Alors qu'on avait tous trop bu, deux amis de mon frère (tous les deux en couple

) et moi nous sommes embrassés. Je m'en suis voulu toute la journée. Je savais qu'il fallait que je sois honnête avec mon copain.
Je lui ai avoué, en lui disant que ça ne voulait absolument rien dire, qu'on avait tous trop bu, que je ne savais même pas pourquoi on s'était embrassés, qu'on avait tout simplement été cons, que c'était pour rire et que le baiser en soi ne représentait rien, et surtout que j'étais désolée, cent fois désolée, platement désolée.
Il est resté longtemps silencieux. C'était atroce. J'étais tellement mal de voir tant de douleur et de déception dans ses yeux. Il essayait d'avaler, de digérer, gardant un visage impassible. Je voulais qu'il me regarde, je voulais tout effacer, je voulais pleurer.
Il a dit quelques mots. J'ai pleuré dans ses bras. Il m'a rassurée "ça va aller, Styx. On en reparlera plus tard. Pour le moment, je suis là. Je sais que tu as toujours fait le dos rond pour protéger les autres dans ta famille, mais à moi, tu peux me dire ce qui ne va pas, je suis là, je ne vais pas t'abandonner". Je pleurais de rage, de colère contre moi même, et j'étais d'autant plus en colère de pleurer alors que c'était moi la responsable, c'était moi qui le blessait, qui nous blessait tous les deux.
Je lui ai aussi dit "je ne comprends pas, tu sais, j'avais passé mon weekend à me renseigner sur les villes où il fait bon vivre aux Etats-Unis, pour être en mesure de t'y suivre, quand tu partiras… Je ne comprends pas comment si peu de temps après, j'ai pu embrasser deux mecs.
- Je suis touché que tu te renseignes comme ça. Peut-être que tu as eu peur de cet engagement. Notre inconscient nous fait faire de drôles de choses, tu sais.
- Oui, peut-être que c'était sa drôle de manière de me dire que je suis amoureuse de toi.
- Tu es amoureuse de moi?
- Oui.
- Tu es sûre?
- Oui."
Il a souri et m'a embrassée tendrement. On a fait l'amour. On s'est pris dans les bras. On a refait l'amour.
Puis, on est allés acheter des pizza. Il sautillait partout, il me prenait la main, il m'attrapait et me portait, il faisait des blagues débiles... Il était mieux que jamais. Il était soulagé et heureux que je l'aime. On a vécu notre petite vie habituelle, on a mangé comme 12, on a regardé une série, on s'est endormis l'un dans les bras de l'autre.
J'espère qu'on va en ressortir plus forts. Je ne veux plus jamais lui faire de mal. Je ne veux pas mettre en danger la relation que j'ai avec lui.