@Salpêtre : je suis tout à fait d'accord avec toi et je te soutiens à 100%.
En ce qui concerne l'état de victime, c'est très grave car on a affaire à deux sortes de situation dans ma vision des choses : soit la personne qui nous juge n'a pas idée de toutes les restrictions que subit une victime, et que tu cites; soit la personne qui nous juge n'a pas envie de "s'embêter" avec "ces détails" et nous juge quand-même.
Dans tous les cas, ne pas tenir compte de ces fameuses restrictions (violences psychologiques/physiques/financières, espoir désabusé, peur des représailles, peur de ne pas être crue, etc...), ou pire, refuser de les reconnaître, fait que ces personnes qui jugent en considérant qu'il est tellement facile de partir (facile de penser ça si on ne voit aucune difficulté!), que "si la personne reste, c'est qu'elle le veut peut-être ou qu'elle aime ça". Pire même, certaines vont penser que les victimes sont "complices" de ces violences (notamment dans les cas d'enfants maltraités où certaines personnes vont toujours supposer que le parent inactif est volontairement inactif, alors que non, certains parents inactifs le sont car ils sont terrifiés...).
Ces personnes n'ont simplement aucune idée de ce dont elles parlent et ne font qu'une chose dans ce genre de situation : détruire encore plus la victime. Dans tous les cas, ces personnes n'ont aucune légitimité à prendre la parole, peu importe qu'elles soient éloignées ou proches de nous.
Enfin, voilà. C'est juste sémantique, je suppose.
Les mots sont aussi une arme. Il est donc très important de se battre/défendre sur ce terrain-là aussi, je pense...
edit : un petit édit suite à une discussion avec un ami proche qui a remarqué qu'on ne parle plus de "violence conjugale" mais de "violences faites aux femmes" et qui était plutôt déprimé car il a été victime de violences de la part d'une ex, et il avait l'impression que cette appellation était un peu comme une interdiction de parler de son vécu.
Donc comme dit auparavant, bien évidemment la grande urgence, ce sont les femmes (90% des victimes) mais dans un coin de notre esprit, ne pas oublier qu'il existe aussi 10% d'hommes victimes chiffrés par l'observatoire national de la délinquance (cet ami a aussi été battu par une ex), et que eux aussi ont le droit de parler de leur vécu sans se faire traiter de "masculiniste" ou je ne sais quoi d'autre...
Et donc merci encore une fois à Madz d'en avoir touché un mot en fin d'article...
J'espère que ça lui remontera un peu le moral (à mon ami)...