@Diophantienne le genre masculin est le genre "non-marqué" donc pour le coup je tends à rejoindre
@Tu as raison sur le fait qu'il y a une difficulté propre à être AFAB et de genre neutre, vu qu'on a beaucoup plus tendance à considérer ce qui est masculin comme étant ce qui est neutre. Par exemple, d'un point de vue du corps, l'imaginaire lié au genre neutre est "pas de poitrine" du coup quand t'es AFAB c'est compliqué. Après ça ne veut pas dire que les personnes AMAB n'ont pas d'autres difficultés ni que ces dernières sont moins pires, juste que ces dernières ne sont pas immédiatement liées au fait d'être de genre neutre mais plutôt au fait d'avoir une expression de genre plus féminine, ou des rapports de force intra-communautaires qui se posent pas seulement quand tu es neutre en fait.
Quant à l'invisibilisation des AMAB ou des AFAB au sein des non-binaires ou trans, je trouve ça très délicat comme question, parce que de mon côté en tant que trans AFAB je me sens invisibilisé par rapport à la visibilisation des personnes AMAB, mais cette visibilité étant issues de facteurs extérieurs elle n'est pas vraiment un privilège non plus... Je ne nie pas ce que tu dis, juste qu'à mon avis il n'y a pas qu'une seule dynamique à prendre en compte et que les rapports nb/trans y sont probablement pour quelque chose. D'ailleurs je pense même que la présence intense d'AFAB au sein des communautés NB sont en partie liées à l'invisibilité totale des transmasculinités (parce que le patriarcat s'y intéresse moins) et d'autre part parce que la sur-sexualisation du féminin réduit énormément le champ d'application de ce dernier, alors que le genre masculin est beaucoup plus "large" en terme de représentations. Le spectre des genres est déformé vers le masculin d'où le fait qu'une personne AFAB puisse se sentir autre chose que femme de part sa position au sein du genre, là où une personne AMAB continuerait à s'identifier comme homme dans une position relativement similaire, grâce à une certaine pluralité des représentations du masculin qui lui permettent de continuer à adhérer à son assignation dans un nombre de cas beaucoup plus grands, parce que l'ensemble des possibilités qui lui sont offertes est beaucoup plus grande.
En résumé : dès qu'une fille ne met ni mascara ni talons hauts, mais qui lit de la SF elle est beaucoup plus vite marquée comme "non-femme" qu'un garçon qui ne fait pas de muscu et de football mais qui lit de la SF. Donc dans le premier cas, la probabilité de s'intégrer au non-binaire est beaucoup plus grande.