Ah mais ça me choque pas, hein. En fait, pour être très honnête, je m'en contrefous absolument (mais genre absolument quoi, le niveau zéro d’intérêt), on peut féminiser ou non les titres ça me fait ni chaud ni froid. C'est juste que je ne trouve pas ça sexiste de ne pas féminiser un titre même si il y a beaucoup de femmes juge ou ministre ou quoi, certains mots masculins recouvrent des réalités féminines et ça ne me choque pas, la langue est construite comme ça, surtout que, comme nous ne possédons pas de genre neutre (contrairement à l'allemand par exemple) celui-ci est souvent exprimé au masculin. Donc bref, la construction formelle de la phrase n'est pas sexiste. Par contre, je le redit, le député se comporte comme un con et de manière sexiste pour le coup (mais de par son attitude plutôt que par ses mots) (est ce que je suis clair, j'ai l'impression que c'est confus ?)
Je vois ce que tu veux dire, mais, pour moi, ça reste quand même du sexisme. Ayant eu un cours en Linguistique sur la féminisation des noms de profession (on a passé genre 6h là-dessus, quand même), tu te rends compte que le sexisme est extrêmement présent dans la langue française, alors que ça ne l'est pas dans d'autres langues romanes, comme l'espagnol, par exemple, où la féminisation des noms de profession est beaucoup plus répandu.
Je me souviens de la chanson de Fatal Bazooka (un grand moment de la musique française, lol), C'est une pute (je pense que c'est ça le titre), et, même sans tomber dans ce stéréotype extrême, la langue française, c'est vraiment une langue machiste/misogyne/conservatrice. Quand tu vois que pour dire qu'une femme, qui a la profession d'ambassadeur pour un pays, est dénommée "ambassadeur" (jamais ambassadrice! parce que c'est la femme de l'ambassadeur, ça), mais quand on parle de l'ambassadrice d'une cause/marque, c'est louche. Ou, un exemple concret qu'on a eu de la part de notre prof, qui travaille à l'Université de Liège, et où, quand le Doyen a pris sa retraite et qu'une femme a pris sa place, cette dernière a refusé qu'on l'appelle Doyenne, parce que "ça lui donnait l'impression d'être vieille". Ou même, parlons du simple madame/mademoiselle. Pourquoi avoir un nom différent selon qu'on soit mariée ou pas, alors qu'on n'a qu'un nom pour les hommes? On n'a jamais entendu de damoiseau/monsieur.
Donc, pour moi, même sans s'en rendre compte, le sexisme et l'abaissement de la femme se fait de manière tout à fait naturelle, à travers l'utilisation abusive du masculin dans les noms de profession, et ce, avec l'aide même des femmes, parce qu'il y a plus de prestige à avoir un titre masculin que féminin (ce fait est toujours tiré de mon cours de Linguistique, où la prof, avec une autre chercheuse, a fait toute une étude sur cette question de la féminisation des noms de profession).
Voilà. Désolée pour le gros roman, encore une fois, mais je voulais un peu plus étayer mon point de vue sur la question et mettre en pratique ce que j'ai vu à travers l'étude de la question par des spécialistes de la langue.