Nuance;2054979 a dit :
Pour l'adoption des couples hétérosexuels, je m'attendais à cette remarque. Je suis pour car leur stérilité est une "anomalie", dû à une maladie ou autres. Ils ne peuvent pas avoir d'enfants, mais ils devraient pouvoir en principe. Un couple homosexuel est stérile par définition. Pas par maladie. Leur sexualité est incompatible avec la reproduction.
Je suis désolée, mais à partir du moment où on parle de biologique il faut être logique avec soi-même, ou alors on prend la chose sous un autre point de vue : un couple stérile ne peut pas non plus avoir d'enfants, par définition.
(et oui, scientifiquement, l'origine n'est pas la même, effectivement, mais dans les faits, c'est la même chose, et si je suis ton raisonnement, on ne peut aller à l'encontre de la nature, donc non, ils ne peuvent pas voir d'enfants, ils n'en auront pas).
Nuance a dit :
Les mères porteuses, ce qui me dérange, c'est qu'elles sont instrumentalisées. Elles auront beau être d'accord, trouver le geste altruiste, éthiquement, ça me dérange. Sans parler du fait, qu'il ya toujours des liens qui se crée pendant la grossesse entre le bébé et la mère qui le porte. Quand c'est son bébé à elle (ses ovules à l'origine), je trouve bizarre de devoir se dire "ah non. Il est pas pour moi. Je le donne après". Et quand c'est le bébé de l'autre couple qu'elle se contente de faire grandir pendant 9 mois, je trouve que c'est donner à son corps une fonction utilitaire. Pour moi, c'est contre nature. Enfin, c'est des situations qui ne peuvent pas arriver naturellement. On ne peut pas tout contrôler. (enfin, on peut de plus en plus mais c'est pas pour autant qu'il faut toujours le faire. Il y a des alternatives en plus. (l'adoption dans ce cas, donc)
Je ne dirais pas qu'elles sont instrumentalisées, mais je suis d'accord avec ton raisonnement dans une certaine mesure. Néanmoins, comme ce n'est pas le sujet, je ne vais pas continuer ce débat (ou dans un autre sujet parce qu'il m'intéresse).
Nuance a dit :
Ensuite, pour ce qui est de la structure familiale, elle est toujours la même. Monoparentale, famille recomposée, à partir du moment, où il y a un père/une mère dans la conscience de l'enfant (si on explique au bébé que le père est mort, le fait d'en parler lui donne une existence), pour moi elle est équilibrée. La parole, l'inconscient c'est hyper important dans le développement du bébé. A 8 mois, on sait pas comment on fait les bébés, mais on comprend très vite que la société fonctionne par genres. Que les hommes vivent avec les femmes (dans la grande majorité des cas. Et c'est pas une remarque homophobe que je fais là, mais pour que la vie continue, il faut qu'il y ait les deux sexes) Et le principal vecteur d'informations des bébés, ce sont ses parents (mère ou père/les deux lorsqu'ils sont réunis). On se structure comme ça, tout au long de son enfance. C'est des points de repères fondamentaux,universels. Les familles sont les mêmes partout depuis toujours. Dans le cas, d'un couple homosexuel, les repères sont brouillés. Je pense que dans la reproduction/la vie, pas mal de choses nous dépassent, qu'il ne faut pas chercher à agir sur tout pour satisfaire tous nos désirs. C'est avant tout une question d'éthique, de bon sens.. On pourra trouver tous les arguments "pour", à grands renforts, d'exemples probants, de statistiques tout ça, je trouve toujours l'idée de départ absurde. (et ça peut engendrer pas mal de problèmes, vous en avez déjà tous parler. (et l'intolérance n'explique pas tout).
Tu le dis toi-même : l'important, c'est que dans la tête du bébé, il comprenne qu'il vient d'un homme et d'une femme. Très bien : il suffit de le lui expliquer (ça aussi, tu le dis toi-même). Il faut qu'il ait conscience de cette état de choses : expliquons. Il sera perturbé parce que ce n'est pas courant ? Pourquoi n'est-ce pas courant ? Parce que c'est contre nature...ou bien parce que la nature a fait en sorte que l'homosexualité existe mais que la société a fait en sorte de le cacher ? Qui va à l'encontre de la nature ?
(Qu'on ne me dise pas que la société n'a pas une influence telle que celle que je décris. En Belgique, une bonne partie de la population, à un moment donné, à réussi à ne pas dire qu'elle parlait néerlandais mais français parce qu'on associait néerlandais à collaborateur. CQFD).
