Quelle leçon de tes parents as-tu dû « désapprendre » ?

[melumelo]

Ce que j'ai dû désapprendre :

- Mes désirs sont moins importants que ceux de mon conjoint (quitte à se "sacrifier").
- Ne jamais tenter quelque chose si on est pas sûr de quelque chose (ça m'a conduit à avoir peur d'entreprendre plein de trucs...)
- Je suis moche et grosse (ça j'ai encore du mal)
- Moins on mange, mieux c'est / Manger c'est culpabiliser
- Les gens ne t'aimeront pas si tu es laide/peu souriante/ennuyeuse
- Les hommes ont besoin de tranquillité, c'est à la femme de prendre sur elle pour faire les tâches ménagères
- Faire l'amour est une corvée nécessaire et répugnante (ça j'ai bien désappris ).
- Les enfants sont inférieurs aux adultes et doivent obéïr (bien désappris aussi ...)
- Le niveau social et l'argent sont essentiels pour déterminer la valeur de quelqu'un (j'ai honte en écrivant ça...)

Voilà en vrac, je retrouve beaucoup de choses en commun avec vous en fait !!

 

[melumelo]

Ah moi c'était "Si tu travailles bien à l'école, tu auras un bon travail " (non #bac+5etauchomâge)

Ah oui, là on t'a clairement berné...

Moi c'était : "Il faut trouver un travail dans l'administration". Genre être fonctionnaire c'est le graal.

 

[Hannah-Scarlett]

En vous lisant je me rends compte que moi... Bah j'ai eu une éducation plutôt cool... Ma famille est mega feministe et tolérante, ne m'a jamais obligé à me mettre au second plan et m'a toujours soutenu. Le seul truc ça reste mon physique. J'ai passé mon adolescence à penser que j'étais grosse et à faire des régimes, avant de comprendre que c'était mon corps, mes choix. Que je préfère manger des schocobons que de me battre pour avoir une silhouette de mannequin. Et aussi que j'étais pas obligé de m'épiler les jambes (ça fait mega mal et je trouve pas les poils particulièrement disgracieux...). Enfin il reste les tatouages: Non, maman, les tatouages ce n'est pas "mauvais genre" et je compte bien en avoir

 

[Whiskie]

En ce qui me concerne, ma mère m'a inculqué (plus ou moins consciemment) :
- de ne pas faire de vagues, se conformer aux règles, parce qu'elles sont bien là pour quelque chose (et si tu les trouves injustes, tu as tord. C'est comme ça et pas autrement)
- de rester dans la norme partout, parce que les extrêmes ne sont jamais bons (j'ai jamais trouvé de mesureur à extrémisme par contre), au risque d'être traitée de folle, d'asociale, de snob et d'avoir une mauvaise réputation
- que de manière générale, elle détient la vérité absolue. Et ce qu'elle n'aime pas (style vestimentaire, alimentation, mode de vie, opinions...) est "horrible", "mal", "honteux", "dégoûtant", etc.
- que personne ne m'aimera jamais autant qu'elle
- de faire passer le bien-être des autres avant le mien (par exemple se priver pour laisser les autres profiter de quelque chose)
- que la vieillesse est la pire chose qui puisse m'arriver (d'autant plus que je suis une fille). Elle ne sert qu'à gagner le respect de la jeunesse (qui doit fermer sa gueule devant elle).

J'imagine même pas si elle lisait ça (se reporter au point 3 )

 

[Illyria]

C'est "marrant" parce qu'en lisant le sujet, je me suis dit que j'allais avoir beaucoup de choses à dire, et en fait, pas tant que ça. Non pas que mes parents soient parfaits, loin de là, mais j'ai toujours tellement tout remis en cause qu'au final j'ai grandi avec un comportement presque hermétique à ce qu'ils ont pu essayer de m'inculquer. Des fois j'ai l'impression même de m'être éduquée seule ...
Du coup voilà, j'ai pas mal de choses à leur reprocher mais au final, je suis tellement à mille lieues des comportements qui me posent problème chez eux que je ne pense pas avoir grand chose à désapprendre.

