Juste pour réagir au thread qui dit que APB c'était la panacée et Parcoursup bouh ça craint
La puissance de l'algorithme de Gale Shapley réside dans le classement. Le candidat classe ses vœux dans l'ordre de préférence désiré sans aucune stratégie.
Faux. Classer ses vœux sans stratégie autre que " je veux faire ça " était le meilleur moyen de se retrouver sans rien du tout sur APB. Les élèves étant prioritairement sélectionnés selon l'académie de leur lycée, mettre une fac parisienne quand tu venais de province était inutile, 0 chance d'être pris dans des filières autres que LEA austro-hongrois. Et comme le classement des vœux avait aussi son importance dans l'algorithme, mettre une formation préférée mais dans laquelle tu n'avais aucune chance d'être pris c'était prendre le risque de ne pas être pris non plus dans une filière de ton académie que tu avais moins bien classé, et par conséquent te retrouver : sans rien. En d'autres termes, cette histoire de voeu classé était d'une connerie sans nom. D'autant plus qu'elle t'obligeait à mettre une hiérarchie entre deux formations que tu aurais pu désirer autant, ainsi qu'entre des formations qui n'avaient rien à voir, et ce dès mars. Tu te rend compte en mai que tu aurais préféré telle licence à cette prépa que tu as mis en premier vœu ? Trop tard, c'est gravé dans le marbre. Si la prépa accepte ton dossier tu es automatiquement banni des inscriptions pour la dite licence.
Entre 2009 et 2017, le service Admission Post Bac chargé d'affecter les bacheliers implémentait cet algorithme. La plateforme APB réalisait plutôt bien la tâche qu'on lui avait attribué avec un vœux proposé à 80,6% des candidats dès le premier tour en 2016.
Déjà, cela fait 20% d'élèves laissés sur le carreau, ce qui reste énorme.
Ensuite, cette statistique prend en compte des élèves qui ont été acceptés dans leur 12ème vœu, ce qui est quand même bien bas dans l'échelle. Surtout considérant qu'afin de renflouer ce chiffre d'élèves " affectés " il était obligatoire de mettre dans ses vœux une formation à " capacité non-limitée " dans une fac de ton académie. Tu ne pouvais pas candidater à tes DUT GEA ou à ta licence de maths avant d'avoir mis cette licence musicologie tchétchène à Villetaneuse. Malin, non ?
Cela va grandement contribuer à l'anxiété des 887 681 candidats à quelques semaines du bac.
Imaginez seulement le niveau de panique des candidats laissés sur le carreau pendant les premiers rounds. Ceux qui auront les moyens économiques et/ou culturels fuiront vers les institutions privées hors Parcoursup
Au vu de tous ces éléments il est légitime de s'attendre à au moins à beaucoup de frustration lors de la révélation des premiers résultats d'affectation.
Non seulement les files d'attente seront plus longue mais il sera également impossible de déterminer le niveau de satisfaction des candidats vis à vis des voeux finalement obtenu. Pas très startup nation.
Guess what ? C'était déjà le cas avec APB.
Surtout pour la dernière quote, je tiens à ajouter que : déjà, juger de la satisfaction des étudiants selon l'ordre du vœu qu'ils ont obtenu, c'était biaisé, puisque comme mentionné ci-haut les stratégies étaient belles et bien existantes lors des classement des vœux, et plus que conseillées si on ne venait pas de Paris la belle.
Je sais pas si je suis dans le thème, mais concrètement ça me gave qu'on vienne reporter la faute sur des logiciels. Parcoursup c'est APB en un peu pimpé, rien de nouveau sous le soleil, ça fait des années qu'on a des générations de sacrifiés à l'orientation dans le supérieur, si ça a pété l'année dernière c'était pour une raison. On nous a refourgué ça pour calmer les mécontents, ce qui n'a absolument aucun impact sur le fond du problème
1) le manque de moyens dans les universités, ce qui empêche la création de plus de places
2) la nullité de l'orientation en France ( aka lâchons ces enfants dans la nature sans leur laisser aucune possibilité de se confronter au préalable aux études supérieures ou au monde du travail, par des stages ou des journées de découverte ).
3) la déconsidération totale des filières techniques et professionnelles, réservées aux " moins bons "
4) la déconsidération des dits métiers auxquels mènent ces formations, qui sont des " rien " et qu'on ne se gênera pas pour pressuriser et sous-payer parce qu'ils n'ont pas le sacro-saint bac+5 ( ce même bac+5 qui ne garantit plus rien du tout maintenant, voyez la logique ).
Et comme j'ai vu passer quelques messages sur la ré-orientation : c'était déjà un leurre en France avant Parcoursup hein. On n'a pas le droit à l'erreur chez nous. Les " réorientés " n'étaient pas prioritaires sur APB contrairement aux frais bacheliers, donc pour passer de la fac à la fac, c'était juste impossible, sauf à s'exporter en province ( pas toujours faisable faute de moyens ) ou à s'être découvert une passion pour l'anthropologie ou tout autre filière qui n'attire pas les foules.