suisse
J'aimerais avoir ton courage...

Quand ma maman l'a su, alors que je n'acceptais pas encore et que commençais tout juste à me renseigner sur le sujet (merci l'historique de l'ordinateur familial), ça a été d'une violence que je n'avais jamais vécue auparavant... ni par la suite... et je n'ai pas su me défendre.

Pendant des semaines interdiction de sortir de chez moi sauf pour suivre les cours, insultes, pression morale : "je vais le dire à tout le monde, tu verras bien à leurs réactions si c'est si normal que ça!", "je vais t'envoyer chez un psy" et autre "j'veux pas d'une gouine dégueulasse sous mon toit". Mon papa et mon frère n'était plus à la maison, il a fallu supporter ça seule. Heureusement rien de tout ça n'est finalement arrivé, mais un gros tabou autour de ma vie affective s'est mis en place. Et surtout un fort mal être d'être ce que je suis... j'ai mis des années à accepter que j'étais lesbienne, j'ai encore aujourd'hui, à 26 ans, beaucoup de difficulté à le dire. Seuls deux de mes amis hétéros sont au courant,je suis super profondément dans mon placard et ça me semble impossible d'en sortir.. c'est pesant, mais la douleur (c'était il y a plus de 8 ans) est encore beaucoup trop présente. heureusement j'ai aussi quelques potes homo qui me permettent de voir que d'autres personnes sont bien plus ouvertes que ce que j'ai connu...

Bref, heureusement que des gens, dans des discussions montrent leur tolérance. Je pense particulièrement à la maman d'une connaissance, qui, apprenant mon histoire, à eu des mots réconfortant comme je n'en avais que rarement entendu auparavant. Elle aussi avait eu de la peine à accepter l'homosexualité de sa fille, mais quelques années après, elle était à la pride à soutenir la cause, et ce n'était de loin pas la moins motivée. Encore aujourd'hui j'ai les larmes aux yeux en repensant à cette discussion.

Aujourd'hui j'aimerais que la situation change, pouvoir sortir de ce placard englué, m'ouvrir au reste de ma famille, à d'autres amis si le besoin se fait sentir et tout simplement pouvoir en parler comme si rien n'était différent. Il me reste du chemin à faire, mais ce genre d'article me donne à chaque fois un peu plus de courage et de volonté! Merci MadmoiZelle!
 
4 Novembre 2007
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6 054
Metz
lesvoyagesdemircea.wordpress.com
J'aimerais avoir ton courage...

Quand ma maman l'a su, alors que je n'acceptais pas encore et que commençais tout juste à me renseigner sur le sujet (merci l'historique de l'ordinateur familial), ça a été d'une violence que je n'avais jamais vécue auparavant... ni par la suite... et je n'ai pas su me défendre.

Pendant des semaines interdiction de sortir de chez moi sauf pour suivre les cours, insultes, pression morale : "je vais le dire à tout le monde, tu verras bien à leurs réactions si c'est si normal que ça!", "je vais t'envoyer chez un psy" et autre "j'veux pas d'une gouine dégueulasse sous mon toit". Mon papa et mon frère n'était plus à la maison, il a fallu supporter ça seule. Heureusement rien de tout ça n'est finalement arrivé, mais un gros tabou autour de ma vie affective s'est mis en place. Et surtout un fort mal être d'être ce que je suis... j'ai mis des années à accepter que j'étais lesbienne, j'ai encore aujourd'hui, à 26 ans, beaucoup de difficulté à le dire. Seuls deux de mes amis hétéros sont au courant,je suis super profondément dans mon placard et ça me semble impossible d'en sortir.. c'est pesant, mais la douleur (c'était il y a plus de 8 ans) est encore beaucoup trop présente. heureusement j'ai aussi quelques potes homo qui me permettent de voir que d'autres personnes sont bien plus ouvertes que ce que j'ai connu...

