Suis-je hétéro par défaut ?

[QuinnieM]

Whaouh, je me sens moins seule d'un coup 

Je sais depuis la puberté que je suis attirée par les deux sexes, mais comme la Madz qui a écris l'article, je me suis considérée hétéro par défaut. Par peur d'assumer, de devoir faire mon coming out à mon entourage, qu'on me dise que c'est pour faire mon intéressante (ben ouais, déjà que je suis végétarienne et que j'avais arrêté mes études pour être comédienne, on allait dire que je faisais exprès pour me démarquer des autres). Et puis ça me paraissait plus simple de trouver des mecs hetero plutôt que des  filles attirées par les filles.
Pour reprendre ce qu'ont dit plusieurs autres Madz, ce n'est pas en couchant qu'on connait notre orientation sexuelle, effectivement. Mais il m'a quand même fallu ça pour ne plus me mentir à moi même.

 

[MlleMoo]

Bonsoir les Mad'z,

Concernant l'article, je suis persuadée qu'il est possible d'avoir des amies qui savent clairement qu'on aime les femmes sans que cela nuise à l'amitié (je ne conçois même pas qu'une véritable amitié parte en lambeaux à cause de ça...).

Je balance une petite idée comme ça mais, vu le nombre de Madz "concernées" par cette question de direction sexuelle, il serait intéressant de se rencontrer pour baiser qu'on puisse en discuter entre filles qui se comprennent 

Ça permettrait sans doute d'avancer un peu dans nos idées, de débattre sur nos différents avis (ou pas), et surtout de rencontrer des gens.

Envoyez-moi un message privé si une telle idée vous botte, que je puisse (ou une autre Madz) organiser ça (sur Paris).

 

[SomaB]

Cet article m'a vraiment déçue en fait. Je m'explique. Après le titre, le "Suis-je hétéro par défaut?" M'avait beaucoup touché parce qu'il touche une corde sensible chez moi. Qu'est ce que la sexualité, etc? Sauf qu'en fait, le témoignage de cette madmoizelle n'avait juste rien en commun avec moi, mon propre ressenti, les expériences ou quoi que ce soit. Tout simplement parce que lorsque j'ai lu le titre, je me suis attendue à autre chose, le sujet abordé sous un angle tout à fait autre. Pour moi, la sexualité qu'on a par défaut ce n'est pas celle qu'on a pas manque d'occasion (les occasions ça se trouvent et je pense qu'il faut mieux vivre dans l'action et dans les choses qui sont faites plutôt que dans celles qu'on voudrait faire. De même je pense que c'est mieux d'être bisexuelle et s'assumer pour être à la mode que refouler ses doutes et ne pas faire d'expérience). Pour moi, la sexualité qu'on a par défaut, c'est celle que les gens pensent que l'on a lorsqu'ils nous croisent et nous regardent dans la rue. Ça découle d'une pensée que j'ai et que j'essaye d'approfondir mieux pour qu'elle veuille dire quelque chose. Je pense que la sexualité est une construction sociale et qu'au final elle n'a pas grand chose à voir avec nos effectives relations sexuelles ou sentimentales. Je suis en couple avec une fille depuis 2 merveilleuses années et je constate tous les jours que ma "sexualité change". Selon avec qui je parle si la personne sait quelque chose de ma vie privée, si elle m'a vue ou pas avec ma copine. Les gens n'ont pas la même approche de la personne. Et ce qui me paraît à la fois dingue et normal puisqu'habituelle, c'est que la sexualité que l'on a par défaut, lorsque les gens ne nous connaissent pas et que nous ne sommes pas accompagnées, c'est l'hétérosexualité.

 

[jrune]

Wahou le témoignage !

Personnellement j'ai jamais été réellement attirée par les hommes, et j'ai craquée sur plusieurs femmes, sans qu'il ne se passe jamais rien ! Et une fois il y en a une qui m'a vraiment fais comprendre que je préférais les femmes. Le fait qu'il ne se soient jamais rien passé ne m'empêche pas de savoir que je suis homosexuelle. Je ne dis pas que je ne tomberais jamais amoureuse d'un homme, mais pour le moment ça ne m’intéresse pas ! C'est là où je rejoins plusieurs autres commentaires, pour moi il n'y a pas besoin de sexualité pour savoir si l'on est Bi, Homo, ou Hétéro !

Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire !

