J'ai bien du mal à gérer le fait qu'il soit en dépression, parfois.
Pourtant, il fait tout pour ne pas me le faire subir: comme on n'habite pas ensemble, les soirs où il est mal, il m'épargne sa présence et ce de façon très pudique. Donc à chaque fois qu'on passe du temps ensemble, et ça reste régulier, c'est génial et j'en suis vraiment au point d'oublier sa maladie.
Du coup quand il l'évoque en passant, tout me revient en pleine tête, ça me glace et me submerge de tristesse: j'ai beau savoir, rationnellement, que je n'ai pas à le sauver et que je n'ai pas de responsabilité là-dedans, je me sens infiniment triste de ne pas savoir le rendre complètement heureux. Même s'il me dit régulièrement que notre relation lui apporte beaucoup de joie et d'apaisement, que j'en suis une source primordiale.
Je me trouve trop jeune, trop petite pour tout ça parfois. Je me déleste de cela bien mieux qu'avant mais là je me dis que c'est quand même beaucoup pour mes frêles épaules, de savoir les doutes qu'il a, ces petites choses du quotidien qu'il n'arrive pas à gérer, la façon dont il culpabilise, ce gouffre d'angoisses qui menace constamment de l'aspirer et y parvient régulièrement.
Je suis un peu désemparée, là. Ce ne sont pas de bonnes ondes pour une personne aussi fragile que moi, surtout en ce moment. Je l'aime trop pour ne serait-ce qu'envisager de le quitter, d'autant que notre quotidien n'en est pas affecté, mais son malheur sourd m'attriste profondément, parfois. Peut-être que j'encaisse trop.
(Ne pas citer merci)