Bref, heureusement que des gens, dans des discussions montrent leur tolérance. Je pense particulièrement à la maman d'une connaissance, qui, apprenant mon histoire, à eu des mots réconfortant comme je n'en avais que rarement entendu auparavant. Elle aussi avait eu de la peine à accepter l'homosexualité de sa fille, mais quelques années après, elle était à la pride à soutenir la cause, et ce n'était de loin pas la moins motivée. Encore aujourd'hui j'ai les larmes aux yeux en repensant à cette discussion.

Aujourd'hui j'aimerais que la situation change, pouvoir sortir de ce placard englué, m'ouvrir au reste de ma famille, à d'autres amis si le besoin se fait sentir et tout simplement pouvoir en parler comme si rien n'était différent. Il me reste du chemin à faire, mais ce genre d'article me donne à chaque fois un peu plus de courage et de volonté! Merci MadmoiZelle!

Ce message me fait penser qu'autour de tout ça y'a une grosse culpabilité autour de la notion même de "plaisir", plaisir sexuel notamment.

Au bout d'un moment, tu prends ton pied tu prends ton pied. (j'exclu temporairement de mon raisonnement le cas de l'asexualité complète). Ce que je veux dire c'est qu'en cas de doute, de remise en question de soi, violente, on peut toujours aller vers la simple question : qu'est ce qui me fait plaisir ? Parce que la tête et le cœur, souvent ça pars en live, mais fondamentalement, le corps lui sait ce qu'il veut. Au fond l'homosexualité, si je me projette en temps que parent (con), y'a cette mise en avant de la partie "sexualité" du terme. Quand ton gosse est hétéro, t'as tout un contexte social qui fait que tu peux "masquer" ça a tes yeux. Oui, y'a du sexe, mais c'est pour faire une famille, en gros, c'est "propre". Alors que pour les gens étroits du bulbe, "l'homosexualité" remet sur le devant de la scène la vie intime et comme t'as plus l'excuse du modèle familial, tu te retrouves avec des images très crue du type "bah oui, ton fils fait l'AMOUR avec d'autre garçon, il prend son pied, il jouit, et il a même pas la prétention de faire ça pour procréer, le rustre". C'est le fameux "j'ai rien contre les gay tant qu'ils font rien devant moi", comme si le plaisir pour le plaisir c'était sale, et comme si les hétéros ne pratiquaient pas aussi depuis des millénaires le plaisir pour le plaisir, mais chuuuut...

Je pense vraiment qu'on peut trouver du réconfort dans la notion de plaisir. Y'a un moment, quoique dise maman, et même si ça lui fou les jetons, quand on est bien dans les bras de quelqu'un, sans même parler de cul (je réintègre les asexuels), on est bien. Personne peut lutter contre ça, par contre ils peuvent nous culpabiliser de telle sorte que la tête prenne le pas sur le corps et que les complexe/peur gache ce plaisir là... Faut pas se le laisser voler !
 
11 Février 2012
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31
Le Mans
lafastodblog.wordpress.com
@Lafastod Tu en es où depuis le moment où tu as écrit ce témoignage ? :fleur:

C'est super mingon de poser la question :)

Alors, contre toutes attentes (contre les miennes, en tous cas, probablement), et deux ans après la lettre, ça se passe bien.
Je suis partie "pour de bon" de chez mes parents cette année et je pense que ça a fait du bien à tout le monde. Tout est moins pesant et plus respirable, et peut-être aussi que mes parents ont fini par comprendre à quel point je pouvais leur "échapper", maintenant, et que finalement, c'était peut-être pas si dramatique.

Enfin, je ne sais pas ce qui a motivé ce changement (qui est relatif hein, ils ont quand même invité un collègue de mon père pour que "je fasse connaissance avec lui, parce qu'il m'aimerait bien c'est certain" (LOL NOP) )
Cela dit, j'avoue que je cherche un peu la petite bête en racontant ça. Parce que vraiment, ça va.

