On lève le voile sur un grand mystère : pourquoi tant de gens se font « l’avocat du diable »
- Initiateur de la discussion Maëlle Le Corre
- Date de début
MERCI @Maëlle Le Corre 
J'ai tellement entendu cette tournure de phrase quand je suis devenue végétarienne : certaines personnes étaient sincèrement intéressées et posaient des questions maladroites mais en voulant vraiment les réponses et d'autres cherchaient juste à savoir à quel point j'avais bossé mon sujet et j'allais respecter mon végétarisme. Globalement, dès que j'entends "je vais me faire l'avocat du diable" ou "ça n'est pas politiquement correct" je fuis la personne qui les a prononcées, car je sais que ça va être un flux continu de jugements voire de racisme/homophobie etc.
Avec mon amoureux, on débat beaucoup et sur toutes les questions d'écriture inclusive et de féminisation de la langue, dès que j'apporte un argument pour, il se fait l'avocat du diable (littéralement) et ça me fait beaucoup rire. Mais chez nous, où personne ne pourrait prendre ses propos pour du premier degré. Ça arrive qu'il se donne parfois cette attitude de couillon en soirée : j'ai une copine qui bosse dans le nucléaire et après lui avoir dit bonjour, il l'a directement attaquée "Et éthiquement, le nucléaire, ça va ?!"
Tout ça pour dire que c'est dommage que cette expression soit si salement connotée alors qu'elle peut mener à des débats sains et intéressants quand les 2 partis sont d'accord pour en discuter/débattre de manière ouverte et bienveillante.
J'ai tellement entendu cette tournure de phrase quand je suis devenue végétarienne : certaines personnes étaient sincèrement intéressées et posaient des questions maladroites mais en voulant vraiment les réponses et d'autres cherchaient juste à savoir à quel point j'avais bossé mon sujet et j'allais respecter mon végétarisme. Globalement, dès que j'entends "je vais me faire l'avocat du diable" ou "ça n'est pas politiquement correct" je fuis la personne qui les a prononcées, car je sais que ça va être un flux continu de jugements voire de racisme/homophobie etc.
Avec mon amoureux, on débat beaucoup et sur toutes les questions d'écriture inclusive et de féminisation de la langue, dès que j'apporte un argument pour, il se fait l'avocat du diable (littéralement) et ça me fait beaucoup rire. Mais chez nous, où personne ne pourrait prendre ses propos pour du premier degré. Ça arrive qu'il se donne parfois cette attitude de couillon en soirée : j'ai une copine qui bosse dans le nucléaire et après lui avoir dit bonjour, il l'a directement attaquée "Et éthiquement, le nucléaire, ça va ?!"
Tout ça pour dire que c'est dommage que cette expression soit si salement connotée alors qu'elle peut mener à des débats sains et intéressants quand les 2 partis sont d'accord pour en discuter/débattre de manière ouverte et bienveillante.
Si vous ne l'avez pas vu passer :
Explique quelles sont les conditions qui permettent un vrai débat (A partir de 7min30, ça rentre dans le vif). Spoiler : elles ne sont quasiment jamais réunies lorsqu'on en démarre un.
M
Membre supprimé 350151
Guest
"Se faire l'avocat du diable" est ce que j'utilise quand je suis au milieu de personnes qui tiennent des propos à la limite du problématique et que je voudrais leur faire entendre un autre son de cloche de manière "subtile". Oui l'expression n'est pas toujours utilisé à bon escient mais c'est parfois pratique pour essayer d'amener un autre point de vue lorsqu'on marche sur des oeufs. Il parfois plus simple de dire qu'on se fait l'avocat du diable lorsqu'on est entouré de gens sexistes par exemple, que de dire ouvertement nos opinions. Dans la réalité, c'est pas si facile pour tout le monde..
J'apprécie l'ironie (sincèrement) de la situation de voir un tel article après qu'un.e membre qui en était adepte ait été ban.
Merci pour cet article, très clairement
J'espère qu'iel prendra la peine de le lire.
Merci pour cet article, très clairement
J'espère qu'iel prendra la peine de le lire.
@Camility Jane : souvent au bout de quelques échanges tu vois si ça tourne en rond. Quand la personne en face évite de répondre alors que t’as mis des sources ou change d’argument dès qu’elle ne peut plus continuer avec celui-là, c’est signe qu’il est urgent de passer au dialogue à coups de pelle 
@Madhiko : ça m’est déjà arrivé, sur des sujets sur lesquels je n’ai pas d’opinion tranchée faute de connaissances suffisantes, ou quand j’ai du mal à savoir si mes sources sont légitimes. Mais effectivement, y a une différence entre soulever un argument « contre », en émettant les réserves de rigueur, et le défendre bec et ongles en mode Troll, soi-disant pour faire avancer le débat.
