Qui sont les inconnu(e)s qui vous ont marquées ? — La question Reddit

[Vlad.]

Pas plus tard que le mois dernier, dans le métro ! On ne s'est pas parlé, mais il y avait une fille de 16-17 ans qui était appuyée dans un coin. Elle était habillée avec une parka, des grosses rangers, une casquette de marin et elle avait un maquillage très prononcé, elle était super impressionnante (et super belle aussi, wouah ). Pourtant elle avait l'air très triste, et juste avant que je descende à mon arrêt je lui ai souri, et son visage s'est illuminé elle m'a fait un geste de la main avec un grand sourire, et elle m'a regardée jusqu'à ce que les portes se ferment. Depuis je me dis qu'il ne faut vraiment pas grand chose pour éclairer la journée de quelqu'un
En tout cas je pense que je me souviendrais longtemps d'elle

 

[cupcakemint]

Il y a quelques années, j'ai eu la chance de gagner un pass annuel pour Disneyland, du coup j'y allais quelque fois seule pour me changer les idées. Je ne sais plus du tout comment s'est arrivé mais je me suis retrouvée à passer la matinée avec une maman et sa fille dont c'était l'anniversaire. Elles ne parlaient pas très bien français et on a donc passé la matinée à se parler 33% en anglais, 33% en français et peut-être 33% en portugais, je ne m'en souviens même plus, c'est très flou. On a fait plusieurs attractions ensemble. La petite fille m'avait totalement adoptée, on a beaucoup ri, elle m'a fait plein de câlins et sa mère nous a pris en photo ensemble. A midi elles se sont rendues à l'auberge de Cendrillon où elles avaient réservé et la petite voulait que je mange avec elles. Sa maman lui a expliqué que ce n'était pas possible car la réservation était pour deux et la fillette en avait les larmes aux yeux. On a échangé nos mails et la petite et moi nous sommes fait un câlin pour nous dire au revoir (elle m'a même donné un dessin ). Je n'ai eu aucun contact depuis, j'ai dû mal taper son mail ou je ne sais pas...
En tout cas c'est un souvenir qui m'est très très cher

 

[Hachicherry]

Il y a bientôt deux ans, à Bali.
Je suis partie là-bas seule (j'ai voulu faire mon Mange, Prie, Aime voilà ^_^) et bam premier jour ma carte de crédit se retrouve bloquée. Aucun cash, grosse angoisse. Après moultes péripéties je me retrouve à pleurer sur le trottoir complètement épuisée et désespérée (ma carte ne pouvait pas être débloquée avant plusieurs jours).
Et là, un monsieur s'approche et me demande si ça va. Je lui explique ma situation (big up à lui d'avoir compris ce que je lui racontais entre deux gros sanglots). Un couple s'approche également, et s'inquiète pour moi. Tous me demandent si j'ai un endroit où dormir, s'ils peuvent m'aider. Quand je leur ai dit que oui je savais où dormir mais que c'était gentil de demander, spontanément le monsieur sort un billet de 20 dollars australiens et me le donne. Et le couple fait pareil. Je commence par refuser mais ils insistent et je finis par accepter parce que quand même ça me soulageait bien.
Je n'ai jamais recroisé ces personnes mais je les remercie tellement ! Grâce à elles j'ai pu passer le début de mon séjour tranquillement car je ne sais pas trop comment j'aurais fait sinon ...

 

[LaubeD]

Cet été je bossais comme caissière et un petit garçon de 8-10 ans me sors "Madame vous êtes très belle". Ce petit a égayé ma journée et m'a mis du baume au coeur, en plus je n'ai presque jamais entendu quelqu'un me dire ça (bon ok, c'était un petit garçon haha mais ça fait plaisir).

 

[Kytic]

Ça faisait trois ans que je croisais tous les matins la même fille sur le chemin du travail. A force, on se connaissait de vue et on se souriait timidement de temps en temps. Puis un jour, elle m'a adressé la parole. Depuis on est potes et c'est plus vraiment une inconnue

 

[Emerelle]

