Hm … Je vois que chacun réagit en fonction de sa perception des mots utilisés, que ce soit dans l'article ou dans les commentaires qui ont suivi …Je trouve pour ma part dommage que certains paraissent obtus sur des "abus de langage" ou à propos de termes employés avec un certain affect.
Objectivement, la plupart d'entre vous tiennent tout ou partie d'un même discours : chaque femme dispose de son corps comme elle l'entend et donc, bénéficie de la possibilité d'avoir recours à une IVG. C'est un droit qui nous a été accordé et qui, actuellement, tend à devenir difficile à obtenir en fonction de notre localisation géographique. À cela s'ajoute la clause de conscience invoquée par certains représentants du corps médical, les jugements de tout un chacun et un historique bien conséquent au sujet de la maternité.
Pour ma part, je me suis retrouvée dans la situation d'avoir recours à une IVG. Si certaines personnes peuvent le vivre de manière très détachée, d'autres le vivent avec un tourbillon d'émotions. On ne peut aller à l'encontre de soi-même et donc, on ne peut juger la manière de chacun de ressentir la fécondation d'un ovule de telle ou telle façon.
Dans cette lignée, je pense que le ressenti de la personne va influencer sa perception des faits. On ne peut jamais tout à fait être objectif sur son propre vécu.
Moi la première, je me suis sentie jugée par certains. Parce que mon projet professionnel ne semblait pas correspondre avec mon désir d'interrompre une grossesse non voulue (je travaille auprès de jeunes enfants). Parce que je me suis présentée au planning familial avec mon conjoint, et que le gynécologue qui nous a reçu n'a pas semblé comprendre que oui, nous voudrions peut-être avoir un enfant, mais pas à ce moment-là. Parce que les praticiens ne bénéficient peut-être pas assez de formation sur le psychique et sur la bienveillance (j'ai dû attendre l'âge de 28 ans et vivre une grossesse désirée pour rencontrer une gynécologue ET une sage-femme ayant la bienveillance de me demander mon consentement pour chaque acte avant de le pratiquer).
Bref, je suis attristée de constater que nous en sommes toujours à ce stade, toujours à devoir défendre, les uns et les autres, nos droits, notre avenir. Attristée de voir que nous ne sommes pas en mesure de tenir un discours avec un fond commun sans que la forme ne heurte certaines sensibilités.
Je comprends les arguments des uns et des autres, que ce soit sur le choix de tel ou tel terme employé. Je comprends aussi les réactions de chacun, effectivement, une IVG est une IVG, y ajouter la notion de confort me semble absurde étant donné qu'il s'agit d'un droit inscrit dans la loi. Seulement, actuellement, la société évolue, peut-être dans une direction qui laisse effectivement à penser que le confort c'est prendre une décision en cohérence avec soi, même si cela inclut une douleur physique et/ou psychique.
Peut-être que le réel malaise est là ?