Initiative louable des parents, y'a rien à redire. On peut se poser des questions sur le pérennité de la position de John par rapport à son sexe, mais ça, ça ne regarde que lui au final.
Pour le pronom neutre, hors le fait que les propositions évoquées sonnent mal à l'oreille, je me demande si l'on peut réellement forcer la langue à évoluer pour des motifs politiques. Surtout que l'on ne parle pas de l'insertion d'un nouveau mot ou d'une nouvelle expression, mais d'un genre avec toutes les conséquences que cela entraîne sur les accords des adjectifs, des participes, etc.
Outre qu'il faille convaincre l'Académie française et des millions de francophones, n'est-ce pas là une voie un peu étrange que de forcer le changement ? On entend dire, avec le langage sms et les nouveaux mots qui débarquent sans cesse dans notre langue, qu'il faut laisser le français évoluer ; qu'il faut laisser les nouvelles expressions, les anglicismes et autres joyeusetés s'ébattre dans nos dictionnaires et sur nos langues. Or là, l'idée est de faire prendre à un être, non vivant certes, mais mouvant et soumis à un certain évolutionnisme, de prendre une route déjà tracée et balisée. Voilà qui est original ! Ce n'est pas une évolution de la langue, mais une révolution qui est demandée...
Le jour où la société sera plus ouverte sur ces questions, la langue évoluera. Elle est, et doit rester, un héritage culturelle au travers duquel nous pouvons découvrir une partie de notre histoire. Rien ne sert de mettre la charrue avant les boeufs et d'insérer un pronom neutre dès maintenant. La démarche risque d'être, au mieux, rejetée et, au pire, moquée et stigmatisée. Le jour venu (s'il doit advenir), le pronom apparaîtra et notre langue deviendra le témoin d'un nouveau pan de notre Histoire. Tout simplement.