Et je suis vraiment désolée de passer mon temps à te contredire, mais mes repères sont aussi brouillés qu'un enfant qui serait élevé dans un couple homosexuel (ou aussi peu brouillés, tout dépend de comment on prend la chose) parce que je n'ai pas eu cette structure que tu préconises, or je le vis très bien à ma connaissance (ou du moins pas plus mal qu'un autre) -je n'ai aucune envie de raconter ma vie en détails, mais je sais pertinemment ce que j'avance.
Quand tu dis que les familles sont les mêmes partout, je ne suis pas d'accord non plus : va voir dans les tribus reculées, les anciennes peuplades nomades. La notion de famille est tout à fait différente (l'enfant n'a pas de "père et mère" attitrés, c'est l'enfant de la tribu, élevé par le tribu) et l'enfant le vit aussi bien qu'un enfant occidental : pourtant, nous sommes tous pareils, à savoir un tas de cellules, et il y a des choses telles que le ressenti, qui nous sont communes, en dépit de notre culture/éducation différentes. Ta vision de la famille est celle que tu vois par ton éducation, pas par la nature.
Plus proche de chez nous, chez les agriculteurs, qui faisaient office de parents il y a soixante ans ? Les grands-parents. Va-t-on rouspéter parce que ce n'est pas dans la nature d'avoir des parents aussi âgés ? Non. Bien sûr, ils ont conscience que ce ne sont pas leurs "vrais" parents, mais ils reconnaissent leur autorité comme celle de leurs parents. Et comment savent-ils que leurs parents étaient ceux qui trimaient ? Parce qu'on leur a dit.
Il suffit de dire et d'expliquer, si on veut que l'enfant ait conscience. Dans tous les cas. Y compris pour un couple homosexuel, y compris pour tout ce qu'on veut.
Nuance a dit :
Mais, réellement, ce qui me dérange surtout c'est le fait qu'il y ait une organisation de la société à ce sujet. Que l'on prévoit ce genre de situations. Je trouve ça aberrant pour toutes les raisons déjà expliquées au dessus.
Après, qu'un enfant ait été élevé par un couple homosexuel (ca a surement toujours existé), qu'il soit heureux, sain, tout ça, bon, très bien. Je vais pas aller leur enlever la garde de l'enfant, hein. Seulement, l'homoparentalité, à partir du moment où elle est biologiquement impossible, ne devrait pas devenir une norme, un "droit". C'est d'ailleurs pas une question de droit mais de "nature". Les homos sont pas hétéros et certaines choses les différencient dans leur nature, dont l'enfantement.
Je sais pas si j'ai été claire. Là, ca parait peut être un peu confus mais, c'est tout simple. Homme + femme = enfant. Homme + homme = pas enfant. Femme + femme = Pas enfant. Et la société n'a pas à intervenir là-dedans, selon moi.
Tu dis à peu près ce que les hommes disaient au sujet des femmes et de leur émancipation il y a une petite centaine d'années. Bien sûr, le discours est adapté à la situation, mais il y a aussi eu une réorganisation de la société. Les hommes ont employé le même type de discours. (par "hommes" et "femmes" je généralise pour éviter de multiples parenthèses explicatives).
Ce qui me gêne, moi, dans ton discours (et je tiens à préciser que je n'ai rien contre toi, mais que je suis tout aussi pour l'homoparentalité que tu es contre), c'est qu'il refuse le changement sous prétexte qu'il modifie la société, la vie, qu'il va à l'encontre de la biologie. Ces arguments ont été employés contre les femmes, contre les "Noirs", contre tous ceux qui étaient différents parce que la biologie a fait en sorte qu'ils soient différents de la majorité de la population (ou différents de la "classe supérieure" du moment).
Personne n'est dans le secret des Dieux. Mais y'a un truc que je sais : c'est que la biologie, elle construit ce qu'on est. La société, elle, imprime des réflexes dans notre cerveau (je suis une fille scientifique avant d'être une fille douée en philosophie, si quelqu'un de plus instruit que moi veut étayer/contredire cette théorie qui vient de sortir de ma tête à l'instant, qu'il n'hésite pas).
C'est la biologie qui fait qu'une fille aime une fille : aucune éducation, aucune société ne contrôle l'amour. C'est la société qui dit que ce n'est pas biologique et que donc ça ne va pas. C'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Avant d'interdire à qui que ce soit d'avoir des gosses parce que biologiquement ça ne va pas, je suggère très sincèrement qu'on songe à se demander si c'est un critère valable pour assurer une stabilité à un enfant.