Je suis avec quelqu'un depuis peu, et je l'ai dit à ma mère (lâchement) par SMS. (En plus, j'avais un peu de bière dans le sang. Bref.) Ma mère a très sobrement répondu "ok", et je me suis dit que ça allait encore être compliqué parce que le "ok", ça sonne toujours passif agressif.
Or là, ça ne l'était pas. Elle m'a appelé dès le lendemain pour savoir qui était l'heureuse élue, ce qu'elle faisait dans la vie, si elle était cool et si j'étais bien avec. Ce qui dépasse complètement mes rêves les plus fous. Elle m'en parle parfois, et c'est sans aucun jugement, sinon un réel intérêt.

L'autre nouveauté c'est que mon père est aussi "entré dans le débat". Lui qui n'avait jamais dit un seul mot, qui en avait fait un tabou total, pendant aussi longtemps... M'a dit fièrement de venir voir la télé, VITE VITE, quand ils ont diffusé la pub meetic qui met en scène un couple de fille. "VIENS VOIR REGARDE, ELLE EST COMME TOI". Bah, oui, une fille qui s'appelle Elodie, et qui est bordélique, j'avoue qu'elle est comme moi. Et puis mon père a dit "ATTEND LA FIN", et BIM.
J'ai pris ça comme sa seule parole, même si elle a été indirecte, et comme une acceptation totale.

Donc, ouaip, ça leur a pris 5 longues années mais maintenant :d
Bah, maintenant, ça va mieux. Il fallait leur laisser le temps de faire le deuil de ce qu'ils voulaient que je sois, et mettre de la distance je pense.
 
11 Février 2012
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Le Mans
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, tu te retrouves avec des images très crue du type "bah oui, ton fils fait l'AMOUR avec d'autre garçon, il prend son pied, il jouit, et il a même pas la prétention de faire ça pour procréer, le rustre". C'est le fameux "j'ai rien contre les gay tant qu'ils font rien devant moi", comme si le plaisir pour le plaisir c'était sale, et comme si les hétéros ne pratiquaient pas aussi depuis des millénaires le plaisir pour le plaisir, mais chuuuut...

Je pense vraiment qu'on peut trouver du réconfort dans la notion de plaisir. Y'a un moment, quoique dise maman, et même si ça lui fou les jetons, quand on est bien dans les bras de quelqu'un, sans même parler de cul (je réintègre les asexuels), on est bien. Personne peut lutter contre ça, par contre ils peuvent nous culpabiliser de telle sorte que la tête prenne le pas sur le corps et que les complexe/peur gache ce plaisir là... Faut pas se le laisser voler !
L'homosexualité en générale est hypersexualisée, au sein d'une société qui est DEJA hypersexualisée.
Enfin, je vais rentrer dans un langage super cru donc spoiler :

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Oui bonjour, j'édite parce que des trucs tournent dans ma tête longtemps après :lol:

Je voulais juste dire, que c'est quand même dingue qu'on vive dans une société où plus de parents sont enclins à sexualiser leurs jeunes enfants dans un sens hétéronormé (oui, je parle complètement des mini miss), plutôt que d'accepter les sentiments de leurs enfants plus vieux, ou pire, de les limiter à la sexualité, qui devient alors quelque chose de nocif parce que non hétéro.
Un père qui dit que son gamin est un "champion" parce qu'il couche avec plein de filles, ok, soit, mais pourquoi du rejet s'il couche avec plein de garçons ?
Est-ce qu'on peut pas considérer la sexualité dans son ensemble ? (que certaines familles trouvent ça tabou alors que d'autres non, c'est même pas vraiment le débat), ce qui m'ennuie c'est pourquoi une sexualité serait plus taboue, interdite, qu'une autre ? (Je parle uniquement de sexualité pour le coup, en faisant fi des sentiments.)
 