@Madhiko : ça m’est déjà arrivé, sur des sujets sur lesquels je n’ai pas d’opinion tranchée faute de connaissances suffisantes, ou quand j’ai du mal à savoir si mes sources sont légitimes. Mais effectivement, y a une différence entre soulever un argument « contre », en émettant les réserves de rigueur, et le défendre bec et ongles en mode Troll, soi-disant pour faire avancer le débat.
je pense que se faire l'avocat du diable ( on dit l'avocat de Macron d'ailleurs maintenant, faut se mettre à la page 
), peut être un outil argumentatif intéressant.
Pour cela il est nécessaire que l'avocat soit de bonne foi, et ne se cache pas derrière pour exprimer des opinions dont il sait qu'elle seront mal reçue en tant que tel.
Par exemple pour en venir à questionner les fondements d'une opinion, qu'on à arrêté de remettre en question, remettre sur le tapis que d'autre sont convaincu de l'opinion inverse, et discuter à partir de là.
Ou bien pour challenger soit même son opinion, se mettre dans les chaussures d'une personne avec des opinions adverse, les pousser à bout, pour pouvoir les déconstruire, ou non.
Le défendre bec et ongle, c'est peut être la possibilité de les comprendre en profondeur.
Je pense que ce qu'il se passe mentalement quand tu fait l'avocat de Macron, que tu t'approprie des idées, ça doit mettre en place un espèce de rouage d'empathie avec l'opinion que tu "joue" à défendre, et du coup ça peut te permettre de mieux le comprendre qu'un simple, " oui mais y'en a qui pense que "blabla", qu'est ce que tu en pense ?"
Après comme dans tout échange, si la personne en face est pas d'humeur, peut être que tu peut remettre à plus tard ton jeux de rôle "militante pro-vie/ LGBTphobe/ insérer toutes opinion douteuse"
), peut être un outil argumentatif intéressant.Pour cela il est nécessaire que l'avocat soit de bonne foi, et ne se cache pas derrière pour exprimer des opinions dont il sait qu'elle seront mal reçue en tant que tel.
Par exemple pour en venir à questionner les fondements d'une opinion, qu'on à arrêté de remettre en question, remettre sur le tapis que d'autre sont convaincu de l'opinion inverse, et discuter à partir de là.
Ou bien pour challenger soit même son opinion, se mettre dans les chaussures d'une personne avec des opinions adverse, les pousser à bout, pour pouvoir les déconstruire, ou non.
Le défendre bec et ongle, c'est peut être la possibilité de les comprendre en profondeur.
Je pense que ce qu'il se passe mentalement quand tu fait l'avocat de Macron, que tu t'approprie des idées, ça doit mettre en place un espèce de rouage d'empathie avec l'opinion que tu "joue" à défendre, et du coup ça peut te permettre de mieux le comprendre qu'un simple, " oui mais y'en a qui pense que "blabla", qu'est ce que tu en pense ?"
Après comme dans tout échange, si la personne en face est pas d'humeur, peut être que tu peut remettre à plus tard ton jeux de rôle "militante pro-vie/ LGBTphobe/ insérer toutes opinion douteuse"
Dernière édition :
J'ai trouvé cet article très intéressant. Se positionner comme quelqu'un ayant des idées opposés au sien, même on n'y croit pas forcément, permet d'enrichir énormément le débat. Ca permet, en autre d'ouvrir les champs d'actions, des perspectives et même de trouver d'autres arguments plus solide pour défendre l'idée principale. Si les partis en ressortent grandis, sans s'être mis dans un état émotionnel grave, alors "l'exercice" est sain. Dans le cas contraire, c'est de la perversion intellectuelle. Le problème, c'est que beaucoup de personnes utilisent cette rhétorique pour mettre à mal les personnes concernés et rehausser leur égo. Le but est de faire monter la pression, c'est comme un jeu : celui qui se met en colère en premier à perdu. J'ai rencontré beaucoup de personnes comme ça et c'est souvent épuisant. Si vous sentez que la personne est dans une position de duel, dans une opposition perpétuelle, laissez tomber. Elle ne veut que se gausser d'avoir "descendu" la personne intimement concernée par le sujet du débat. D'ailleurs, j'ai remarqué que ces personnes ciblent leur interlocuteurs, il y a un repérage en amont avant la mise en action. Si, à peine rencontré, quelqu'un vous dit " que pense tu de [insérer le sujet qui vous concerne directement], c'est qu'elle essaie de faire un débat trolling. En tous cas, c'est ce que j'ai constaté, et même si il ne faut pas mettre tous le monde dans le même sac, bonne foi ou pas, je me casse. Je ne fais ce genre de débat qu'avec des gens proches. Si une personne veut absolument faire une discussion sur un sujet qui me concerne directement et personnellement, j'attends ses arguments, et si je sens une volonté de faire naitre des émotions chez moi, je me détache. Spoiler : 9 fois sur 10 c'est simplement un débat trolling.
