En fait j'ai l'impression que les deux "camps" ont raison dans leurs propos.
D'un côté le gouvernement a réellement cherché à améliorer la législation, d'une part en facilitant du mieux possible la constitution de l'élément matériel quand il s'agit d'un mineur de moins de 15 ans en ajoutant les notions de surprise et de contrainte pour démontrer l'absence de consentement.
L'objectif assumé du gouvernement est aussi d'empêcher que certains violeurs passent entre les mailles du filet, comme cela arrive actuellement, en créant un délit d'atteinte sexuelle avec pénétration sur mineur de moins de 15 ans qui donne une condamnation à 10 ans de prison max.
Comme dit plus haut, en France on ne peut être jugé deux fois pour la même chose, il faut donc un dossier solide devant les Cours d'assise au risque de voir l'accusé acquitté. Sachant également qu'un jury populaire n'est pas toujours une bonne chose pour la victime.
En créant ce délit l'idée est de permettre à une victime d'obtenir malgré tout une condamnation à 10 ans de prison parce qu'il est plus simple de prouver une atteinte sexuelle avec pénétration qu'un viol.
Là où je comprends les propos des associations notamment, c'est que oui on risque de voir encore plus de correctionnalisation de la part de victimes de viols qui par peur de ne pas pouvoir gagner en assise vont préférer se tourner vers le "simple" délit d'atteinte sexuelle avec pénétration pour s'assurer que l'accusé puisse être condamné à une peine de prison assez lourde. Mais quoiqu'il arrive, la victime ne sera pas reconnu comme victime de viol, et l'accusé reconnu coupable le sera d'atteinte sexuelle avec pénétration et non pas de viol.
Donc je comprends la déception des associations, même s'il est faux de prêter au gouvernement l'intention de décriminaliser le viol sur mineur de moins de 15 ans. Il cherche simplement à renforcer les mailles de son filet pour que les agresseurs puissent plus facilement être condamnés.