Parlons des agresseurs sexuels, au lieu de se demander comment être une « bonne » victime

19 Novembre 2015
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@tranche1993 Bah non c'est pas une question de bon points ou quoi. Pas du tout. Mais au final je trouve que résumé le truc à " en 1999 on rigolait de son viol " quand on voit la séquence c'est un raccourci
Loin de moi l'idée de juger son bouquin, son histoire, son envie ou besoin d'écrire un bouquin, son impossibilité à en parler.
Je pense juste que les gens en 1999 connaissaient encore moins son histoire que les gens de maintenant, son personnage et sa personnalité, le public n'a pas lu le bouquin, elle est invitée parmi David Hallyday, Clémentine Célarié, Dieudonné...L'émission c'est pas " Vol de nuit" de PPDA. C'est difficile pour eux d’interpréter sa façon d'être. Surtout au début de la séquence. J'ai plus été choquée et interpellée par Linda Hardy qui lui demande pourquoi elle ne rit pas et ne sourit pas, par exemple.
 

Saf

5 Juin 2014
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« Commence alors un dialogue dur, mais respectueux et profond, entre deux victimes de violences sexuelles. »

Mais alors non non non et non
Je n’ai pas vu de dialogue (ça se fait à 2 il parait, là j’ai juste vu une personne surréagir et l’autre s’effondrer) et pas spécialement de respect non plus.

Oui le sujet est complexe. Oui parler de violences sexuelles subies est complexe car effectivement on se retrouve dans une case, celle de la victime, celle de la femme violée ou agressée sexuellement. Mais on peut regarder ça dans n’importe quel sens, c’est ce qu’on a été. On a été victime, on a été violé ou agressé sexuellement.
Le problème c’est le fait que ce soit vu comme une honte, comme quelque chose de déshonorant (selon les mots de Christine Angot). Et c’est là où il y a un travail à faire.
Comment peut-on considérer qu’elle est respectueuse alors qu’elle reproche le comportement de Sandrine Rousseau, avec violence, lui reproche même de ne pas l’avoir traité seule. Non ce n’est pas un message à transmettre. Personne n’a à dissuader quelqu’un d’en parler. Non une femme n’a pas à gérer seule le problème.
Et je ne rejette pas le fond de ce que dit Christine Angot. Oui, personne nous comprend, et oui on restera seule avec ce problème, avec ce trou béant, ce trauma dont personne ne comprend l’intensité.
Que son choix personnel soit de ne pas parler est une chose, juger une femme qui en parle en est un autre. Le fait que seule 10% des femmes ayant subies des viols portent plainte posent question. Car cela m’étonnerait grandement que toutes ces femmes aient réellement choisies.
C’est clairement la question que se pose Sandrine Rousseau qui appelle les victimes à aller témoigner, à porter plainte. Car oui seule 10% des femmes ayant subies un viol portent plainte. C’est peu et ce « peu » n’est pas due qu’à un choix. Il est aussi dû au fait de ne pas se sentir légitime, de se sentir en partie coupable de ce qui nous aient arrivés.
Je l'ai personnellement vécu, c’est après avoir parlé à un ami de ce qu’il m’était arrivé et que celui-ci m’ait demandé pourquoi je n’ai pas porté plainte, que j’ai compris que j’avais le droit de le faire. Il faut que les victimes sachent qu’elles ont des droits. C’est tout.
Et le fait d’avoir des structures qui nous permettent de nous renseigner sans nous faire humilier est une bonne chose. Ce n’est pas « comme ça » ou du moins ça ne doit pas rester « comme ça ».
Aucune de ces 2 femmes ne peut parler aux noms de toutes les victimes. Le combat de Sandrine Rousseau est essentiel car il faut que les choses bougent, car oui avoir des endroits pour accueillir les victimes, les écouter, les aider à prendre des décisions est une bonne chose. Avoir des solutions et des actes politiques qui répondent à ces problématiques l’est tout autant.

Car oui ces femmes ont le droit de porter plainte, de le crier haut et fort de raconter leur vie ou non. C’est à elles d’en décider.

