Quand des stars sont incrustées dans des porno
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
- Date de début
Je trouve cela bien flippant aussi, de savoir que n'importe qui peut voler des image et en faire ce qu'il veux.
Mais cela m'amène à une autre réflexion, est-ce-que après "l'ère" de la preuve par l'image nous allons revenir à une ère de preuve par les faits? (puisque les images serons peut être fausses).
Mais cela m'amène à une autre réflexion, est-ce-que après "l'ère" de la preuve par l'image nous allons revenir à une ère de preuve par les faits? (puisque les images serons peut être fausses).
J'en doute. Aujourd'hui, les intox sont ouvertement assumées comme telles par leurs auteurs, qui disent «on s'en fout que ce soit un fake, puisque ça illustre une réalité». Même un débunkage efficace ne suffit plus à démonter une intox, on retournera plus probablement à l'ère où des accusations faites à partir de rien suffisaient à faire condamner n'importe qui.
@mélishnek Dès les débuts de la photographie, cette dernière a été gratifiée d'une valeur documentaire (un témoignage objectif de la réalité), avant même d'obtenir le statut de médium artistique. Or l'image photographique et son évolution audiovisuelle peuvent être facilement manipulées, et elles opèrent une coupe spatiale et temporelle dans le réel, empêchant de savoir ce qui se passe hors champ et ce qui s'est passé avant et après. De plus, en fonction des caractéristiques techniques de l'appareil utilisé, les perspectives, les distances, les zones de flou ou de netteté, les couleurs et les lumières n'auront pas le même aspect. Aujourd'hui on sait tout ça, on sait que l'image peut être manipulée, modifiée, mise en scène, décontextualisée. Mais on est exposé-e-s à tellement d'images et d'informations chaque jour qu'il est impossible de tout vérifier. Pour enquêter sur la véracité de ce sur quoi on tombe en scrollant sa timeline Facebook ne serait-ce que 5 minutes, il faudrait des heures. La démultiplication à l'infini des images et des informations en tout genre propre à notre époque nécessiterait de manière urgente une formation à l'esprit critique et au scepticisme : non seulement les images sont douteuses, mais les témoignages personnels, même de bonne foi le sont aussi puisque la mémoire n'est pas un outil d'archivage fiable, de même que tout élément textuel dont les choix grammaticaux et sémantiques orientent le sens. Il en va de même pour les statistiques dont les méthodes de production et de restitution permettent d'affirmer à peu près ce que l'on veut. Il faut faire accepter aux gens le fait que tout est potentiellement douteux et qu'adhérer à une opinion ou tenir un fait pour vrai nécessite du temps et des recherches, et que faute de pouvoir le faire pour ce à quoi on est exposé-e, il faut accepter de souvent ne pas savoir ce qu'il en est réellement.
@Eros Thanatos C'est vrai tout ça, mais comment faire ? Ni le gouvernement, ni la presse ni aucun groupe politique ni aucun lobby n'a intérêt à ce qu'on développe un esprit critique puisqu'ils tirent un profit idéologique et/ou financier à son absence, donc pour que ce soit enseigné à grande échelle, on peut toujours courir.
Banalisation de la sexualité je veux bien, mais coller l'image d'une personne qui n'a rien demandé dans un porno, c'est plus que limite niveau consentement.
Je me rappelle d'un mec avec qui j'ai parlé sur un site de rencontre qui, sous prétexte qu'on avait parlé de sexe de façon générale, s'est permis de m'envoyer des messages où il me mettait en scène dans ses fantasme et, même si je suis tout à fait à l'aise avec ma sexualité, je l'ai très mal vécu. J'ai ressenti ces descriptions d'actes imposées comme quelque chose de violent et d'intrusif et ce concept m'inspire les mêmes sentiments.
Banaliser le sexe oui, mais seulement quand il est consenti, et là ça l'est pas par les personnes dont on utilise l'image.
