C'est marrant mais à chaque fois que je lis quelque chose sur Lévy, le débat revient toujours à ça: littérature ou pas, goûts des lecteurs autres, etc :rotate:
Personnellement, je n'ai lu qu'un seul Lévy et j'ai ri et pleuré (je me sens toujours un peu gênée quand je le concède). Pleuré parce que ça parlait d'une maman et quand ça parle d'une maman je pleure très (trop) facilement et ri parce que je trouvais l'histoire, le style, les personnages et les dialogues complètement ridicules et donc dénués de crédibilité. Si je n'avais pas cette sensibilité exacerbée sur le sujet des mômans, je ne sais pas si j'aurai pu faire autre chose que soupirer pendant cette lecture.
Je ne pense pas qu'on puisse parler de LA littérature quand on parle de Lévy et je suis assez d'accord avec @carnifex quand elle parlait d'abrutissement par le divertissement (c'est assez visible à la télé, notamment aux informations qui informent de moins en moins et font de plus en plus office de magazines croisant
100% mag et
Enquête exclusive). On peut divertir et le faire avec style, en y amenant de la qualité ou au moins un peu de fond. Après, effectivement, ce genre de lecture repose l'esprit et parfois, ça fait du bien au moral. Ca permet de lâcher prise après une grosse journée et si ça fait un peu rêver certaines femmes en mal d'amour pourquoi pas. La seule chose que j'espère quand je vois un auteur comme Lévy vendre, c'est que ses lecteurs (je parle ici de ceux qui ne lisent que ce type de roman) s'intéresseront à autre chose et que les libraires pourront justement leur proposer d'autres ouvrages sans que cela ne leur paraisse ennuyeux ou inaccessible. Si ça permet aux librairies et aux bibliothèques de faire tourner leurs stocks, tant mieux, si ça permet que les gens lisent tant mieux.. ce qui me chagrine, c'est aussi qu'on cherche à faire lire des livres moins bons aux collégiens et lycéens, pour leur "donner" le goût de la lecture. Je trouve ça très réducteur et sans forcément mettre tout de suite la tête dans du Proust ou du Zola, il y a des auteurs de qualité qui sont accessibles et qui peuvent tout à fait parler. Je me souviens avoir vu ma classe emballée par
Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, ou encore
Lambeaux de Charles Juliet et avoir été transportée par
L'écume des jours (qui m'a fait dévorer Boris Vian pendant un petit moment) et
La perle de John Steinbeck.
Et comme le dit très bien @
Shatzy Shell ce type de lecture n'est pas nouveau. Cependant, l'offre permet aujourd'hui d'avoir facilement accès à autre chose au même prix comme de s'enfermer dans ce type de lecture.
Tout ça pour dire que ce n'est pas qu'on lise Lévy qui me pose problème mais le manque de curiosité et le côté enfermant de ce type d'auteurs. L'idée aussi que les gens "vont aimer" me fait de la peine: c'est avoir peu de considération de la part de l'auteur et de l'éditeur de bâtir un livre pour faire du chiffre plutôt que pour proposer de la qualité.. mais ça traduit assez bien le fonctionnement de notre société.