Evinrude;3034164 a dit :Mouawad a un gros projet avec des ados en ce moment sur le thème des recommandations de a grand-mère à Nawal: apprendre à penser, à lire, à écrire, à compter... Il a réuni quelques ados dans le monde et tous les ans pendant 5 ans je crois (jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes donc) ils vont se réunir dans un pays différent. (j'ai vu ça en faisant des recherches.
Pour Koltès ce n'est pas tant l'écriture en elle-même que je trouve puissante (bien qu'elle ne me déplaise pas). Je ne suis pas une spécialiste de Koltès, mais je sais qu'il est fait l'obet de pas mal de controverse. En tout cas c'est la pièce, son agencement, ses points de vue que je trouve intéressant. L'exposition de cette violence gratuite, l'impact sur les personnages que Zucco rencontre (la gamine et la femme particulièrement qui subissent toutes les deux ses assauts mais en viennent à l'aimer pour cette violence, qui cherche presque à la protéger, à le dédouaner). La réflexion sur le genre humain est puissante (puisque concentrée dans l'espace d'une pièce très courte): quand Zucco dans la gare explique qu'il n'y aurait besoin que d'un infime déclic dans la tête des gens pour qu'ils deviennent tous des tueurs. Je trouve que cette réflexion est de plus en plus d'actualité (bon la pièce n'a que 22ans hein), que vraiment aujourd'hui n'importe qui peut péter un cable comme Zucco qui est un jeune homme prometteur à la base (beau, intelligent, etc..). C'est le thème et la façon dont il est représenté que je trouve digne d'intérêt en fait. (après je connais très peu Koltès, il faut que j'en lise plus pour vraiment me prononcer sur son écriture)
Du coup du me donne envie de relire la pièce, parce que je n'ai pas trouvé ça dedans, à croire que je l'ai mal lue. Ce que tu me dis me fais un peu penser à Un jour rêvé pour le poisson banane de Salinger, cette concentration d'info dans un texte court, et cette tension tout le long.

Je ne savais pas pour Mouawad, ça a l'air super intéressant.