Orientation, piège à cons

[miss_caro]

Très bon article, mais, au risque de me prendre des pierres dans la gueule, je tiens à dire :

1.il y a quand même une part de responsabilité de la part des élèves. On ne peut pas tout mettre sur la faute des conseillers d'orientation, faut chercher par soi-même. Je vois des jeunes dans mon entourage, en terminale, et qui ne font AUCUN effort (bon je ne généralise pas, je parle des jeunes proches de mes frères et soeurs) pour trouver leur orientation. Ils ne se basent que sur ce que dit la conseillère d'orientation. Et ils se disent souvent "au pire, je ferais une fac comme mes potes". Bah non, c'est pas ça la vie, après la fac tu fais quoi?

2. Quitte à avoir l'air d'une grosse mégère trop raisonnable, il y a une différence entre ce que l'on VEUX faire et ce que l'on PEUT faire. Je suis désolée, mais il y a des filières en France qui n'ont presque aucun débouché, ou qui sont beaucoup plus dures que ce qu'on croit! J'ai tellement d'amis qui se sont retrouvés en Fac d'anglais parce qu'ils aiment bien l'anglais, en fac de psycho parce que c'est fun la psycho, en fac de droit parce que c'est bien le droit. Oui mais et après? Faut voir loin, si on fait une fac d'anglais, faut réfléchir à pourquoi? Pour faire du commerce international? professeur? On fait pas une fac de droit si on n'a pas l'ambition d'aller loin. Faut pas se leurrer, le marché du travail pour les jeunes est complètement merdique, alors faut maximiser ses chances. Déjà que c'est dur pour les gens qui ont fait le parcours "prestigieux" avec une école du top 5, alors pour ceux qui choisissent une orientation plus qu'incertaine en termes de débouchés...

Oui je sais, mon discours est dur. En vrai je suis une nana hyper optimiste, mais ça me fait mal au coeur de voir les lycéens et post-bac galérer, changer 3 fois d'orientation pour au final se rendre compte qu'il n'y a aucun débouché pour ce qu'ils ont choisi...

 

[Hélo - Wiiiz]

"C?est le second problème : comment peut-on nous demander en 3e ou même en fin de terminale d?effectuer des choix qui vont affecter de manière si durable nos parcours ?"


ça, c'est exactement ce que je me tue à répéter. En troisième, je voulais être vétérinaire. Résultat, je me susi enfoncée dans la filière scientifique. Aujourd'hui, je suis en prépa éco mais option scientifique (certes j'aurai pu m'en sortir plus mal). Mais au bout du compte, j'aurai été beaucoup mieux en éco au lycée, déjà parce que j'étais et je suis toujours une bouse en maths (te prendre 2 pendant 2ans c'est pas vraiment bon pour l'égo). Et d'autre part, parce que du coup les maths me suivent toujours et m'handicapent VRAIMENT dans les concours.
Le vrai problème c'est qu'on n'est pas assez informés et que la plupart des sujets sont quasiment incompétents, et ne se renseignent pas sur les filières. La conseillère d'orientation que j'avais vue savait à peine ce qu'on faisait après une prépa.
Le tout est de se poser les bonnes questions et de fouiller dans les archives, de rencontrer les gens. De se bouger le cul, même si des fois c'est un peu effrayant ...

 

[miss_caro]

Je suis complètement d'accord sur le fait qu'en 3ème, très peu de gens savent ce qu'ils veulent faire plus tard (moi la première). Les conseillères d'orientation sont peu efficaces. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas intervenir plus "d'anciens élèves" pour qu'ils parlent de leur parcours et expérience. La première fois que des anciens sont venus nous raconter leur expérience professionnelle, j'étais en L3. Merci l'information.

Je suis d'accord sur le fait qu'on ne peut connaître le marché de l'emploi dans 5 ans, mais ce que je dis concernant la filière psycho, c'est que beaucoup d'élèves font une fac de psycho JUSTE parce qu'ils aiment la psycho, sans savoir qu'après on peut faire tel ou tel métier autre que psychologue. Ok, j'ai pas interrogé tous les étudiants de France, mais je dis juste ce que je constate autour de moi. Il y a des filières dont on connaît le besoin croissant de main d'oeuvre pour l'avenir : le BTP et la banque/assurance par exemple.