Face à un troll, on peut aussi se faire "avocat du diable" d'un truc qui les touches personnellement pour voir comment ils réagissent
Quand je me retrouve dans un débat avec quelqu'un "avocat du diable" qui ne présente pas du tout les mêmes opinions que les miennes, je ne cherche pas à défendre mes opinions réelles, je me place dans le référentiel de l'interlocuteur et j'applique sa logique pété pour lui retourner des arguments tout aussi pété. Par exemple, quelqu'un qui me soutiendrait que "quand même, dans le sexe, l'homme domine parce qu'il pénètre" => "Ouai mais nan, parce que le pénis se fait recouvrir par le vagin donc bon... quand une lionne bouffe un agneau, l'agneau pénètre la lionne et pourtant c'est pas lui qui est en position de domination...". Pour autant je ne me représente pas du tout mes relations sexuelles sous le prisme de la domination (ou alors seulement en jeu éhé), mais bon, tu veux jouer à ça, allons-y
Après, j'ai la chance de me détacher facilement de mes émotions et situations vécue, et j'aime bien les exercices rhétorique (en plus du fait de prendre un vrai plaisir à retourner un troll et le voir s'énerver)
Mais je fais pas ça partout, il y a des supports/milieu/situation qui s'y prête plus. J'adopte pas cette méthode face à des trolls sur Madz (jveux pas risquer le ban )
edit : d'ailleurs, je pense que le fait de ne pas présenter ses opinions réelle face à un troll, c'est aussi plus facile après pour se distancier de la situation, ce ne sont plus nos opinions qui sont attaqués, mais des opinions factices adoptés pour l'évènement. De toute façon, de vraies opinions nécessitent de pouvoir être déroulées, nuancées et expliquées dans un endroit sain où on nous laisse le temps de le faire
Quand je me retrouve dans un débat avec quelqu'un "avocat du diable" qui ne présente pas du tout les mêmes opinions que les miennes, je ne cherche pas à défendre mes opinions réelles, je me place dans le référentiel de l'interlocuteur et j'applique sa logique pété pour lui retourner des arguments tout aussi pété. Par exemple, quelqu'un qui me soutiendrait que "quand même, dans le sexe, l'homme domine parce qu'il pénètre" => "Ouai mais nan, parce que le pénis se fait recouvrir par le vagin donc bon... quand une lionne bouffe un agneau, l'agneau pénètre la lionne et pourtant c'est pas lui qui est en position de domination...". Pour autant je ne me représente pas du tout mes relations sexuelles sous le prisme de la domination (ou alors seulement en jeu éhé), mais bon, tu veux jouer à ça, allons-y
Après, j'ai la chance de me détacher facilement de mes émotions et situations vécue, et j'aime bien les exercices rhétorique (en plus du fait de prendre un vrai plaisir à retourner un troll et le voir s'énerver)
Mais je fais pas ça partout, il y a des supports/milieu/situation qui s'y prête plus. J'adopte pas cette méthode face à des trolls sur Madz (jveux pas risquer le ban
)edit : d'ailleurs, je pense que le fait de ne pas présenter ses opinions réelle face à un troll, c'est aussi plus facile après pour se distancier de la situation, ce ne sont plus nos opinions qui sont attaqués, mais des opinions factices adoptés pour l'évènement. De toute façon, de vraies opinions nécessitent de pouvoir être déroulées, nuancées et expliquées dans un endroit sain où on nous laisse le temps de le faire
Merci 
@Trouscaillon pour le partage de cette excellente vidéo qui résume tout ce qu'il faut pour entrer dans une discussion constructive. Je conseille à tous celles/ceux qui militent, font face à l'adversité, ou ont tout simplement une opinion à défendre, de se renseigner un maximum sur ces mécanismes argumentaires, cela permet d'éviter beaucoup d'écueils et de concentrer son énergie au bon endroit.
