Je me permets de laisser un message ici, parce que j'ai été très touchée par cet article.
Il y a un an j'ai enfin pris mon indépendance. J'ai déménagé dans une maison pour moi toute seule, j'ai commencé à travailler, à gagner ma vie, à connaître la tranquilité... mais aussi la solitude. Pour combler ce manque, quelques jours après la signature de mon contrat, je suis allée sur le site de la SPA près de chez moi pour voir quels chats étaient à l'adoption. Je voulais un adulte (rapport au bêtises...) et puis l'évidence m'est apparue à partir d'une simple photo et d'une description courte. Cette évidence, c'était la boule de fourrure noire qui m'observait avec un air suffisant. J'ai attendu une semaine, puis je suis allée chercher Azraël. Et à partir de là a commencé une histoire d'amour incroyable.
C'était mon premier chat et j'ai eu une relation avec lui... fusionnelle. Je n'avais jamais connu ça avec les animaux (j'en ai eu et je les ais aimés de tout mon coeur mais ils n'étaient pas vraiment à moi... plus à ma famille.) et il m'a réconciliée avec les chats (depuis celui de mes parents qui était égoïste et complètement idiot j'avais décrété que chaque chat était comme ça.) pendant un an j'ai partagé mon quotidien avec ce beau chat de trois ans (il suivait ma voiture et m'accompagnait quand je me promenais !). J'ai pris une petite chatonne ensuite (il ne l'aimait pas du tout, c'était un chat très exclusif et vert de jalousie...) bref, un an de bonheur total, jusqu'à mercredi.
Dernier jour de vacances, je décide d'aller voir une amie. Je prends la voiture, et je descends la rue. Azraël est au bord de la route mais je ne m'inquiète pas ; c'est un chat prudent et débrouillard, il s'en ira comme il le fait toujours.
Mais il ne s'est pas enfui. Il rampait. Comprenant soudain le problème j'ai garé la voiture et j'ai couru jusqu'à lui. La suite... je l'ai beaucoup racontée à mes amis mais cela ne suffit pas à guérir le choc que j'ai ressenti. La voiture l'a touché à la tête. Il était encore vivant mais son oeil droit, foutu. Il rampait pour s'échapper malgré ses blessures. J'étais en état de choc, à crier, pleurer, supplier qu'on l'achève, le voir souffrir me rendait folle. Mon amie s'est occupée de tout. Elle l'a pris dans ses bras, l'a mis dans sa voiture, et nous sommes allées chez le vétérinaire. Il a passé la nuit. Mais pas la journée du lendemain. Il est mort après l'opération. Le vétérinaire lui avait mis un drain pour la nourriture et retiré l'oeil droit. Mais mon amour n'a pas tenu. Et depuis ma vie est horriblement noire. La personne qui a écrit cet article a su mettre des mots sur mon chagrin et je l'en remercie. Je n'arrive pas à m'en relever. Il n'avait que quatre ans, je ne l'ai eu qu'un an, c'était trop tot pour mourir et j'en veux tellement au salaud qui m'a tué mon bébé... je donnerais tout pour le voir passer la porte d'entrée. J'en rêve chaque nuit. Mon entourage est là bien sûr, mais je crois que personne ne pourra jamais comprendre la souffrance que je ressens. Elle est différente pour chaque individu. J'ai l'impression que ma vie n'a plus de sens depuis qu'il est parti, et même si ma petite Zira est encore là, et qu'elle m'aide à surmonter cette épreuve, elle ne comble pas la douleur.
Je voudrais prendre un autre chat. D'abord parce qu'il y en a trop en refuge qui attendent une famille... ensuite parce que j'ai l'impression que je ne pourrais pas tourner la page sans avoir d'autre chat à m'occuper. Et puis ma chatonne déprime, je le vois bien. Elle joue moins, elle est couchée dans mes bras toute la journée. Je ne sais pas du tout combien de temps attendre, on verra... mais je pense que cela se compte en semaines.
Merci d'avoir mis les mots justes sur le chagrin. Et si d'autres madz ont comme moi perdu leur animal chéri... je ne peux que compatir et leur souhaiter tout le courage dont elles auront besoin pour surmonter cela. Pour ma part je me sens détruite. Mais quelque part, consolée de sentir que je ne suis pas la seule à souffrir ou à avoir souffert de cette perte, et qu'on peut s'en relever. Cela m'a fait du bien de vous lire.