Dernière édition :
3 Novembre 2015
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Reims
Bon, j'ai deux ans de retard, je viens de lire ta lettre... Et découvrir en même temps que ça va mieux pour toi et que tu es heureuse, ça me rend heureuse aussi !
Je suis ravie que tes parents aient su t'accepter, malgré des mots très durs, et un silence qui peut être aussi très blessant.
J'ai été bouleversée en lisant ton texte. J'avais envie de te prendre dans mes bras et de te dire que ça va aller, que tu as le droit d'être heureuse et que tout ira mieux un jour. Contente que le temps l'ait fait pour moi !
Je te souhaite que tout continue dans ce sens, vis ta vie comme tu l'entends :-)
 
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Le Mans
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Bon, j'ai deux ans de retard, je viens de lire ta lettre... Et découvrir en même temps que ça va mieux pour toi et que tu es heureuse, ça me rend heureuse aussi !
Je suis ravie que tes parents aient su t'accepter, malgré des mots très durs, et un silence qui peut être aussi très blessant.
J'ai été bouleversée en lisant ton texte. J'avais envie de te prendre dans mes bras et de te dire que ça va aller, que tu as le droit d'être heureuse et que tout ira mieux un jour. Contente que le temps l'ait fait pour moi !
Je te souhaite que tout continue dans ce sens, vis ta vie comme tu l'entends :-)
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(Merci, ça me touche, vraiment.)
 
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Réactions : Mlle C.
23 Juillet 2015
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74
Hello,
J'suis tombée un peu par hasard sur ta lettre. Et j'avoue que j'ai parcouru avec intérêt tes réponses pour voir comment la situation avec tes parents avait évoluée.
Les bras m'en sont tombés quand j'ai vu la dureté des mots qu'avait pu te dire ta mère et j'ai été soulagée de voir qu'après quelques années la situation se soit apaisée.
J'avoue ne pas comprendre qu'un parent puisse réagir comme ça vis-à-vis de son enfant. Etant hétéro, je n'ai jamais été confrontée au problème du coming out, mais je crois que si ma mère m'avait dit des trucs pareils, je lui serai probablement rentrée dedans (ma mère étant assez traditionnelle, nous avons déjà eu des discussions "animées" sur les LGBT). Je ne peux donc qu'admirer ta patience vis-à-vis d'elle.
Après, et c'est peut-être utopique, mais je pense qu'en tant qu'enfant, et quelle que soit notre orientation sexuelle, nous avons un rôle à jouer pour aider nos parents à gagner en ouverture d'esprit sur ce genre de sujets. Evidemment, je ne dis pas qu'il faut entrer en clash gratuit (surtout pas), mais parfois quelques questions/remarques bien senties ou de vraies discussions (si cela est possible) peuvent aider.
En tout cas, beaucoup de courage à toutes les personnes souhaitant faire leur coming out, outre la communauté LGBT, il y a plein d'hétéros pour vous accepter telles que vous êtes :)
 
27 Août 2015
19
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1 289
26
Salut! Moi j'arrive après la bataille mais ta lettre m'a fait penser à tellement de choses... Au lycée, on était une bandes de copines homo, et on a plus ou moins toutes dit en même temps à nos parents. Moi ça s'est archi bien passé, je viens d'une famille hyper ouverte et pleiiiiiine d'homo, ma copine ça allait aussi, mais j'ai une copine qui comme toi, a eu un vrai souci avec sa mère, qui a commencé à la traiter de tous les noms, à l'empêcher de voir sa nana, à la mettre à la porte, alors que vraiment elle ne s'y attendait pas du tout, sa mère ayant milité pour le mariage pour tous; elle ne voulait pas que sa fille soit "l'une d'entre elles", par rapport à sa position sociale etc etc. Et je me souviens d'avoir récupérée ma copine en larmes des dizaines de fois, de l'avoir hébergée à tour de rôle après les cours..
Alors je te fais un enorme calin et j'espère que le plus dur est passé. Voilà
 

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