"En 2010 déjà, sa mère disait en interview à Vanity Fair que Shiloh était un vrai garçon manqué, qu’ellui se prenait pour l’un de ses frères.
Shiloh a désormais huit ans, et veut se faire appeler John. Un choix que ses parents ont décidé de respecter, tout simplement. Et nous aussi, logiquement."
J'ai bien conscience qu'on peut mettre ça sur une mauvaise re-transcription des propos ou des erreurs de traduction mais ne pourrait-on pas envisager (d'autant que c'est ultra-courant) que les parents (+ éventuellement d'autres personnes) ont pendant un moment fait à Shiloh/John des remarques quant à son comportement et ses goûts qui l'assimilaient à un garçon/ses frères et que donc logiquement il/elle en ait déduit qu'il devrait donc être un garçon et pas une fille.
Oui mais dans ce cas c'est aussi ce qu'on fait avec les enfants cis d'habitude : les parents encouragent les enfants assignées filles à la naissance à se comporter comme des filles et les convainquent qu'elles ont des goûts de filles (en leur achetant des robes et des Barbies avant même qu'iels ne comprennent à quoi ça correspond), et que c'est pour ça que les filles cis en déduisent que c'est ce qu'elles sont et pas le contraire. Dans ce cas comment savoir si un-e enfant cis est du genre qu'on lui a assigné à la naissance par apprentissage (et que sans cet apprentissage iel se sentirait autrement)? La façon dont on genre les enfants est parfois assez proche d'un bourrage de crâne acharné (je pense par exemple aux parents qui s'énervent quand ils voient leur fils avec une poupée dans la main, ou mettre une jupe comme ça pour jouer, ou enchaînent les phrases du type "ça c'est un petit homme", "c'est déjà un vrai tombeur de ces dames", "tu ne vas pas faire comme les filles", "il n'y a que les filles qui pleurent", "non tu ne veux pas une poupée c'est pour les filles" etc.).
Si on se pose la question pour les personnes transgenre alors on peut aussi se la poser pour les personnes cis (voire carrément plus pour les personnes cis).
Mais dans le fond on s'en fiche un peu des éventuelles explications je crois. Il me semble que c'est un peu malvenu de faire ça (un peu comme quand on psychanalyse les personnes homosexuelles pour leur dire qu'elles ont eu un problème avec leur mère/les hommes pour expliquer leur homosexualité; c'est très déplacé). Si une personne se sent femme/homme (ou un autre genre) et s'y identifie alors il faut lui faire confiance car elle sait mieux que nous ce qu'il lui faut.