C'est loin d'être facile de maîtriser l'art du débat (d'autant que les conditions ne sont pas toujours réunies pour qu'il puisse réellement y avoir débat, on l'a vu). Même un débat avec des personnes de bonne foi demande une certaine dose d'énergie pour être convaincant. Mais je déplore le fait que beaucoup renoncent à discuter hors de leur cercle proche de certaines questions qui pourtant leur tiennent à coeur de peur de s'énerver / finir démoralisé. C'est dommage(able) car, non seulement cela ne permettra pas à leur cause de toucher plus que les personnes déjà convaincues, mais en plus elles évitent ainsi la confrontation des idées qui est la meilleure démarche pour les faire avancer cette cause du point de vue intellectuel.
Débattre avec un "vrai" adversaire (comprendre : quelqu'un de raisonnable mais d'un avis différent), ce n'est pas nécessairement agréable (il faut accepter d'avoir tort), mais c'est l'étape clé pour faire mûrir sa pensée. Cela commence effectivement par analyser les procédés de l'interlocuteur et orienter vers une discussion épistémique si le débat n'est pas possible
@Trouscaillon pour le partage de cette excellente vidéo qui résume tout ce qu'il faut pour entrer dans une discussion constructive. Je conseille à tous celles/ceux qui militent, font face à l'adversité, ou ont tout simplement une opinion à défendre, de se renseigner un maximum sur ces mécanismes argumentaires, cela permet d'éviter beaucoup d'écueils et de concentrer son énergie au bon endroit.C'est loin d'être facile de maîtriser l'art du débat (d'autant que les conditions ne sont pas toujours réunies pour qu'il puisse réellement y avoir débat, on l'a vu). Même un débat avec des personnes de bonne foi demande une certaine dose d'énergie pour être convaincant. Mais je déplore le fait que beaucoup renoncent à discuter hors de leur cercle proche de certaines questions qui pourtant leur tiennent à coeur de peur de s'énerver / finir démoralisé. C'est dommage(able) car, non seulement cela ne permettra pas à leur cause de toucher plus que les personnes déjà convaincues, mais en plus elles évitent ainsi la confrontation des idées qui est la meilleure démarche pour les faire avancer cette cause du point de vue intellectuel.
Débattre avec un "vrai" adversaire (comprendre : quelqu'un de raisonnable mais d'un avis différent), ce n'est pas nécessairement agréable (il faut accepter d'avoir tort), mais c'est l'étape clé pour faire mûrir sa pensée. Cela commence effectivement par analyser les procédés de l'interlocuteur et orienter vers une discussion épistémique si le débat n'est pas possible
Super article, le problème est très bien expliqué dans l'article: c'est quand il y a un décalage émotionnel entre celui qui prend à coeur le sujet et l'autre qui s'amuse à débattre et le fait pour le jeu. Du coup l'avocat du diable va épuiser psychiquement l'autre partie, je pense qu'on a tous connus ça et chez certains il y a un malin plaisir là dedans, ils vont rester de marbre pendant que l'autre partie est émotionnellement impliquée et je pense qu'on est en droit de fuir le débat à ce moment là 
Pour moi le problème n'est pas l'expression : elle est parfaitement claire et parlante je trouve.
Le diable, c'est le mal. L' aspect de la question qui certes existe, mais qui n'est clairement pas moralement défendable.
L'avocat.e, c'est celle/celui qui [EDIT formulation maladroite, merci @Rocksteady] Pour faire avancer une discussion, il est indispensable d'explorer des arguments rationnels pour envisager tous les aspects de la question et prendre une décision la plus juste possible. Car la simplicité et le manichéisme sont extrèment rares dès qu'il s'agit de relation humaine et de morale (qui peut être très subjective).
Donc l'avocat.e du diable, c'est celui qui explore les aspects désagréables, mais réels d'une situation, afin de faire avancer le débat, et de se forger une opinion solide et équitable.
Troller, provoquer, attaquer dans le but de piéger, ce n'est pas se faire "l'avocat du diable"... C'est juste être agir comme le/la dernier.e des diot.e.s. C'est dommage qu'une expression parfaitement adaptée à une démarche saine soit détournée pour servir de paravent à des démarches aussi stériles.
Le diable, c'est le mal. L' aspect de la question qui certes existe, mais qui n'est clairement pas moralement défendable.
Donc l'avocat.e du diable, c'est celui qui explore les aspects désagréables, mais réels d'une situation, afin de faire avancer le débat, et de se forger une opinion solide et équitable.
Troller, provoquer, attaquer dans le but de piéger, ce n'est pas se faire "l'avocat du diable"... C'est juste être agir comme le/la dernier.e des diot.e.s. C'est dommage qu'une expression parfaitement adaptée à une démarche saine soit détournée pour servir de paravent à des démarches aussi stériles.
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