Et pour le droit, le taux d'abandon en 1ère et 2e année de fac de droit est ahurissant. Alors plutôt que de se retrouver en fac de droit juste parce qu'on ne sait pas quoi faire, pourquoi ne pas se diriger ailleurs. Il y a des licences pro trop oubliées. J'ai l'impression que les études c'est soit fac, soit prépa. (tout ça est dû au manque d'info, ou la tendance de certains membres de la vie scolaire à dénigrer certaines études). Alors que non, il y a des IUT et IUP excellents et c'est trop souvent négligé par exemple.

Et à l'inverse, je pense qu'il y a un besoin d'info sur les filières "poubelles" comme tu dis.

Mais comment trouver l'info? Là est tt le problème. Il y a des salons d'orientation, salons de l'étudiant, mais c'est "sponsorisé" par les écoles elles-mêmes. Il faudrait un salon un peu du style salon de rencontres, pour que les étudiants aient des avis vraiment sincères et objectifs, et qu'on ne leur recrache pas un tract publicitaire.

Bon, mon post tourne en rond, mais c'est vrai qu'il faut absolument chercher l'info par soi-même, rencontrer les anciens, ne pas croire que tout ce que dit la conseillère d'orientation n'est pas parole d'évangile. Je vois mon frère, terminale, il m'a dit que la conseillère d'orientation lui a dit : soit fac, soit prépa. C'est pas comme ça qu'il va avancer...

 

[Gringo]

Je ne sais plus qui disait que les parents devraient s'engager un peu plus dans les choix de leurs enfants, c'est vrai.

J'ai pour exemple le frère d'une amie qui est en 3è et qui a du faire un stage d'observation de 2/3 jours je crois. Bon à ce moment il voulait faire boulanger donc il a trouvé son stage chez un boulanger qui malheureusement est un con. Il ne lui a rien expliqué, ne lui a rien laissé faire (pourtant il n'y a pas mort d'homme dans ce métier) et n'a pas cherché à lui transmettre le goût du métier.
Donc cet ado a dit que c'était nul boulanger, qu'il ne voulait plus faire ça.

Je trouve ça hyper dommage qu'il ait eu cette réaction, je trouve que ce qui serait cool c'est que ses parents aille avec lui chez un autre boulanger qui est plus gentil et qu'ils lui demandent si ce n'est pas possible qu'il vienne observer pendant un jour où il n'y a pas trop de boulot pendant les vacances ou le samedi pour qu'il ait une autre approche du métier. Qu'ils demandent au boulanger de prendre quelques heures de son temps pour que leur enfant voit vraiment le boulot.

Et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas possible, j'ai été démarché chez les dentistes pour avoir le nom de leurs prothésiste, et j'y suis allée, comme ça en lui disant pourquoi je le dérangeais et pourquoi je voulais qu'il me montre son travail. Il a accepté et il m'a consacré une matinée.
La seule différence c'est que je suis grande, cet ado est encore gamin, donc il faudrait que ce soit les parents qui le poussent et qui l'aide à démarcher.

 

[Sibérie]

Et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas possible, j'ai été démarché chez les dentistes pour avoir le nom de leurs prothésiste, et j'y suis allée, comme ça en lui disant pourquoi je le dérangeais et pourquoi je voulais qu'il me montre son travail. Il a accepté et il m'a consacré une matinée.
La seule différence c'est que je suis grande, cet ado est encore gamin, donc il faudrait que ce soit les parents qui le poussent et qui l'aide à démarcher.

Huhu, j'ai été faire pareil. A 16 ans l'idée du journalisme m'a effleurée, j'ai été au bureau de Ouest-France de ma ville, j'ai demandé un rdv et j'ai été reçue par un type qui m'a décrit son boulot au quotidien. Ca m'a plutôt montré que j'avais pas vraiment la vocation pour ça, mais c'était utile comme rencontre. Bref hésitez pas à faire pareil

 

[AnonymousUser]

Un excellent article, merci


J'ai fait ce qui est décrit dans l'article : se sortir les doigts. On va la faire courte, j'ai obtenu mon bac en juin 2008, et une semaine après, je débutais un CAP en Pâtisserie. Décor planté !

Je ne voulais pas aller me perdre à la fac, ou faire un BTS qui ne m'enchantait qu'à moitié.