Je me rappelle d'un mec avec qui j'ai parlé sur un site de rencontre qui, sous prétexte qu'on avait parlé de sexe de façon générale, s'est permis de m'envoyer des messages où il me mettait en scène dans ses fantasme et, même si je suis tout à fait à l'aise avec ma sexualité, je l'ai très mal vécu. J'ai ressenti ces descriptions d'actes imposées comme quelque chose de violent et d'intrusif et ce concept m'inspire les mêmes sentiments.
Banaliser le sexe oui, mais seulement quand il est consenti, et là ça l'est pas par les personnes dont on utilise l'image.
@skippy01 L’Éducation Nationale planche déjà sur cette problématique avec des chercheureuses, il me semble. L'incapacité à hiérarchiser l'information est aujourd'hui dommageable à l'ensemble de la société. Elle fait notamment beaucoup de mal au niveau de la santé, puisque de plus en plus de personnes adhèrent à des théories du complot diabolisant l'ensemble de la médecine moderne, menant notamment à un déclin de la couverture vaccinale, qui risque de permettre la réémergence de maladies quasiment disparues. Ces lacunes de capacité à évaluer la véracité des informations entraîne aussi l'essor de théories délirantes sur notre monde et nos sociétés, comme le platisme, les chem trails, ou les gouvernements qui seraient à l'origine d'attaques terroristes. Personne n'a intérêt à ce que la population arrête de se vacciner et croie que la CIA commandite secrètement des attentats terroristes sur une Terre plate...
@Eros Thanatos Je crains que ce ne soit inutile. L'éducation, elle est gérée par l'état, qui est justement le bouc émissaire des complotistes qui vont bien vite se charger de discréditer leur programme. De plus, l'EN s'y prend beaucoup trop tard, le complotisme étant désormais bien ancré dans des esprits et est très influent, d'autant que l'adhésion aux thèses complotistes est la plupart du temps irréversible.
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Dernière édition :
@skippy01 Il y a probablement un certain nombre d'adultes qui sont partis trop loin dans le complotisme et qu'on aura du mal à ramener à la réalité (même si heureusement, c'est parfois possible), mais donner les moyens via l'école à la prochaine génération d'être mieux armée contre les conneries qu'on lit sur Internet, c'est déjà un progrès, non ? L'explosion du marché de l'information, et fatalement du nombre de conneries qu'il contient générée par Internet est relativement récente, il faut un minimum de recul et d'analyse pour trouver des solutions. Par contre, là il va falloir tâcher de plus trop tarder maintenant, histoire de toucher la nouvelle génération le plus rapidement possible.
@Eros Thanatos Si la plupart des adultes sont complotistes, leurs enfants le seront aussi, forcément, donc quoi que fasse l'école à ce niveau, ce sera un coup d'épée dans l'eau puisque les gosses seront influencés par les idées de leurs parents. Et quand bien même l'école parviendrait à un résultat, les adultes sont, eux, irrémédiablement perdus. Or eux, ils sont en âge de voter, donc de potentiellement court-circuiter l'école dans son travail.
C'est un problème insoluble.
C'est un problème insoluble.
pour moi il y a plus de chance qu'il y ait un complot que le contraire c'est donc logique d'y croire (ou pas) ca depend du choix de la personne. tant que ca ne vire pas au racisme/sexisme.
@severuspotter Mouais, c'est un peu populiste comme façon de penser, c'est surtout de la paresse intellectuelle afin de simplifier à l'extrême quelque chose de complexe et se donner l'illusion de tenir un coupable qui n'est en fait qu'un bouc émissaire (parfois désigné par les réels coupables). Et les conséquences peuvent être graves, et pas uniquement à cause du racisme ou du sexisme, mais aussi de la santé, de la démocratie et du savoir scientifique, en plus de détourner l'attention sur d'autres problèmes, voire complots bien réels (ces derniers rencontrant bizarrement beaucoup moins de succès que ceux qui sont complètement délirants).
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