Excellent article Clémence, qui retransmet parfaitement mon ressenti suite à cet édito (perso je fais parti de ces gens qui écoutent Inter tous les matins, et je me demandais si cet édito serait repris quelque part)
Je suis de celles et ceux qui pensent que l'écologie est la seule chose pour laquelle il vaille de se battre (avec l'antispécisme, mais au final, ça va ensemble). Parfois, je pense que la seule chose qui ferait bouger les chose, c'est une dictature écologique: le gouvernement dirait: pour les 50 prochaines années, on s'alimente uniquement avec des produits de saison, on ne prend plus l'avion, la voiture, on passe au bio, on arrête les pesticides, on économise l'eau, on arrête la fourrure, on limite la viande au maximum et on fait des élevages respectueux des bêtes (fini l'agriculture intensive! et déjà je suis modérée, je pense aux copains omni), on re-distribue la nourriture pour qu'il n'y ait plus de gâchis, on interdit tout ce qui est en plastique, on repasse au système des consignes pour le verre, et on met des amendes conséquentes à tous ceux qui jettent leurs déchets par terre! Alors vu comme ça, ça paraît liberticide (et je m'éloigne du sujet) et dans le fond, toutes ces choses, on pourrait déjà les faire, mais ce n'est pas le cas. Et puis ça pose un soucis de taille: ça ne peut pas rentrer dans le capitalisme. Si on veut un monde écologique, il faut complètement repenser le système, réinventer un modèle dans lequel l'argent ne serait plus roi, mais la nature et le respect des autres espèces (dont la nôtre) serait le fer de lance. Alors c'est pas demain. C'est peut être jamais. Et quand je vois l'état de la Terre qu'on va laisser à nos descendants, j'ai honte. Et quand j'entends le bullshit qui nous est servi par la gauche, la droite, et même parfois les écologistes (car écologiste, ce n'est pas écologue) j'ai juste envie d'une part de ne pas me reproduire, et d'autre part de tout envoyer balader.
Effectivement, il me semble que les gens ont de plus en plus conscience que quelque chose de capital est en train de se jouer, et que cette vision court termiste du profit est vouée à l'échec (quand je parle d'échec je veux dire anéantissement), mais que cette prise conscience est vite rattrapée par 1) les réalités du quotidien 2) par un vrai je m'en foutisme (je le vois même chez mes collègues cadre sup, éduqués et au courant: ça trie ses déchets, mais ça restreindra pas son usage de la voiture ou son envie de manger des fraises à Noël). Donc je commence à être désespérée, et ne me reconnais nulle part. J'irai voter écolo aux Européennes, parce qu'il me reste une parcelle d'espoir, que c'est encore ce que je vois comme moins pire alternative. Mais dans le fond, une grosse part du problème c'est le capitalisme encore une fois; c'est le système le moins pire qu'on ait trouvé jusqu'à maintenant... alors moi je propose une dictature écolo. VOILA! Sur ce je vais manger mes navets.