Ca a été dur, de trouver une décision (j'y ai passé plusieurs mois, à jouer à "je fais quoi après mon bac !?"), la prendre, oser, en parler, et puis chercher le bon CFA, et puis le patron pour l'apprentissage. J'ai rencontré des professionnels, consulté des vidéos et lu des articles sur ce sujet. J'ai tout fait seule. J'ai eu d'énormes moments de doutes (au bout de la 20 ème boîte qui refuse de prendre un apprenti - fille - 18 ans, on se pose des questions)...

Entretien avec la conseillère d'orientation à l'entrée en Terminale ? Mon dieu j'allais gâcher mon bac, comment pouvais-je envisager d'aller à l'école avec des jeunes sortant de collège (ça va, en 2 ans, je les ai vus 6 mois au total, par tranches de 2 semaines toutes les 6 semaines : ya pire, même si ça n'était pas facile tous les jours, j'admets), avec un tel dossier, pouvant m'ouvrir les portes d'une prépa (pouah ! pas pour moi merci bien !). Elle m'a bourré le mou avec un Bac Pro Alimentation option Pâtisserie : à mille lieues de ce que je voulais faire.

Et puis j'ai osé, j'ai trouvé du soutien (entourages, profs, professionnels).


Aujourd'hui, je suis en train de réfléchir à passer un nouveau cap : j'ai 21 ans, jeune maman, et j'envisage sérieusement de monter ma propre affaire. Je ne regrette absolument pas ma décision, à la rentrée 2007, de m'être lancée dans ce projet.


Bref, tout ça pour dire que la décision vous appartient, et qu'en 3ème, on ne signe pas A la vie à la mort : un changement d'orientation est toujours possible, c'est plus dur, plus difficile, plus compliqué, mais promis, le jeu en vaut la chandelle.

Mon parcours en a inspiré quelques unes parmi la communauté Madmoizelle, elles pourront vous confirmer ce que je viens de dire, je pense

 

[c0ra59]

& bim, ce sujet est tombé au bon moment !

Je me sens beaucoup moins seule de m'être trompée d'orientations depuis la 3ème...

Par manque de confiance en moi, je me suis retrouvée dans un BEP vente. Je m'étais pas vraiment interessée aux autres possibilités. Au grand desespoir de ma mère...
Ma prof principale m'avait pourtant dit que j'avais les capacités d'aller en générale.

Je regrette vraiment de pas l'avoir écoutée. De ne pas être allée au bout de mes idées car on me démotivait, sans raison. Je voulais travailler auprès d'enfants : ATSEM, baby-sitter, pédiatre même !
Personne ne m'a soutenue.

Je me suis donc voilée la face, oh tiens! Si j'organisais des mariages plus tard, c'est à la mode, c'est prestigieux l'évènementiel...
Je me suis donc dirigé vers une première d'adaptation STG pour m'ouvrir un peu plus de portes au cas où. J'ai le BAC, ce qui me prouve que je suis pas si conne que ça & je me dirige donc vers un BTS Négociation Relation Client qui est ouvert aux métiers de l'évènementiel... après un stage express, paf ! Gros doute, je me suis plantée, mon caractère ne correspond pas du tout aux métiers du "commerce". Je veux laisser mon empreinte dans la vie des gens, prendre soin d'eux & pas laisse ma carte de visite pour remplir la caisse du patron.

Je cherche encore un peu ma voie, bien que ce soit plus clair. Je prépare des concours, qui me permettront peut-être de travailler auprès d'enfants. Je bosse pour les payer parce que bien sur c'est pas donné & je souhaite qu'une chose c'est de ne pas me tromper encore une fois.

Le système d'orientation en France, est vraiment à revoir. On est beaucoup trop à se casser la gueule, malheureusement !

 

[AnonymousUser]

Bonsoir, je m'appelle Audrey, et j'ai totalement raté mon orientation

Je suis d'accord avec celles qui disent qu'en 3ème ou en terminale, on ne PEUT pas choisir une orientation :/ Comme tout le monde, j'ai eu des milliers de projets en tête depuis ma plus tendre enfance, tous plus ou moins réalistes. Et apparemment, je suis dans une filière "poubelle" et je vais passer 5 ans dans une autre filière "poubelle". En seconde, j'ai voulu redoubler, car mon niveau était faible, pour m'améliorer et pour aller en S l'année d'après, mais mes profs ont décidés de m'envoyer en L -> on pourra dire tout ce qu'on veut cette filière est considérée comme la moins prestigieuse des filières générales. Et en septembre, je rentre en fac de psycho! Pourquoi?! Parce que ça m'a l'air intéressant, maintenant je sais très bien que je ne ferais pas un métier en rapport de près ou de loin avec la psycho. Mais j'y vais car je n'ai pas d'autres vocations réalistes pour l'instant. Et c'est le système français qui fait ça... En fin de 3ème, j'ai voulu aller en art appliqué en 2nde, ma prof principal m'a dit "non, tu peux faire largement mieux"