Vos histoires sont trop mignonnes

Pour ma part, je pense spontanément à ce jour il y a trois ans alors qu'on était avec mes parents à attendre que les portes du château de Versailles s'ouvrent. On était arrivé en avance mais on s'était fait gratter nos "places" dans la file par des groupes de touristes asiatiques, on était un peu blasés et comble de ça il s'est mis à pleuvoir. On avait pas de quoi s'abriter et là deux coréennes qui était dans la file nous propose de nous abriter sous leur parapluie et donc de s'intégrer dans la file avec elles. Elles étaient quatre amies qui faisait le voyage en France par leur propre moyen et on s'est mis à discuter en anglais, je me sentais trop fière de pouvoir tenir une conversation dans un anglais pas trop dégueulasse. Elles m'ont demandés alors mon aide parce qu'elles n'étaient pas sûre que leur tickets fassent tout le château + le trianon etc. Je leur ai alors dit que leur ticket n'était bon que pour le château. Une des filles est alors partie changer les billets et j'ai continuais la file avec les autres. On s'est perdu de vue en rentrant mais j'ai recroisé la fille qui avait changé les tickets un petit peu après dans une des salles et elle m'a prit les mains de ses deux mains et m'a remerciée plusieurs fois pour mon aide parce que grâce à moi elles pourraient voir tout Versailles. Elles étaient trop gentilles

Je me souviens aussi de ces deux personnes anglaises qui visitaient le château où j'étais guide et à qui j'ai fais la visite entièrement en anglais parce qu'il n'y avait qu'eux (d'habitude je ne faisais qu'en français) et qui sont venus me voir un peu plus tard après la visite, m'ont donné un pourboire de 20€ (oui oui j'étais hallucinée, j'ai essayé de refuser mais j'ai pas pu vraiment en placer une pour leur dire de le reprendre) et m'ont demandé de prendre une photo avec eux et de signer leur cahier de route. Il faisait ça avec tout les étrangers qu'ils rencontraient et avec qui ils étaient content d'avoir discuté et qui les avaient aidés. J'ai trouvé ce concept trop génial et j'ai bien envie de faire pareil quand je partirai en road trip !

Et ces australiens qui en rentrant dans le château m'ont donné un petit koala en peluche

 

[stl44]

En ce qui me concerne, c'est un histoire très bête. J'ai tout simplement suivi sans le vouloir un automobiliste pendant 120 km. On se doublait s'en faire gaffe au début et il s'est avéré qu'on prenait toujours les mêmes directions. C'est une fois arrivé sur Carquefou que nos chemins se sont quittés. On s'est fait un coucou/aurevoir dans nos voitures, ça m'a fait chaud au coeur d'avoir partagé ce trajet avec ce garçon et de voir qu'il avait remarqué lui aussi qu'on se suivait. C'était anodin et simple et j'ai bien aimé ! Voilà

 

[LuunaCrazy]

Samedi matin c’est le moment course avec ma coloc. On était donc au supermarché à se demander si oui ou non on prenait des œufs. Là une femme âgée nous a abordé.

Elle était petite (1m55 je dirais, je suis de taille moyenne alors je la dépassait d’une bonne tête), cheveux cour, foulard autour du coup, doudoune argenté et panier de course. Elle m’a fait penser à ma mère.

« Il y a un rayon avec des produit bientôt périmé en réduction, les œuf ne sont vraiment pas cher ! ».

Nous l’avons remercier en lui disait que nous étions déjà au courant mais que l’on souhait les garder plus longtemps. Elle parlait avec enthousiasme de ça, et c’est excusé « je vous ai entendue alors je me suis permise ». Je suis plutôt du genre mémoire visuelle alors je me rappelais l’avoir croisé plusieurs fois dans le magasin même si a ce moment là, ce n’était qu’un visage dans la foule.

Puis en partant elle c’est ravisé et ai revenu vers nous « j’adore vos cheveux, si j’étais plus jeune je voudrais bien tenter ».

J’ai les cheveux jade et ma coloc est une black plus grande que moi. Ah se moment la je me suis aperçu que cette dame avait en faite hésité a venir nous abordé et avait sauté sur les œufs pour ça. Ça nous à faire sourire comme des malades. Juste avant, sur le chemin, on discutait de the walking dead en passant a côté de 2 hommes sdf eux aussi en pleine papotte. L’un deux nous a suivit des yeux et c’est exclamé « joli couleur ! ». Je m’étais promis de leur donner nos croissants au chocolat au retour. Malheureusement ils n’étaient plus là.

