Le cuir humain de synthèse, comme elle le décrit, pourrait être éthique car il ne fait de mal à personne : pas d'animaux écorchés, pas d'humains non plus. Seulement se pose la question de la propriété du code génétique utilisé. Est-il brevetable ? C'est ce qu'elle essaye de voir avec l'ADN d'Alexander McQueen. De ce que j'ai pu lire, elle n'aurait pas fait de sac avec l'ADN du créateur, pour le moment (tous ses prototypes ont été faits à partir de cuir de cochon, ce qui pour le coup, n'est pas vegan du tout) mais elle sait faire des échantillons de peaux réalisées en laboratoire. Si elle arrive à breveter l'ADN de McQueen, elle devient propriétaire de son ADN.
Voici un extrait de l'article du Monde qui lui est consacré datant de juillet 2016 :
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« McQueen n’était pas, techniquement, propriétaire de ses propres cheveux »
En matière de bioéthique, la loi varie de pays en pays, mais semble, comme le suggère Tina Gorjanc, un peu dépassée par la technologie. Par ailleurs,
la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme de l’Unesco de 2005 affirme que tout acte médical doit
être fait
« avec le consentement préalable, libre et éclairé de la personne concernée ». Mais ne fait pas mention des actes artistiques ou commerciaux.
- En France, le Comité consultatif national d’éthique a prononcé dès 1990 le principe de non patrimonialité du corps humain, qui interdit tout commerce ou négoce du corps ou de ses produits. Mais qu’en est-il des choses que l’on pourrait recréer avec vos organes ou vos cellules, comme avec le cheveu de McQueen ?
- En Grande-Bretagne, le Human Tissue Act de 2004 encadre l’utilisation du matériel génétique humain dans la recherche médicale, mais ne dit rien de leur éventuelle utilisation commerciale. Interrogé par Quartz, Jeff Skopek, spécialiste de loi et d’éthique médicale à l’université de Cambridge, ajoute ceci, pour rendre la situation un peu plus anxiogène :
« La règle de base en Grande-Bretagne est qu’il n’y a aucun droit de possession en ce qui concerne le tissu humain. Donc, McQueen n’était pas, techniquement, propriétaire de ses propres cheveux. »
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Merci Élise d'avoir fait connaître son travail et merci pour le lien vers l'article du Telegraph qui est super complet. C'est un travail important car elle soulève une putain de question ! Perso, je n'ai pas envie qu'un ex creepy me pique un de mes cheveux et se fasse un sac ou quoique ce soit avec ma peau !!! Ce serait horrible ! Qu'au moins une signature du propriétaire de l'information génétique soit obligatoire pour qu'il y est consentement !! Et pour que cela soit possible, soyons propriétaires de notre information génétique, stp !
Par contre, comme d'autre madz l'ont évoqué, la technique reste intéressante pour éviter la souffrance animale ou pour les grands brûlés. Des vêtements spécifiquement en peau humaine, je ne vois pas l'intérêt, surtout si ça suppose l'utilisation commerciale de génomes humains.