En France, c'est relativement toujours la même chose, le summum est de faire un bac S puis médecine, ou alors aller en prépa ou à Science po, les autres sont un peu traités comme de la merde... Certes, j'aurais les capacités d'aller en prépa, je suis capable, mais à quoi bon me fatiguer à travailler beaucoup alors que je n'ai pas d'idée précise de métier.

J'espère pour les générations à venir que le système changera, en tout cas, quoiqu'il arrive, je soutiendrai mes futurs enfants dans n'importe quelles études, même s'ils veulent faire des études assez "marginalisées" en france (art, musique, artisanat)

 

[vallysam]

Bravo pour cet article très bien écrit !
Ah, que ce sujet est délicat effectivement.
J'ai 24 ans, et j'ai été confrontée à ce problème plus d'une fois. Tous les ans, j'y repensais. Et finalement, je n'ai que le bac et je suis salariée.

 

[Daz.]

J'ai parfois un peu de mal à comprendre cette haine contre les conseillères d'orientation. J'en ai rarement rencontré dans ma vie, l'une d'elles était une abrutie finie "si tu réussis pas tes concours, tu seras conseillère d'orientation, c'est fun tu verras !"... Oui. Mais il faut savoir se démerder seul, aussi.

 

[Nasty Wasp]

Je ne crois pas que les problèmes d'orientation se résument à des conseillères qui cherchent juste à remplir certaines filières et à en désengorger d'autres, ou à des jeunes qui ne cherchent pas d'idées.

L'orientation en France, c'est définir des choix importants et conséquents dès la 3ème : vers 13 ou 14 ans donc (et moi à 13 ans, je voulais faire Lara Croft ou sauveuse du monde, j'étais pas encore fixée).
Assez rapidement dans la scolarité, dès le CM2 en fait, on commence à faire des choix et à en supprimer d'autres. Et je crois que le malaise est là, parce que lorsqu'on choisi son orientation, par voix de conséquence on se ferme des portes. Reste à prier très fort pour que celles qu'on a choisies soient le reflet de ce qu'on aura envie de faire pour les 70 années suivantes...

Certains ont la vocation. Ne leur reste plus qu'à suivre le cursus en lien.
Et les autres ? Foirer son orientation ne signifie pas qu'on ne cherche pas, qu'on ne veut pas ou qu'on ne voit pas assez loin.
L'orientation française, à trop encourager la "spécialisation" des filières, laisse sur le bord de la route tout ceux qui ne sont pas prêts à choisir.

 

[Dies Irae]

J'ai parfois un peu de mal à comprendre cette haine contre les conseillères d'orientation. J'en ai rarement rencontré dans ma vie, l'une d'elles était une abrutie finie "si tu réussis pas tes concours, tu seras conseillère d'orientation, c'est fun tu verras !"... Oui. Mais il faut savoir se démerder seul, aussi.

Perso, j'ai fait mon orientation seule, à 15 ans j'ai découvert mon futur métier, à 17 ans je commençais à réellement me renseigner, à quelques jours de mes 18 ans je passais mon premier concours, j'entrais en prépa, et me voilà à bientôt 19 ans en attente des résultats de concours. Quand je suis arrivée en prépa, j'étais juste hallucinée de voir comment certaines étaient arrivées là... premier jour "moi, je sais ce que c'est orthophoniste : c'est la rééducation des pieds jusqu'aux hanches, la partie inférieure du corps quoi !" à 3000? l'année, comment peut-on être aussi mal informée ?!

Parfois, j'ai l'impression que certains jeunes se laissent trop porter, ne se renseignent pas assez sur les formations, alors qu'il y a des outils très pratiques et fiables (en tout cas pour ma formation, c'est VRAIMENT pas compliqué de trouver les dates et lieux de concours/le contenu de la formation/le métier) et ça me sidère.

Euh mais je ne pense pas qu'on puisse décemment généraliser le cas de cette personne, c'est... c'est un peu hard quand même.