@DatPotato et
@Choupas, je suis pas d'accord avec vous. Je pense qu'au contraire le programme économique de Jean-Luc Mélenchon est une bouffée d'air frais dans un contexte économique plongé dans le marasme depuis la crise de 2008.
On parle de faire une relance au niveau national mais aussi européen grâce à la renégociation des traités (qui nous en empêche) et d'investir 100 milliards d'euros dans l'économie française. Les grands médias nous disent : "non, c'est trop". Par comparaison, l'évasion fiscale représente 80 milliards d'euros par an ; juste en récupérant cet argent, on pourrait financer en partie le programme, sans avoir à s'endetter. De plus, 41 milliards d'euros ne rentrent pas dans les caisses de l'Etat chaque année à cause des exonérations fiscales (CICE, Pacte de Responsabilité) voulues par Hollande (et donc Macron) ce qui n'a pas relancé la croissance ni l'emploi ces dernières années, qu'on le veuille ou non. Je trouve ça utopique de croire que par bienfaisance les grandes entreprises (car c'est vers elles que cette politique est tournée) vont se décider à embaucher si on leur fait payer moins d'impôts. Pourquoi devraient-elles le faire, si c'est plus rentable de payer leurs actionnaires ? Et pourquoi devraient-elles le faire, si de toute façon les gens n'ont pas assez d'argent pour acheter leurs produits ?
Une politique de relance keynésienne rapporterait gros à l'Etat car grâce au multiplicateur keynésien, les sous finiraient pas revenir sous formes d'impôts dans les caisses. Dans cette situation, négocier la semaine de 32h pour partager le temps de travail (en termes d'emploi, dans les 20 dernières années, le meilleur moment a été sous Jospin, qui est passé aux 35h). De plus, si on parle des TPE/PME, Mélenchon propose de baisser les impôts sur ces entreprises-là justement, celles qui créent de l'emploi, qui n'ont pas d'actionnaires à payer et qui ont besoin d'embaucher aujourd'hui, mais qui croulent sous les impôts, et qui donc ne peuvent le faire.
Et bien sûr, la hausse du SMIC, c'est dans un contexte inflationniste - ça demande de revoir les statuts de la BCE - pour arriver à une inflation d'environ 4%. Je ne comprends pas pourquoi on aurait peur de ce programme, sachant que c'est que qu'à fait Obama en 2009 pour résoudre la crise des subprimes. La Banque centrale américaine a racheté les dettes de l'Etat, elle a baissé les taux d'intérêt (donc politique monétaire expansionniste) et l'Etat de son côté a investi massivement (donc politique budgétaire expansionniste). Ça a relancé la croissance pour que les Etats-Unis sortent de la crise, alors que nous, on y est encore, quasiment dix ans après ... Aujourd'hui, en Europe, on a une BCE qui a une politique monétaire expansionniste, mais dont la majorité part en spéculation car ça fait trop longtemps qu'elle est en place (ce qui risque de bientôt provoquer une nouvelle crise par l'éclatement de la bulle spéculative), et des Etats qui font de l'austérité, ce qui est complètement con parce que ça ne va pas relancer la croissance, mais ça permet de garder un faible taux d'inflation et donc de rester compétitifs au niveau mondial mais ça n'aide pas à l'emploi. Au contraire.
Et pour ceux ou celles qui vont me dire : "oui mais la politique keynésienne ça ne marche qu'en économie fermée et aujourd'hui on est en économie ouverte". Je suis bien d'accord. On propose donc un protectionnisme solidaire pour éviter la concurrence déloyale de pays qui paient très peu leurs salariés et d'entreprises qui ne visent qu'à réduire leurs coûts sans prendre en compte le coût social et environnemental de leur production. Si on intégrait les externalités négatives de l'impact sur l'environnement et l'impact social dans la fabrication des produits, on serait largement moins chers en France par rapport à la Chine par exemple... L'urgence écologique est si importante aujourd'hui qu'elle ne peut être mise de côté dans la question économique ! donc le plan d'investissement est tourné en priorité vers des projets sociaux ou environnementaux, vers la valorisation de l'économie sociale et solidaire (qui est la plus créatrice d'emplois aujourd'hui), vers la transition énergétique, vers le 100% renouvelable.
Enfin bref, je pense que vu que ça fait 30 ans qu'on nous bassine avec la même chose (désinflation compétitive, relance par l'offre ...) une bonne bouffée d'air frais keynésienne n'est pas si mauvaise, surtout quand c'est à visée sociale et environnementale
Et Macron veut continuer dans l'absurdité libérale ...