 

[Capitaine Janeway]

Le manque de ressources sur la bisexualité, la pansexualité, l'asexualité et la fluidité sexuelle se font réellement ressentir dans les témoignages de personnes ni hétéro ni homo qui ne savent pas trop où se situer. C'est bien de faire passer des témoignages sur les questionnements qu'on peut avoir, pour dire "oui, c'est possible de ne pas trop savoir".


Je me considère comme bie/fluide, sérieusement confuse, en ce moment plutôt lesbienne (mais intéressée aussi par la plupart des genres non binaires, cela dit... pas tellement par les hommes) et "suis-je ceci ? ou cela ? est-ce que je me trompe ? est-ce par défaut ?" j'ai aussi connu.

En revanche, je suis maladroite avec tout le monde, quelque soit le genre, j'ai pas une vie sexuelle et amoureuse développée donc on se retourne contre moi avec l'argument "mais t'es sûre que c'est pas une mode ? T'as pas assez d'expérience !", là où les non-monosexuels dont l'expérience hétéro est visible ont le droit au "tu fantasmes juste comme tout le monde" ou "tu confonds amitié et amour", etc.

Enfin, quoi qu'il en soit, on trouve toujours un moyen de nous invalider et on se demande pourquoi on es confusE (tout en nous refusant le droit d'être confusE).

Par contre, si je revendique el droit d'être confusE, sans étiquette ou avec une étiquette "bancale", je ne suis pas de l'avis que tout le monde est "un petit peu gay" ou "un peu bi" car ce sont des idées qui renforcent souvent la biphobie et l'homophobie, ainsi que l'idée de choix.

 

[Whiskie]

Personnellement je fais justement partie des gens qui pensent plus ou moins que tout le monde pourrait aimer n'importer qui. C'est-à-dire, non que tout le monde EST bisexuel (déjà, parce que les pansexuels, entre autres, ne sont pas bi), mais que tout le monde a quelque part en soi le potentiel d'aimer et/ou de désirer une personne du même genre et/ou sexe que soi-même, sans pour autant se dire "j'aaaime le fait que ce soit une femme/un homme" (donc "fluide"? J'ai un peu du mal avec toutes ces cases aussi). Un jour, comme ça, sans prévenir, je suis persuadée que ça peut arriver au plus homophobe d'entre eux; parce qu'il est plutôt très facile et courant d'être attiré par quelqu'un.

Par contre, il me semble qu'il ne faut pas confondre le fait d'être attiré par quelqu'un, et le fait de trouver quelqu'un beau ou sexy. Par exemple, il m'arrive très souvent de trouver un acteur; une mannequin; un ami; ou encore une personne de ma famille belle et/ou ("et/ou" est mon ami ) sexy, sans pour autant que j'aie envie de le ou la mettre dans mon lit (heureusement, quand il s'agît de quelqu'un de ma famille ). En revanche, des fois je peux ressentir cette sensation étrange de léger vertige accompagné de rythme cardiaque affolé et d'images troublantes dans ma tête, face à un garçon, une fille, ou bien d'autres. Pour moi, c'est ça, la vraie attirance. Du coup, je me pose des questions par rapport à ce que ressentent les asexuels face à l'être aimé...
Je me considère comme "majoritairement hétéro" (même si une fois sur deux quand je choisis mon fantasme du soir, ça tombe sur une fille), parce que face à un homme, je ne peux pas m'empêcher de le mesurer à mes critères d'attirance (et de répulsion), alors que face à une fille, il est très fréquent que cette réflexion ne me vienne pas à l'idée du tout. Est-ce que ça vient de la société qui me pousse à chercher dans """"le sexe opposé"""" () mon potentiel compagnon idéal? (la soi-disant impossibilité des amitiés homme (hétéro)-femme(hétéro), et autre instinct et appel de la nature face au mâle pour juger du niveau de sanité et de fécondité de notre éventuel couple, tout ça )
La question reste ouverte

 

[tuttifrutti]

personnellement j'ai mis très longtemps à comprendre ce que je ressentais pour les filles. Mais je l'ai compris et accepté bien avant de rencontrer une femme.
Ça me semble toujours étrange de se sentir obligée d'essayer pour vérifier que l'on est bi ou lesbienne; parce qu'à mon sens, on sent bien si l'on a de l'attirance ou non. Au même titre qu'un-e hétéro se sait hétéro même sans expérience.

 

[Isara]

Même sentiment que certains commentaires. ..j'aurais pu l'écrire...et j'ai appris à accepter et vivre ma bisexualité...Après ma première fois avec une femme, l'émotion a été très forte...je pleurais presque...fin des doutes et des questions...j'avais ma réponse...je me sentais enfin "entière" et tellement vivante! alors en espérant la même chance à celles qui se posent la question....