Je suis tête en l’air et ne fait pas attention au gens dans la rue, trop perdu dans mes pensées en générale. De plus a force on s’habitue et plusieurs de mes amies sont toutes aussi coloré que moi. Pourtant quand mon frère est venu me rendre visite dans ma ville d’étude, il m’a dit « Tu m’as dit que les gens était habitué ici et que cela passait inaperçue mais c’est juste toi qui ne le voit pas. Beaucoup te regarde, c’est drôle ». Après ça j’ai fait plus attention. Oui les gens sont souvent attirés par cette tache de vert au coin de leurs yeux. Et quand nos yeux se croisent ils sourient au lieu de détourner le regard.

C’est idiot mais j’en suis très fière. Et le matin a 8h, tous ces inconnus me font commencer la journée joyeusement.

Ce n’était pas la première fois que ce genre de scène arrivait, si c’est pour échanger des sourires alors être une plante verte me convient autant que l’algue !

 

[Mneme]

En lisant vos histoires, ça m'a rappelé plein de moments que j'ai vécu et que j'avais quelque peu oublié. En y repensant, ça me fait sourire, alors merci ! Il y en a toutefois un qui m'est resté comme étant un instant très fort dans ma vie.

Je passais le weekend en France pour l'anniversaire de ma meilleure amie, des jours rendus difficiles par le suicide d'une amie juste avant mon départ. Le jour de mon retour, je suis arrivée à l'aéroport avec 6h d'avance. C'était soit ça, soit je déambulais dans la ville sans but. Toujours est-il que je commençais à en avoir marre et que j'étais heureuse de voir l'heure de mon vol arriver, sauf qu'il avait été retardé. J'étais dans un tel état de fatigue physique et psychologique que je ne savais pas comment j'allais supporter ces quelques heures imprévues qui me séparaient du réconfort de mes proches. J'étais au téléphone avec mon copain de l'époque et après avoir raccroché, j'ai remarqué une fille assise à côté de moi qui finissait elle aussi un coup de fil. On s'est regardé en soupirant et comme on était dans la même galère, on a commencé à papoter. Honnêtement, je ne me souviens plus de quoi, sûrement des banalités genre : "qu'est-ce que tu fais dans la vie ? tu habites dans quelle ville ?", etc... Au bout d'un moment je me suis levée pour aller fumer une clope et elle est allée se renseigner pour trouver une solution aux soucis que lui causaient le retard de l'avion (plus de train à l'arrivée pour sa ville, est-ce qu'on lui payait un taxi, un hôtel ?). Quand je suis revenue dans le terminal je l'ai vu partir avec une employée de la compagnie aérienne. Je l'ai cherché du regard dans la file d'attente pour embarquer et dans l'avion, mais elle n'était plus là.
J'ai une reconnaissance tellement grande pour cette fille qui m'a changé les idées à un moment où j'en avais le plus besoin, c'était comme un ange tombé du ciel ! Et la chose qui m'a marqué à jamais c'est que, alors qu'on discutait depuis un moment, on a réalisé qu'on n'avaient même pas demandé à l'autre comment elle s'appelait, ce qui paraissait étrange. Je lui ai dit mon prénom et quand elle m'a dit le sien, j'ai cru que ma mâchoire allait tomber : c'était celui de mon amie qui venait de mourir. Rien que d'y repenser, ça me donne encore des frissons. Cette coïncidence m'a mis du baume au cœur.

Je repense souvent à ce moment et ça m'en a rappelé un autre qui s'est passé dans des circonstances malheureusement similaires. C'était un dimanche et je venais d'apprendre que ma grand-mère était décédée. Je m'étais engagée à aider mon ancienne prof de danse pour son gala et mon père m'y a donc déposé encore toute chamboulée. Je devais rester au balcon et faire en sorte que les enfants n'aillent pas se poser près de la balustrade pour des raisons de sécurité. J'avais une chaise réservée histoire de ne pas passer ma journée debout. Bref, arrive la fin du gala et toutes les classes de danse sont réunies sur scène et là je vois une dame, je dirais la soixantaine, qui est assise devant la balustrade. Je m'approche d'elle pour lui dire qu'elle ne peut pas rester là et je lui propose de s'asseoir sur ma chaise pour la fin du spectacle. A la fin elle est venue vers moi, a pris mes mains dans les siennes et m'a remerciée avec les larmes aux yeux de lui avoir permis de voir sa petite-fille danser et qu'elle allait rentrer chez elle des étoiles plein les yeux et avec plein de souvenirs. J'étais à deux doigts de pleurer, mais de reconnaissance car voir l'amour de cette grand-mère pour sa petite-fille alors que je venais de perdre la mienne, ça me faisait étrangement du bien.