Et pour ce qui est de l’article de Slate, je rejoins Nebel et fibs9 (notamment pour ta vision de l'emission de Ardisson, que je n'aurais personnellement par résumer de la même manière que l'auteur de l'article de Slate. Comme quoi, selon les points de vue, on ne voit pas les mêmes choses) . Il oppose clairement les violences subies par les deux femmes, alors que la discussion est sur la manière de parler de ces faits. Ce n’était pas un concours de celles qui a vécu le pire. Le fait d’utiliser l’histoire de l’une pour dénaturé ses arguments est, je trouve, très bas.
 
21 Avril 2015
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@Tazou J'ai l'impression que tu as inversé les noms de C. Angot et Rousseau non ? (sinon j'ai pas tout compris hehe). Rousseau c'est la dame à droite de l'écran qui a pleuré, C. Angot c'est la chroniqueuse.

Sinon merci pour cet article ! Je pense qu'on a assisté à "la vieille école" qui faisait face à quelqu'un de plus moderne. Rien que le débat sur le "e" de auteure était très révélateur.
Elles ont vécu des choses quand même assez différentes (y a un tabou particulier sur l'inceste) à des âges différents et à des époques différentes. Clairement ma vision des choses va + dans le sens de Rousseau, mais merci à cet article d'avoir éclairé ma lanterne parce qu'on ne peut pas comprendre cet échange si on n'a pas tout le contexte.

Effectivement j'ai inversé les deux noms :red:
 
  • Big up !
Réactions : Lounala
6 Octobre 2012
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Paris
Pour ce qui est de la réaction des hommes sur le plateau, je trouve qu'elle rejoint bien une réflexion que je me suis faite il y a quelques temps : si on interroge les gens, le viol est un crime pour lequel on trouvera beaucoup de victimes mais aucun coupable.
Je m'explique : quand je regarde mon entourage plus ou moins proche, la plupart des femmes que je connais ont subi une agression sexuelle ou un viol. Certaines en parleront sans problème, d'autres non.
Les hommes ? Aucun agresseur, jamais. Quand on parle de ce genre de choses ça sera toujours "oui mais non mais pas moi", "moi j'ai fait ceci ou cela mais c'est pas pareil" (même quand ça l'est), "d'autres peut être mais moi je suis gentil"... Les violeurs ou agresseurs, se sont toujours les autres, mais ces "autres", on ne les trouve jamais.
Quand j'ai été moi-même agressée par un ex-ami et que je l'ai confronté, il s'est beaucoup lamenté sur son malheur de m'avoir blessée, sur combien il le vivait mal et avait du remords, mais a bien précisé au passage qu'il était toujours un type gentil, qu'il était pas un agresseur, c'était un accident il était bourré. D'ailleurs il s'en souvient même pas.

Le violeur c'est toujours un autre, même quand on les confronte, même quand on le leur prouve, même quand on leur colle le nez dedans. Si on les écoute il n'y a de violeur que l'inconnu de la ruelle sombre mais pas eux non. Jamais.

Alors ça m'étonne pas qu'ils en aient pas parlé, des violeurs, qu'ils n'aient pas tenté de s'adresser à ces derniers. Et de toute façon, aucun des concernés ne se serait reconnu.
 
8 Juillet 2015
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Stockholm
Je me permets de rajouter le lien de l'article de Nadia Daam sur le sujet http://www.slate.fr/story/152003/christine-angotsandrine-rousseau-pas-clash (toujours sur Slate) parce que je me suis beaucoup retrouvée dedans, notamment dans l'idée qu'on n'a pas besoin de choisir notre camp entre Rousseau et Angot. Même si j'ai trouvé Angot agressive et comme cela fait échos à ce qui a été dit ici, je pense qu'elle en a chié, toute seule, à une époque où la parole autour des violences sexuelles était très très différente d'aujourd'hui. La réaction exacerbée et violente d'Angot est le produit de son expérience. Je pense que dans ce genre de cas, il est important de chercher à comprendre (ce qui ne veut pas forcément dire excuser). Quant à l'article de Slate de Claude Askolovitch, je le trouve un poil ambigu mais c'est courant avec les articles de ce journaliste qui à mon sens, s'embourbe régulièrement dans son style ampoulé au détriment de la clarté de son propos.

