Bon, vous m'excuserez, j'ai pas tout lu les commentaires, vous êtes trop bavard.e.s ici ^^
Gros big up à cet article, surtout à la toute dernière phrase : c'est vrai, le plus méchant juge qu'on a, au final, dès que les complexes pointent leur nez, c'est soi-même. C'est d'ailleurs le seul que j'écoute encore dès que je passe devant un miroir ou que j'essaye des vêtements...
A peu de choses près, j'ai vécu la même chose. Pas en primaire. Parce que sans être vraiment mince, j'avais un physique assez banal et que j'étais assez populaire. Au moins j'ai pu avoir une enfance loin des problématiques de l'image qu'on renvoie... C'est au collège que ça s'est gâté. Parce que j'étais une des meilleures élèves de ma classe en 5ème et qu'une pimbêche n'a pas apprécié d'avoir de la concurrence, et que la seule chose que ses copines et elles ont trouvé pour me dénigrer c'était mon aspect physique.
Rejet des autres > dépression > crises d'hyperphagie à répétition > prise de poids > rejet des autres ... Comme j'étais très sportive à l'époque (merci le foot ^^) j'ai limité la casse et je n'ai pas pris suffisamment de poids pour que la société me considère comme "trop grosse pour être aimable". Mais passer dans la case surpoids quand on entre en même temps dans la crise d'ado et qu'on a déjà une faible estime de soi, c'est tout sauf facile.
Le lycée ça a été pire (ajoutez à ça mon coming out auprès des copines qui n'a pas été simple, et encore, heureusement que je n'étais "que" bi...), sans compter que j'ai fréquenté les mauvaises personnes... bref.
Mais au final, le pire, c'est depuis que je suis adulte. J'accumule une dépression qui revient en force régulièrement, une maladie neurologique pour le moment incurable qui a aussi participé à enrichir ma dépression. Un traitement pour cette maladie qui m'a fait prendre entre 10 et 15kg, et qui a aussi participé à ma dépression (je ne le prend plus depuis plus d'un an, je revis, même si les kilo sont toujours là). Et il a fallu que je déménage à 600km pour me rendre compte que le plus toxique c'est ma famille. A chaque fois que je vais là-bas pour les fêtes, je prend entre 2 et 5kg selon le temps qu'on y passe ! Parce qu'ils me font manger alors même qu'ils essayent de me faire maigrir : il n'y a plus que chez eux que je fais encore des crises d'hyperphagie boulimique. Il n'y a qu'avec ma famille que je compense encore par la nourriture, en me jetant dessus comme si c'était à chaque fois le dernier repas de ma vie.
Parce que le pire c'est eux, ceux que j'aime. Ceux qui me disent que je ne devrais pas me resservir, alors que tous les autres en sont à leur troisième assiette. Ceux qui me disent que je devrais plutôt prendre un fruit plutôt qu'une part de bûche, ceux qui à moi me servent une part de bûche plus petite qu'aux autres, comme ça, gratuitement... A part mes parents, mon frère et mon grand-père, du côté de ma mère ils sont tous minces. Une de mes tantes est même plutôt maigre. Attention, je n'ai rien contre eux hein, contre aucun mince ou maigre.mais voilà, à mes parents personne ne dit rien bien sûr, on ne voudrait pas les vexer. Et mon frère, il est juste costaud voyons, pas gros, c'est normal pour un mec d'être en forme (d'autant qu'il ne fait pas de sport, mais lui comme par hasard on ne lui dit jamais "tu devrais te bouger plus"...). Moi par contre, alors que je suis toujours sportive (je faisais de l'équitation avant de déménager, à l'époque où je faisais déjà 85kg, et je fais quotidiennement du yoga, mais pour eux c'est pas du sport je crois), on m'assène des tas de réflexions. Si j'ose émettre une seule remarque quant à ma fatigue, fatalement c'est que je ne bouge pas assez (d'un coup tout le monde oublie ma maladie qui m'empêche depuis 2007 d'avoir un sommeil réparateur, tout va bien, merci la sollicitude familiale). Dès que je mange comme les autres, je suis jugée.
Depuis que je vis loin d'eux, je suis passée de 105kg à environ 95kg sans faire aucun régime. Parce que j'ai décidé que les régimes c'était pas bon pour moi. Je suis la méthode Zermati/Apeldorfer, et j'ai simplement changé ma façon de voir la nourriture, mon rapport avec elle en est devenu plus sain. Je mange seulement quand j'ai faim. Si j'ai une envie, je l'assouvis plutôt que de me retenir et de me frustrer, ce qui risquerait de me faire craquer. Pour ma famille, je suis juste une grosse flemmarde qui ne veut pas faire d'effort. Et je les emmerde. Voilà ^^.
Bref, pleins d'amour sur vous, que vous soyez du côté gros ou du côté maigre, ou même au milieu. Tout le monde est beau