Hello,
Très intéressant vos échanges sur le militantisme en ligne et les différents courants du féminisme ; ce sont des problématiques que j'ai à l'esprit personnellement, par exemple, lorsque j'écris sur le féminisme, j'ai souvent à choisir entre être critiquée par des militantes qui trouvent que je ne vais pas assez loin (pas assez rigoureuse dans l'analyse, simplification des problèmes, ne pas avoir utilisé tel ou tel terme, etc...) ou être critiquée par celles (et ceux) qui trouvent que "j'en fait trop" ("trop de féminisme") : je choisis toujours de satisfaire les seconds : mon but, mon objectif, c'est de rendre les concepts accessibles à celles qui ne passent justement pas leurs journées sur Tumblr à s'éduquer elles-mêmes sur le féminisme. J'écris pour celles qui sont plus promptes à se dire "pas féministes, mais pour l'égalité" que pour celles qui sont déjà sensibilisées, et se cherchent des alliés dans la sphère médiatique.
Tout ça pour dire que... Je suis d'accord avec toi @Loyeur ! Et je suis surprise par ton message (le premier "l'auteure est-elle le public visé ?"), parce que si j'ai choisis d'attaquer la qualité du film, c'était justement pour attaquer directement l'équipe du film, et ne surtout pas dénigrer le public de ce type d'oeuvre.
Oui, les blagues misogynes sont le fond de commerce des comédies de boulevard, et ça marche, ça marche très bien, les gens y vont, ils aiment ça. Je refuse donc de clasher ce film en écrivant "c'est honteux de faire de l'humour avec la misogynie", parce que ça reviendrait à dire que tou•te•s celles et ceux qui en rient sont aussi des imbéciles incultes (en gros.)
C'est pour cette raison que j'attaque l'auteur du scénario et le metteur en scène : vous pouvez faire une comédie misogyne (ça ne me fera pas rire, mais effectivement, je ne suis pas le public visé), c'est possible de faire rire avec des sujets graves (Amy Schumer m'a rire avec le viol hier soir), mais ça demande du talent, de la finesse ; or ce film en manque totalement. Je vais détailler mon point en spoiler :
TL;DR -> C'est possible de faire de l'humour avec un sujet grave, mais ça nécessite de ne pas prendre son public pour des cons décérébrés.
J'ai lu d'autres critiques de la misogynie dans Nos femmes, et là effectivement, je te rejoins @Loyeur sur l'élitisme du militantisme sur Internet ; je refuse perso d'insulter les gens qui iront voir ce film, ceux qui l'apprécieront (même si je reste persuadée qu'il est trop mauvais pour pouvoir être apprécié, c'est vraiment une question de rythme à mon avis très humble). OK pour dénoncer l'inertie totale des médias, qui auraient quand même pu profiter de l'occasion pour rappeler que les violences faites aux femmes ne sont PAS un sujet de plaisanterie.
Merci @Lilou la licorne et @Eros Thanatos pour les corrections (je l'ai relu tant de fois que... je ne voyais plus riennn )
Et merciiii @Erlkönigin pour le compliment sur le style mais pour tout te dire, j'ai hésité à l'écrire comme ça... Je sais écrire comme ça, "avec du style", mais je sais aussi que c'est une forme d'expression discriminante (on parlait de juger les gens sur leur maitrise de l'orthographe... on les écrème aussi sur leur maîtrise de la langue...) Je l'ai écrit comme ça dans l'hypothèse où Assous, Berry, Langmann, quelqu'un de l'équipe du film tombe dessus, que je puisse leur démontrer que si je critique l'écriture du film, c'est que je suis capable d'écrire plus subtilement moi-même. Mais le fait d'avoir autant alourdi mon propos l'a rendu moins accessible (je pense).
D'ailleurs cet article est moins une critique du film (dont j'aurais préféré ne pas faire la publicité), qu'une critique de la paresse du scénariste, metteur en scène, de la production, qui ont donné une oeuvre qui ne serait que médiocre...si elle ne contribuait pas en plus à renforcer les idées reçues dangereuses sur les violences conjugales...
Pas facile de naviguer entre ma position de privilégiée (= femme blanche instruite qui peut se préoccuper d'autres choses que son loyer et sa subsistance), et mon envie, mon besoin (mon devoir ?) de diffuser, partager, rendre accessible le féminisme au plus grand nombre autour de moi... Je pensais avoir trouvé le bon angle sur cet article justement, je suis d'autant plus surprise de ton commentaire, @Loyeur.