Et je voudrais dire merci à Mymy parce qu'il n'y a qu'ici qu'on trouve un message fondamental : mais putain on en parle des agresseurs ? La façon dont la "polémique" a été prise dans les médias consiste à monter les femmes les unes contre les autres et honnêtement, j'en ai ma claque. Parlons des hommes agresseurs et de ce qu'on peut faire collectivement pour que ça change. Parlons de la culture du viol dont la télé française se fait régulièrement le relais (coucou SLT). Bref, je suis en colère comme toujours depuis que j'ai pris la "pilule rouge" du féminisme.
 

stl44

Tout cramer je vous dis
3 Février 2013
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J'ai beaucoup de mal à me situer entre les deux camps. D'un côté, il est évident qu'elle n'a pas utiliser les bons mots et que son énervement a pris le pas sur la neutralité journalistique. En revanche, je n'ai vu que deux choses dans ce débat.
Deux femmes qui souffrent, et qui, a leur manière gèrent comme elles peuvent leur agression sexuelle.
Il y a deux jours, j'ai raconté à une amie mon histoire, elle m'a raconter la sienne. Toutes les mêmes la sidération, la culpabilité, la colère. Toujours la même histoire. Elle gère à sa manière son histoire, je gère à ma manière mon histoire. Les méthodes sont différentes, mais il y a toujours la même chose qui ressort toujours. Le regard. Quand j'ai commencé à parler de mon histoire (qui remonte à 3 ans maintenant), j'ai compris tout de suite ce qui se passait en elle. Un seul regard. La même histoire. Ca se lit dans nos yeux. Nous ne sommes peut être pas toutes d'accord sur comment "parler" de viol ou d'agression sexuelles, mais il y a une chose qu'on a toute en commun si l'on a vécu ça, c'est notre regard. Et ces deux femmes qui se battent dans un débat sans fin, sont foncièrement d'accord sur la même chose : Il n'y a pas de sens, il n'y a pas de sens à ce qu'on a vécu. Et je pense que chaque victime se bataille toute sa vie, non pas pour chercher à exprimer ce qui s'est passé, mais bien à y trouver du sens là où il ne peut en avoir. Je regrette ce qu'à dit la chroniqueuse à la fin, ce fameux "on se débrouille, on fait avec". Malheureusement elle a raison. Car on a beau parler, en parler, dénoncer, en reparler, en redénoncer, des années après encore, rien n'est fait pour les victimes, car rien n'est fait pour les harcèleurs. Alors oui, on se débrouille, parce qu'il faut bien. Car depuis cet instant où tout à basculer dans nos vies, cet instant terrible et sans sens, on s'est retrouvé seule. On est seule depuis l'instant précis. On a beau en parler, se confier, on ne trouvera qu'un regard qui dis "je sais ce que tu éprouves, car moi même je l'ai vécu". Cette peine, cette honte, cette lassitude, ce désespoir, ces deux femmes le partagent. Comme nous toutes.
 

Saf

5 Juin 2014
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Je trouve ça triste qu'un débat qui oppose deux idées très fortes:
C'est à dire que l'une pense que c'est un combat que l'on doit mener seule et que c'est de toute façon la seule possibilité alors que l'autre pense qu'il est possible de sensibiliser les femmes (ou hommes d'ailleurs) et de les accompagner dans leur démarche, elle voudrait que les femmes témoignent et dévoilent ce qu'elles ont vécus.
Je trouve ça très triste que ce qu'il s'est passé à "On est pas couché" ne soit seulement réduit qu'aux prismes de leur vie.On rentre dans une histoire de pathos, d'empathie qui empêche de traiter le fond du problème et de ce qui a été dit.
 
20 Juin 2014
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Il y a la parole du poète, voyez-vous ; la parole de l’artiste, de l’auteur, la parole politique… Grande envolée lyrique intellectuelle qui se regarde le nombril, et semble atrocement dénuée d’humanité.
Face à une maison qui brûle, on ne discourt pas, décemment, sur les défauts de la façade, la beauté perfectible de la pelouse.

Et bien pour moi, c'est exactement ce que Christine Angot a fait.
On peut dire qu'elle est plus légitime que Yann Moix parce qu'elle a elle-même été agressée. Personnellement, je ne le savais pas, je suppose que beaucoup de personnes qui ont regardé cette séquence ne le savaient pas non plus.
Il n'empêche qu'elle monopolise la parole avec une violence inouïe. Elle diverge, part sur la féminisation des mots, prend de grands airs. Elle est blessée, son vécu est difficile, mais rien ne justifie l'acharnement auquel elle s'est livrée sur Sandrine Rousseau. On n'a pas écouté sa parole en 1999 donc elle doit réduire à néant les efforts d'une autre victime qui a choisi de s'exprimer ?