J'ai heureusement eu aussi des rencontres dans des circonstances bien plus joyeuses, mais ce sont sûrement ces deux-là qui m'ont le plus aidé.

 

[skippy01]

Moi, c'est plutôt un groupe de personnes. Je les ai rencontrés dans le train alors que je me rendais à une convention geek (je sais plus laquelle). Comme ils étaient cosplayés, je leur ai demandé si ils se rendaient à ladite convention, ils m'ont répondu oui et m'ont proposé de m'asseoir à côté d'eux. On a taillé une bavette et fait un peu connaissance, puis nos chemins se sont séparés dans le métro car ils devaient faire un crochet chez l'un d'eux.

Première fois de ma vie que j'expérimente une rencontre éphémère. C'est fou comme on sympathise vite entre personnes se rendant à une convention.

 

[Renly]

Alors mon histoire s’est déroulée au mois de janvier de cette année. Je prenais le bus pour rentrer chez moi dans ma région d’adoption, à 500kms de ma région d’origine. Comme d’habitude, ma mère et mon frère étaient là pour me dire au revoir. C’est toujours très difficile pour moi de me séparer d’eux. Une fois dans le bus je m’aperçois que presque toutes les places sont prises. Je demande donc à une dame, la cinquantaine, assise à l’avant du bus si je peux m’assoir à côté d’elle. Elle accepte avec un grand sourire. Le bus démarre et voilà que j’aperçois ma mère et mon frère en voiture me faire des coucou et plus ils s’éloignaient et plus les larmes coulaient sur mes joues. J’etais tellement triste de les quitter. La dame à côté de moi posa une de ses mains sur mon dos et l’autre sur mon bras et elle me disait « Ça va aller », « Vous allez me faire pleurer » elle souriait mais elle avait vraiment les larmes aux yeux. De temps en temps elle vérifiait par des petits coups d’œil si j’allais mieux puis 1 heure plus tard le bus s’arrête à un premier arrêt, nous descendons faire une pause, je m’assois sur un banc morte de froid en attendant de reprendre la route puis au bout de 10-15 minutes cette même dame vient me voir. Elle m’explique qu’elle s’arrête ici, elle me fait un gros câlin et me souhaite de passer de bonnes fêtes.

Je remercie cette femme pour tout ce qu’elle a fait pour moi, ce fut une magnifique rencontre

 

[Chess Fenrir]

J'arrive après la bataille, mais il y a deux moments qui m'ont plutôt marquée. Et les deux se sont déroulés pendant que je faisais des Free Hugs !
- Le premier, c'était à mon arrivée à Paris, il y a 7 ans. On était un petit groupe, en face de Notre Dame, avec nos pancartes. Là, je vois arriver deux militaires. Pour déconner un peu, je tends les bras vers eux et je fais "Câlin ?". Les deux s'approchent, et finalement il y en a des deux qui s'approche plus près de moi. Honnêtement sur le moment je faisais pas la fière : il était grand, une bonne montagne de muscle, coupe à la militaire (forcément), le regard sévère. Et là, il ôte l'arme de son épaule avant de la tendre à son collègue. Moi, intérieurement, j'étais là "Oooh boy...". Il me regarde de haut en bas, et finalement il se penche vers moi pour me prendre par la taille, me soulève et me serre fort. J'éclate de rire, je lui rend son câlin et il me repose avant de s'éloigner avec un signe, sans dire un mot. Je ne sais pas si il y a eu le droit de faire ça pendant qu'il travaillait, mais clairement ce mec m'a marquée !
- Et la deuxième anecdote, c'était après les attentats de Charlie Hebdo. On avait fait une session Free Hugs, de nouveau à Notre Dame, avant d'aller à République pour les commémorations. On avait nos pancartes à la main, sans les brandir (on avait rien pour les ranger). Et là une femme me voit, la trentaine je dirais. Elle repère ma pancarte et me fait "J'en aurais bien besoin là". Du coup, je la serre fort, et elle se met à pleurer sur mon épaule pendant 10 min, vraiment à chaudes larmes. Au final, elle m'a dit qu'elle avait perdu un proche pendant les attentats... Je pense à elle de temps en temps, et je me demande comment elle va aujourd'hui, et si elle a réussit à s'en remettre un tout petit peu.