 

[Isara]

Même sentiment que certains commentaires. ..j'aurais pu l'écrire...et j'ai appris à accepter et vivre ma bisexualité...Après ma première fois avec une femme, l'émotion a été très forte...je pleurais presque...fin des doutes et des questions...j'avais ma réponse...je me sentais enfin "entière" et tellement vivante! alors en espérant la même chance à celles qui se posent la question....

 

[As Le Bol]

"Alors ce que je me dis, c’est tout simplement qu’un jour, j’aurai la réponse. Ça sera peut-être mieux, ça sera peut-être moins bien, on verra. Je me dis qu’il faut juste laisser le temps aux choses de se faire, à la vie de venir à moi puisque je n’ai qu’un quart de siècle et qu’il me reste tout le temps de faire mon expérience. Je n’ai plus envie de me précipiter pour savoir. Je ne me plains pas : je ne pense pas que je passe à côté de mon existence, ou à côté d’histoires d’amour, puisque je n’ai pas plu à celles qui me plaisaient ou pas su les aborder. Maintenant que je sais que je ne passe à côté de rien, j’attends.

Sans pression."

Merci pour ce dernier paragraphe. Je n'en suis pas encore là malgré mes 26 ans mais j'espère qu'un jour ce sera le cas!

 

[Dazai]

Les raisons que tu évoques ne sont pas forcément celles qui me concerne, mais tu viens de toucher ma corde sensible.
J'ai ce questionnement sur ma bisexualité depuis très longtemps. Je sais très bien que je suis capable de tomber amoureuse de filles et qu'elles m'attirent mais je ne sais jamais trancher définitivement sur le fait que cela soit sérieux ou pas. En fait c'est aussi vrai pour le contraire. J'ai déjà eu des relations longues avec des mecs que j'ai réellement apprécié, mais étant une personne très compliquée, j'ai du mal à savoir si je n'ai pas voulu voir de l'amour (particulièrement une) là ou il y avait une forte amitié et ou mon esprit (un peu malade ^^' ) souhaitait combler un vide affectif. J'aime avoir des relations avec des hommes, mais parfois j'ai une impression étrange de méprise de moi même qui me trouble. Peut être que je me pose trop de questions, que je suis tout simplement bisexuelle et qu'il me faut attendre qu'une relation avec une fille se mette réellement en place (de nombreuses tentatives avortés, ou une très vieille histoire adolescente qui m'a bien fait entrevoir tout ce que l'on peut se prendre dans la gueule quand on est homo) pour avoir la réponse. Cependant c'est bête mais j'ai du mal à rester le cul entre deux chaises. Je sais que c'est débile de vouloir se mettre dans des cases, mais quand il s'agit de moi, je trouve toujours cela plus compliqué ayant beaucoup de mal à savoir qui je suis (beaucoup de choses rentrent dans ces considérations). Je sais qu'il vaut mieux que j'attende tranquillement que la réponse vienne à moi, mais me compliquant toujours la vie ça ne me semble pas facile, d'autant plus que j'ai tendance à faire un blocage sur les filles que je ne sais pas tellement aborder et avec lesquelles je ne sais pas trop comment réagir. Je me demande toujours si je ne serai pas lesbienne refoulée. Tant de questionnements que je me perds et qu'il vaut mieux que je m'arrête la...
(Je suis certainement très contradictoire dans mes propos...)

 

[Caliopea]

Franchement je me retrouve tellement dans cette article.

Moi c'est pire parce que mes parents ne le comprendrais pas du tout. Mais la peur de la réaction de certaine de tes amies est la même que je ressent envers les miennes.

Je comprend tout à fait le fait que pour toi tant que les choses n'avait pas été concrètes tu ne savais pas, pour d'autres ça peut paraître stupide.
Mais c'est toujours compliqué de se rendre compte de certaine choses quand elles sont (ou du moins nous semblent) inconnues .

Après pour ce qui est de l'impression de ne pas plaire au filles, moi je manque tellement de confiance en moi que j'ai l'impression de ne plaire à personne (filles ou garçons).

Je pense que c'était le cas pour toi, tu perdais sûrement toute confiance face à une fille, parce que c'était différent de draguer un garçon.
Après je peut me tromper .

Mais je tiens à te dire que ton article ma vraiment touchée, parce que ça fait du bien de ne pas se sentir seule dans cette situation et voir tous les messages sur le forum aide encore plus .