Et l'article de Slate est vraiment scandaleux je trouve. On dit toujours qu'il n'y a pas de " bonnes victimes ", pourquoi donner clairement ce rôle à Angot, la digne victime qui ne " pleurait pas sur les plateaux " alors qu'elle a " vécu bien pire " ? Et à quel moment quelqu'un se dit que c'est ok d'écrire que bon, Sandrine Rousseau a juste été agressée physiquement et en plus son agresseur nie ( sans blague ) donc pas de quoi en faire un fromage ?

Christine Angot s'est peut-être emportée et bien quand on est quelqu'un de correct après s'être emporté excessivement en piétinant littéralement tout les sentiments de la personne en face, une fois redescendu on s'excuse.
 

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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Au risque d'être redondante vis-à-vis de certains autres posts... "Excellent", l'article de Claude Askolovitch sur Slate, vraiment :eh: ?

Je vois pas comment un article qui comporte la phrase "Chacun peut choisir ses apparences. Les larmes de Sandrine Rousseau en sont une." peut être qualifié d'excellent. Faut vraiment ne rien comprendre et/ou être complètement dénué d'empathie pour décréter comme ça que les larmes de Rousseau sont une apparence choisie. C'est d'une violence inouïe. Il me paraît plus qu'évident que Rousseau n'a pas choisi de pleurer sur le plateau - à la limite, choisi d'écrire (et encore ça me paraît discutable). Tout comme Angot, avec sa souffrance manifeste, n'a pas choisi de se murer dans sa dureté, dans son livre L'Inceste, dans sa solitude. Visiblement, pour chacune, la position adoptée était évidente, nécessaire, la seule possible en fait (c'est d'ailleur à cause de cette évidence que l'affrontement est si violent) : on ne peut absolument pas parler de choix, ni pour l'une ni pour l'autre.

Je pense qu'il est crucial de se distancier des postures comme celle d'Askolovitch, qui s'amuse à comparer les souffrances des deux femmes. Justement, ici, elles n'ont par définition pas le même statut : Angot a peut-être vécu """""plus grave""""" dans le sens ou c'est condamné plus gravement par la loi (mais quel intérêt de mettre tout ça en balance dans l'article de Slate ?), mais dans l'émission, elle est chroniqueuse, pas invitée, elle n'est pas là pour témoigner, mais pour réagir au livre de Rousseau. Clairement, quand elle dit qu'elle a arrêté de lire à la p. 46, elle refuse de facto d'accueillir Rousseau comme l'invitée qu'elle est, et comme l'écrivaine qu'elle est (alors que la question de l'écrivain semble si importante pour elle). C'est pourquoi moi, je ne peux pas nier la violence d'Angot face à Sandrine Rousseau. Et c'est aussi pourquoi l'article de Slate me débecte ; Askolovitch se pose en arbitre : "Deux femmes ne sont pas d'accord ? Je vais y mettre mon grain de sel" (au nom de quoi ? on ne sait pas). On va me taxer de misandre mais pour le coup là c'est bien un mec qui parle, :lol: et pas comme il devrait. Le seul de ses pairs (par là je veux dire : le seul homme) qu'il évoque, c'est Denis Beaupin, pour rappeler que ce dernier conteste les accusations. Sérieux ? Pour le coup, faire l'éloge de cet article contrevient complètement à ton propos @Mymy qui consiste à dire que les hommes doivent parler de leur responsabilité en tant que groupe social.

D'autant qu'Askolovitch passe un bon tiers de l'article à rappeler le statut de victime qu'Angot rejette précisément - alors que c'est LE point où elle est légitime. C'est SON histoire, SON passé, elle se définit comme elle le veut (et surtout, encore une fois, comme elle le peut). Je précise d'ailleurs que j'ai trouvé Angot véritablement intéressante au moment où elle a arrêté de déverser sa rage sur la mauvaise personne et où elle a enfin expliqué ce qui la gênait dans la mise en scène des paroles de victimes : la laideur. Là pour le coup on sentait qu'elle parlait en tant qu'écrivain et on comprenait enfin ("enfin" à l'échelle de la séquence hein, j'imagine que quand on lit ses livres on le comprend !) pourquoi justement son statut d'écrivain était indissociable de son refus du statut victimaire : parce qu'elle refuse cette laideur, elle ne s'y reconnait pas.
 