Qu'est-ce que vous en pensez ?
Très intéressant vos échanges sur le militantisme en ligne et les différents courants du féminisme ; ce sont des problématiques que j'ai à l'esprit personnellement, par exemple, lorsque j'écris sur le féminisme, j'ai souvent à choisir entre être critiquée par des militantes qui trouvent que je ne vais pas assez loin (pas assez rigoureuse dans l'analyse, simplification des problèmes, ne pas avoir utilisé tel ou tel terme, etc...) ou être critiquée par celles (et ceux) qui trouvent que "j'en fait trop" ("trop de féminisme") : je choisis toujours de satisfaire les seconds : mon but, mon objectif, c'est de rendre les concepts accessibles à celles qui ne passent justement pas leurs journées sur Tumblr à s'éduquer elles-mêmes sur le féminisme. J'écris pour celles qui sont plus promptes à se dire "pas féministes, mais pour l'égalité" que pour celles qui sont déjà sensibilisées, et se cherchent des alliés dans la sphère médiatique.
Tout ça pour dire que... Je suis d'accord avec toi @Loyeur ! Et je suis surprise par ton message (le premier "l'auteure est-elle le public visé ?"), parce que si j'ai choisis d'attaquer la qualité du film, c'était justement pour attaquer directement l'équipe du film, et ne surtout pas dénigrer le public de ce type d'oeuvre.
Oui, les blagues misogynes sont le fond de commerce des comédies de boulevard, et ça marche, ça marche très bien, les gens y vont, ils aiment ça. Je refuse donc de clasher ce film en écrivant "c'est honteux de faire de l'humour avec la misogynie", parce que ça reviendrait à dire que tou•te•s celles et ceux qui en rient sont aussi des imbéciles incultes (en gros.)
C'est pour cette raison que j'attaque l'auteur du scénario et le metteur en scène : vous pouvez faire une comédie misogyne (ça ne me fera pas rire, mais effectivement, je ne suis pas le public visé), c'est possible de faire rire avec des sujets graves (Amy Schumer m'a rire avec le viol hier soir), mais ça demande du talent, de la finesse ; or ce film en manque totalement. Je vais détailler mon point en spoiler :
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TL;DR -> C'est possible de faire de l'humour avec un sujet grave, mais ça nécessite de ne pas prendre son public pour des cons décérébrés.
J'ai lu d'autres critiques de la misogynie dans Nos femmes, et là effectivement, je te rejoins @Loyeur sur l'élitisme du militantisme sur Internet ; je refuse perso d'insulter les gens qui iront voir ce film, ceux qui l'apprécieront (même si je reste persuadée qu'il est trop mauvais pour pouvoir être apprécié, c'est vraiment une question de rythme à mon avis très humble). OK pour dénoncer l'inertie totale des médias, qui auraient quand même pu profiter de l'occasion pour rappeler que les violences faites aux femmes ne sont PAS un sujet de plaisanterie.
Merci @Lilou la licorne et @Eros Thanatos pour les corrections (je l'ai relu tant de fois que... je ne voyais plus riennn )
Et merciiii @Erlkönigin pour le compliment sur le style mais pour tout te dire, j'ai hésité à l'écrire comme ça... Je sais écrire comme ça, "avec du style", mais je sais aussi que c'est une forme d'expression discriminante (on parlait de juger les gens sur leur maitrise de l'orthographe... on les écrème aussi sur leur maîtrise de la langue...) Je l'ai écrit comme ça dans l'hypothèse où Assous, Berry, Langmann, quelqu'un de l'équipe du film tombe dessus, que je puisse leur démontrer que si je critique l'écriture du film, c'est que je suis capable d'écrire plus subtilement moi-même. Mais le fait d'avoir autant alourdi mon propos l'a rendu moins accessible (je pense).
D'ailleurs cet article est moins une critique du film (dont j'aurais préféré ne pas faire la publicité), qu'une critique de la paresse du scénariste, metteur en scène, de la production, qui ont donné une oeuvre qui ne serait que médiocre...si elle ne contribuait pas en plus à renforcer les idées reçues dangereuses sur les violences conjugales...
Pas facile de naviguer entre ma position de privilégiée (= femme blanche instruite qui peut se préoccuper d'autres choses que son loyer et sa subsistance), et mon envie, mon besoin (mon devoir ?) de diffuser, partager, rendre accessible le féminisme au plus grand nombre autour de moi... Je pensais avoir trouvé le bon angle sur cet article justement, je suis d'autant plus surprise de ton commentaire, @Loyeur.
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