@Panspermie Bonjour et bienvenue!
Je suis contente que tu viennes poser des questions, c'était l'un des buts de ce sujet lancé à par
@Ghost wind si je me souviens bien
Iel et
@Diophantienne ont un peu tout dit. Je rajoute quand même quelque chose
Toutes les personnes transgenres ne transitionnent pas de la même façon : leurs corps sont très variés, toutes (loin de là) ne cherchent pas à avoir, ou n'obtiennent pas, une opération de réassignation génitale. Et toutes ne se comportent pas non plus 'comme une femme" ou "comme un homme" toutes n'ont pas l'expression de genre (le comportement) qui correspond à leur genre réel : pour grossir un peu le trait ce n'est pas parce qu'une personne transitionne pour devenir une femme qu'elle va forcément aimer le maquillage et les fleurs.
Mais même celles qui y correspondent ne participent pas forcément à l'entretien de clichés sexistes. En fait, ça m'embête ce que tu dis, parce que moi je suis une femme transgenre et j'aime beaucoup les trucs féminins, et entendre ça me fait un peu le même effet que les discours qui disent "on ne peut pas être féministe et femme au foyer" - non ! Je peux être qui je veux, ou plus exactement je transitionne pour être à l'aise dans mon corps, et j'aime ce que j'aime et zut à tou.tes cielles que ça dérange
Je ne transitionne pas pour rentrer dans un cliché. Je suis moi! Je suis libre. Et ça, ça tord le cou aux injonctions sexistes qui entendent me dicter comment je dois être.
Déconstruire le sexisme, c'est aussi dire qu'il n'y a pas de honte, pas d'infériorité à être féminine. Ce qui est important à noter, c'est que je ne suis pas comme je suis pour correspondre à une norme, mais parce que ça me plaît. Et si je corresponds à cette norme, ce n'est qu'accidentel : dès que quelque chose qui ne corresponds pas m'y plait, je ne vais pas m'empêcher de l'adopter, quitte à ne plus être féminine (puisque je m'en fiche).
En fait, il n'y a pas de "il faut". Le seul "il faut" qui existe est dans les médias, et dans le discours de la société qui tente comme il peut de sauver les meubles. Parce que l'existence même des personnes transgenres, et même celles qui comme moi correspondent par accident aux clichés, remet en cause la définition des genres qu'apporte la société, et donc le sexisme qui s'est mis en place dessus.
On ne transitionne pas pour correspondre aux clichés. On est souvent forcé.es de jongler avec, parce que la société et le monde médical fait tout son possible pour s'accaparer le contrôle de notre corps et de notre identité, et c'est un combat permanent que de le garder ; et aussi les personnes transgenres (comme les personnes cisgenres, c'est-à-dire pas transgenres) ne sont pas épargnées par le sexisme et tous les discours oppressifs internalisés. Mais en soi notre existence même nous fait sortir des définitions normatives des genres, et des injonctions à agir construites dessus. Comme le corps des femmes, le corps des personnes transgenres est politique.