Cet article est d'utilité publique. Merci.
Toutefois, certaines choses m'ont chiffonnée. Déjà, le titre : mon mec vient de me frapper pour la première fois, que faire ? ....
Pour moi c'est une question qui ne devrait même pas se poser. La façon dont le titre est formulé laisse à entendre qu'il pourrait exister d'autres alternatives que fuir, comme attendre, réfléchir, ou essayer de discuter avec son partenaire. Or on le sait toutes : quand ça commence, c'est très rarement un acte isolé, anodin. Ca commence... pour mieux continuer. De fait, la violence physique (et verbale, aussi, dans certaines circonstances) n'est en aucun cas acceptable, et il n'y a pas à se poser la question de savoir quoi faire. Il faut PARTIR. Tout de suite. Pas juste quelques jours, pas juste le temps de réfléchir. Il n'y a pas à réfléchir. Je sais bien que c'est facile d'écrire ça, mais on a aujourd'hui suffisamment de recul (et de tristes témoignages) pour savoir que le premier geste violent sera dans 99,9% des cas réitéré, et qu'il augure quasiment toujours le début d'un sinistre engrenage, fait de violences physiques mais aussi psychologiques.
La phrase "Le plus important est que tu fasses ce qui te paraît le mieux" m'a également froissée. Ce qui paraît le mieux à celles qui viennent juste de subir la violence n'est souvent pas ce qui serait le mieux pour elles. Parce qu'elles sont amoureuses, ou prises par leurs sentiments, ou seules, ou perdues, elles prennent souvent des décisions qui leur seront néfastes par la suite. C'est à dire : pardonner, donner une seconde chance (qui se transforme ensuite en troisième, quatrième, puis cinquième chance, etc), rester en "attendant de voir". J'ai été assez choquée par cette phrase, je trouve qu'elle ne rend vraiment pas service aux victimes. Le plus important ce n'est pas de faire ce qui leur paraît le mieux, étant donné que leur état émotionnel ne leur permet souvent pas de prendre des décisions rationnelles. La seule chose à faire, et qui aurait due être préconisée par l'article, c'est de s'entourer de personnes bienveillantes, et de partir définitivement. Puis d'aller porter plainte. Rien d'autre.
Je ne sais pas si je me suis bien exprimée, mais le fait que l'article laisse en quelque sorte le "choix" à la victime de partir ou de rester m'a vraiment froissée. Vous allez me dire que c'est facile, bien calée derrière son ordinateur, de donner des leçons, mais il me semble que la question des violences faites aux femmes est suffisamment grave et scandaleuse pour ne pas la traiter avec des pincettes. Dans ces cas-là, aucune autre alternative que la fuite définitive ne devrait être préconisée. Aucune. Parce que c'est à force de tergiverser, d'attendre, de réfléchir ("oui il m'a frappée, mais c'est quand même un homme bien... et si je fais ci ou ça il changera peut-être... et puis je l'ai peut-être énervé, c'est aussi ma faute dans un sens... etc etc"), qu'on s'installe dans l'engrenage, qu'on sombre dans l'emprise de l'autre et qu'on n'arrive plus à s'en sortir ensuite.
Je pense que l'on devrait dire fermement et clairement à toutes les femmes que la violence, quelles que puissent être les circonstances, est inexcusable.