Je suis prof d'HG en lycée et j'ai lu beaucoup de choses intéressantes dans cet article. Tout d'abord je vais commencer par vous dire que j'ai aussi triché au collège, au lycée... J4ai aussi fait tricher des gens sur mes copies (dictées...). Je trichais dans les matières que je n'aimais pas et dans lesquelles je ne voyais pas l'intérêt d'investir autant de temps.
- En ce qui concerne la masse de choses à apprendre en HG, en particulier au bac : OUI, C'EST TROP. L'histoire-géo ne correspond pas à apprendre un maximum de faits et de dates (même si on a besoin d'apprendre énormément pour ne serait-ce qu'avoir les bases, et croyez-moi qu'à moins d'être un élève de 22/20 de moyenne, ça n'est même pas ce que l'on arrive à faire au lycée) mais à adopter une structure de la manière dont on réfléchit sur le monde. C'est davantage un cours de culture gé avec une méthode qu'un réel cours d'histoire. (Mais c'est quand même très très bien et j'adore mon métier) Mais oui, on en demande trop au bac et avant. (Un programme couvrant de -600 à 1900 en une année de Seconde que l'ont doit aussi partager avec la géo, sérieusement ???) Personnellement, je ne donne que peu de dates et de chiffres à mes élèves mais je préfère leur faire comprendre le fonctionnement, comment les choses sont reliées les unes aux autres (plus compliqué qu'il n'y paraît pour un élève de 15 ans de comprendre les relations de cause à effet) et les illustrer d'anecdotes, crado si possible parce que fun oblige, plutôt que de les assommer de faits. Bon, il y a une limite : quand une élève de Première me dit "Ah mais Madame, l'année 1940 c'est pas genre pendant une guerre mondiale ???" ou que 80% de la même classe me place l'Océan Pacifique à côté de la Bretagne, clairement y'a un souci. Le problème réside en partie dans le fait que le bac est le seul moment où tous les bahuts (et dans un sens, tous les profs) de France sont dans le même pot, et donc pseudo-compétition donc course à l'échalote totale parce que on-ne-sait-jamais-des-fois-que-dans-lelycée-d'à-côté-ils-aient-appris-3-dates-de-plus-et-que-donc-les-correcteurs-attendent-davantage. En gros, c'est la roulette russe suivant les correcteurs (je ne vous parle pas des écarts sur les "copies-test" qu'on utilise pour étalonner les notes du bac) donc dans le doute, on en fait un max.
Ce gros écart de passer d'activités funky à du gros magistral qui tache en Tle s'appelle dans le jargon le "bombardement". En Terminale, on bombarde. Avec tout ce que le terme implique.
- La notation : de multiples études confirment que oui, supprimer les notes est non seulement meilleur pour le niveau de stress des élèves (et des profs !) mais contribue également à réduire les inégalités entre ces élèves. Alors pourquoi pas ?
Eh bien parce que dans toutes les expériences de classes sans notes, certes il faut trouver des profs qui veuillent bien les abandonner, mais ces méthodes ont surtout toutes été abandonnées après quelques années sous la pression des parents. Et cette pression ne fait que s'accroître au fil des années : mentionnez une classe sans note passé la Sixième, vous en verrez s'étrangler ! Les parents veulent non seulement (pour certains) voir où se situent leurs enfants par rapport à la classe (la fameuse moyenne générale qui ne veut rien dire) mais aussi s'ils ont baissé de 1 point, 2 points... Alors qu'une note de 10 ou 8, c'est kif-kif. (Il y a aussi le problème de la constitution des dossiers pour le Post-Bac, mais c'est un autre problème.)