19 Juin 2015
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Paris !
Quand c'est passé sur Fb j'ai pas osé regardé car je savais que ça allait me foutre mal. Voici mon petit "let's play" de cette vidéo :

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D'ailleurs les commentaires facebook en bas de la page........... Je viens de découvrir ça et je suis pas jouasse du tout. Ils sont violents les commentaires FB en général et ça fait peur.

EDIT :
La même histoire. Ca se lit dans nos yeux. Nous ne sommes peut être pas toutes d'accord sur comment "parler" de viol ou d'agression sexuelles, mais il y a une chose qu'on a toute en commun si l'on a vécu ça, c'est notre regard.
Omg oui, c'est exactement ça. Ça se voit dans le regard.

EDIT2 : J'ai regardé un peu la vidéo de Madame Angot et elle me fait beaucoup penser à Madame Rousseau. Elle perd ses mots, elle a du mal à garder son calme (dans une autre façon, elle pleure pas mais elle gesticule, se tient la tête etc...), ça se sent que ça résonne profond en elle. Et je suis vraiment très déçue qu'elle ne s'en soit pas rappelée avec Madame Rousseau. :/
 
Dernière édition :
4 Mai 2017
24
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PARIS
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ça a été insoutenable à regarder cette séquence.
j'ai vu passer des posts sur mon fil d'actualité plein de fois sans jamais cliquer parce que voir un "débat" de victimes, c'était au dessus de mes forces. On peine déjà assez à vivre pour qu'on se tire pas dans les pattes entre nous en plus.
Je viens de visionner le passage, de laisser couler 3 tonnes de larmes et de morve (je vous laisse avec cette image c'est cadeau).
Christine Angot est peut-être résignée, mais ses mots, ses intonations, ses tournures de phrases sont horribles.
C'est déjà tellement dur de parler, et on a pourtant tellement besoin. Elle donne l'impression de savoir mieux que toutes les autres comment on doit agir. Comment on doit se comporter. Comment on doit fermer nos gueules. Elle néglige le besoin qu'on peut avoir de dire les choses.
C'était vraiment très violent et j'ai du mal à concevoir qu'une victime (qui ne veut pas en être une mais c'est pas un choix... c'est un fait.) puisse cracher à la gueule d'une autre parce qu'elle veut libérer la parole autour de ce sujet, et encourager les autres à le faire.
Le "On se débrouille" m'a glacé le sang.
Et le film de témoignages dont elle parle, et sur lequel elle vomit sa rage, c'est un des supports qui m'a fait me relever, avoir un peu moins honte de moi, et me dire que j'avais le droit de dire ce qui m'était arrivé, que c'était utile pour celles qui n'osent pas encore, et surtout vital pour moi. Le visuel du film, j'en avais tellement rien à battre tant j'étais absorbée par les paroles des femmes qui osaient dire.
Bien sur qu'on a besoin de gens pour nous écouter. Et EVIDEMMENT qu'on a besoin de gens comme Sandrine Rousseau ou Clémentine Autain, qui tendent à libérer la parole.
Ca me dérange tellement ce buzz autour de cette séquence, de voir une victime en pourrir une autre, alors que putain, la cible est tellement pas la bonne... Quand est-ce qu'on se met toutes à pourrir les agresseurs ? Quand est-ce qu'on se serrera toutes les coudes pour le faire ?

le gros tas de morve que je suis actuellement a du mal à écrire clairement ce qu'il veut dire, mais le cœur y est
 
4 Mai 2011
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Nantes
Et il y a autre chose que je voulais dire, au vu des réactions.

L'histoire et les séquences vécues par Christine Angot dans le passé sont peut être une raison à son comportement mais en aucun cas une excuse.
Mon grand-père avait un problème (de racisme soyons clairs) avec les Algériens après avoir vu ses amis et collègues de l'armée mourir en guerre d'Algérie, c'est une raison, mais c'est pas une excuse. Parce que le racisme c'est pas excusable, comme la condescendance, le jugement et le manque d'empathie dont fait preuve Christine Angot.

Et par ailleurs, chacune gère son histoire comme elle veut (et comme elle peut aussi et surtout), mais en aucun cas, on peut demander à l'autre de se taire, de se débrouiller toute seule ou lui sous entendre qu'encourager les gens à parler est une mauvaise idée...
 

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