@Clemence Bodoc
Il n'y a pas eu d'accusations puantes à base de "lol, c'est pour rire, prêt à tout pour le clic Madmoizelle" ?
Si, à vrai dire c'est effectivement ce que je lis sur les fils twitter "féministes" (je vais mettre des guillemets parce que je ne reconnais plus à celles qui défendent ce tweet et ce procédé l'étiquette que je partage avec les progressistes).
Mais le post d'
@Helenchka juste au-dessus du mien donne un aperçu de la situation. Certes, son expression est calme et respectueuse, ça n'enlève rien au fond: je devrais accepter la menace d'incendier les locaux de madmoiZelle comme un moyen légitime d'exprimer une colère suscitée par le timing de publication d'un de nos articles.
Ben non, en fait. On n'a jamais dit que le respect de la parole des victimes devait être conditionné à un certain calendrier, ni d'ailleurs que ça dépendait du genre de la victime. (Par ailleurs qui te dit qu'il n'y a pas de victimes de violences sexuelles au sein de la rédac de madmoiZelle ? Finissons-en une bonne fois pour toute avec la présomption de "vous n'êtes pas concernées", comme si nous n'avions pas pesé le pour et le contre d'écrire cet article sur ce sujet, et de faire le choix de le publier.) (Et merci
@Professeur Mc Gonagall de l'avoir souligné: on n'a pas du tout parlé QUE des hommes, ni d'ailleurs parlé en priorité de cet angle).
Ce qui est indigne et scandaleux, c'est la légitimation usurpée du recours à la violence. La violence dirigée contre madmoiZelle sur les réseaux sociaux, qu'elle vienne des anti-féministes comme de certaines "féministes", n'est pas légitime. Nos articles ne menacent personne, ils n'appellent à la violence contre personne. Ils ne silencient personne, parce qu'ils ne disent jamais "donc si vous n'êtes pas d'accord taisez-vous". (au contraire, la plupart s'ouvrent d'ailleurs sur la question "et toi, t'en penses quoi, viens en débattre dans les commentaires").
Partant de là, pourquoi recourir à la violence?
On a déjà eu des "brûlez le mag", "allez vous pendre", et autres joyeusetés
de la part de "féministes". Les mêmes que je vois continuer à
défendre ce tweet abjecte.
C'était une blague, vraiment, alors qu'elles passent leur vie à traquer la moindre oppression, la moindre violence dans toutes les blagues des humoristes sur YouTube et Twitter ? (Apparemment, les rédacs' de madmoiZelle ne sont victimes d'aucune oppression systémique, donc c'est OK de leur envoyer des menaces de mort (pour rire!!) pour signifier son agacement ; c'est vrai qu'on est juste des jeunes femmes de genres, d'orientations sexuelles et d'origines diverses, donc pas du tout concernées par ces fameuses oppressions systémiques...
) (d'ailleurs
c'est vachement marrant...)
Moi, ce que je ne comprends pas
@Helenchka, c'est comment on peut se prétendre militante féministe en 2017 et reproduire exactement ce qu'on a mis tant d'énergie à dénoncer depuis tant d'année. Au hasard:
- ne me dis pas comment militer
- ne hiérarchise pas les luttes (et surtout pas à la place de celles et ceux qui les vivent et qui les portent)
- écoute la parole des victimes (ne leur réponds pas "c'est pas le moment", par exemple)
- ne retourne pas la violence que tu subis contre celles et ceux qui en essuient déjà suffisamment (perso je dirais plutôt "ne retourne pas la violence contre les autres sauf si ta vie/ta défense en dépend, mais c'est que moi, je suis pacifiste et viscéralement non violente dans l'âme. Je comprends le recours à la violence parfois, je ne le comprends pas quand il est retourné "entre allié•es", j'avoue).
Ça fait bien longtemps que je ne suis plus solidaire du "féminisme version Twitter", et son recours au harcèlement. Et tu sais quoi? Bien sûr que je me suis demandé si je n'étais pas en train d'exagérer cette histoire... Bien sûr que toutes ces militantes allaient illico condamner ce tweet qui était idiot avant d'être une menace, n'est-ce pas?
Mais non, en fait. Ton post l'illustre bien: contre toute logique féministe (ou tout simplement empathique, à ce compte-là), c'est notre démarche qui est critiquée, et l'auteur du tweet qui est défendu.
Je sais pas si je suis déçue ou blasée. Peut-être juste confortée dans l'idée qu'il était plus que temps de rendre compte publiquement de cette situation.
J'en profite pour toutes vous remercier pour vos messages de soutien
Oui ça va, je vous avoue que je suis soulagée de lire ici que non, effectivement, on n'est pas toujours d'accord sur tout, oui, parfois, nos désaccords vous heurtent ou vous déçoivent, mais que jamais cette situation ne justifie d'user de menaces de violence physique.
Sincèrement, merci