 

[Mamie Licorne]

Même si mes parents ne sont pas fondamentalement méchants et que mon enfance n'était pas abominable, avec les années j'ai énormément remis en cause l'éducation, plutôt catastrophique, qu'ils m'ont donné.
J'ai longtemps cru que tout ce qui entourait le vagin/le sexe était sale, en cause une phrase sortie et répétée au début de ma puberté: "il faut se laver tous les jours, surtout quand on a ses règles" (= décapage de minou intensif et tabou autour des règles, il ne faut surtout pas que les autres le sache, encore aujourd'hui avec mes super copains/copines j'ai du mal..)
Je peux citer aussi: faire souffrir les autres si on a souffert, c'est normal / on peut critiquer tout le monde, sur n'importe quoi, sans aucune raison / faut pas montrer son corps surtout si il est gros, pas épilé etc. / jamais faire confiance aux profs / y'a que l'argent qui compte dans la vie / ne jamais montrer son vrai visage, toujours jouer un rôle etc etc etc. (ça pourrait durer des heures )

Heureusement, j'ai grandi, je me suis rapprochée de la communauté LGBTQ+, du féminisme (en partie grâce à Mad en plus ), de mes profs d'amour... Ce qui fait, qu'aujourd'hui, ça va de mieux en mieux avec moi même et avec les autres

 

[Chambray]

Spoiler: Ne pas citer

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[lafillelabas]

Les parents ne m'ont pas appris à me ménager. Le comportement par défaut c'est de se tuer à la tâche, puis d'exploser de temps en temps. J'ai beaucoup tendance à faire pareil, travailler jusqu'au bout de mes forces puis à m'écrouler à bout de nerfs.

J'apprends à déléguer et aussi à être moins perfectionniste, à écouter ma fatigue, ça m'embête de voir que cette démarche limite beaucoup mon champ d'action (tu m'étonnes) mais c'est quelque chose que je veux expérimenter.

 

[Chrysopase]

Je m'aperçois en vous lisant que j'ai eu de la chance, j'ai conservé la plupart des valeurs transmises par mes parents! Ils m'ont appris à faire des efforts, mais sans jamais me gronder si ceux-ci n'étaient pas couronnés de succès, ils m'ont transmis l'amour de la lecture et des arts, le féminisme... Il n'y a vraiment que peu de choses que j'ai "désapprises", mais les voici:

- "Le mensonge pieux : il vaut mieux mentir que de vexer les gens."
En fait, je crois que c'est moi qui aie "sur-interprété" ce point, car mes parents ne m'ont jamais dit qu'il fallait faire ça quand il s'agissait de choses importantes. Pour eux, le mensonge pieux s'applique seulement quand il s'agit de détails qui ne valent pas la peine de déclencher une dispute, et seulement quand on n'est pas avec ses proches. Mais je n'ai pas compris cette nuance et j'ai souvent menti par politesse pour des choses relativement importantes, ce que je regrette aujourd'hui.
- "Pas de relation amoureuse sérieuse avant d'avoir un travail, car cela distrait des études et cela empêche de réussir."
J'ai toujours eu des copains sans que cela empiète sur mes études, mes parents ont compris très rapidement que cela ne posait pas de problème et ils ont très bien accueilli mes copains. Ils ont désappris leur propre règle ^^
- "On a un devoir vis à vis des membres de sa famille, il faut prendre soin d'eux même si on les aime pas."
La perspective de m'occuper de mes parents quand il seront âgés ne me dérange pas, je les aime et ils ont toujours été très positifs pour moi. Mais quand je vois ma maman passer toutes ses vacances (alors qu'elle a un travail harassant) à s'occuper de ma grand-mère qui est une personne méchante, manipulatrice et ingrate qui passe son temps à la critiquer et à la rabaisser, j'hallucine. Je ne comprends pas ce "sens du devoir" qui l'oblige à sacrifier son propre bonheur.
- "Si tu travailles bien à l'école et que tu réussis tes études, tu pourras faire un métier que tu aimes, tu ne souffriras pas en te levant le matin."
Franchement, celui-là, je suis désolée d'avoir du le désapprendre. J'aurais aimé qu'ils aient raison. J'ai adoré mes études, je les ai très bien réussies, mais je n'aime pas mon métier, je fais des cauchemars à l'approche de la reprise et vu la filière que j'ai choisie, je me sens "coincée" et je n'ai pas l'impression de pouvoir faire autre chose dans mon domaine

 

[Justine DSB]

C'est pas beau une fille qui rote! Alors que c'est pas beau non plus un mec qui rote.

 

[Mamie Raymonde]

Tout ce qui a un rapport avec l'éducation "des filles" (tient-toi droite, maquille-toi avant de sortir, sourit plus ...)
Par contre, j'essaie de désapprendre à être passive justement, car dans beaucoup de cas (comme par exemple dans mon travail), cela m'est retombé dessus. Outre l'accueil dont je me fiche royalement aujourd'hui, j'essaie de m'impliquer de plus en plus dans le milieu de la musique (enfin la presse plutôt) metal.

Et à avoir de l'ambition pour ma carrière du coup, chose dont j'ai été longtemps dénuée (on m'a appris que ça ne sert à rien et qu'il faut prendre le premier job qui vient...)

 

[Androgyny]

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