La pression social sur les poils dans la société est vraiment pernicieuse je trouve.
Déjà, comme certaines l'ont souligné il faut invisibiliser l'épilation. On n'est pas trop censé en parler, les marques éventuelles disgracieuses (rougeurs, boutons) ne sont pas censées se voir, en bref il faut être sans poils comme si c'était absolument naturel et ne jamais parler de la perte de temps et d'argent que ça représente.
Dès que des articles sortent sur "le coût d'être une femme", il y a toujours des personnes (des hommes très souvent) pour écrire des commentaires type "Hiiii non faut pas exagérer, les femmes sont pas obligées de s'épiler/se maquiller/acheter des tampons. C'est un peu facile d'utiliser ces faux frais pour se plaindre." Je crois qu'ils ne se rendent pas bien compte du poids des standards de beauté sur l'imaginaire collectif.
Si au contraire on parle des femmes qui décident de ne pas s'épiler parce que ne pas s'épiler c'est refuser de se soumettre à une norme de beauté aussi absurde qu'arbitraire, économiser du temps et de l'argent, etc. les réactions ne se font pas attendre non plus. Beaucoup de gens vont réagir en disant que ces femmes se trompent de combat, que ne pas s'épiler pour montrer qu'on est féministe c'est renforcer un cliché et que c'est pas comme ça qu'on aidera les femmes afghanes/indiennes (ou de n'importe quel pays où les conditions de vie des femmes pires qu'en France). Leur logique est donc "Ne pas vous épilez ne sert à rien." . Alors que concrètement s'épiler ne sert à rien non plus.
Bref qu'on choisisse de s'épiler ou non, il y aura toujours des personnes pour nous remettre à notre place.
Pour ma part j'ai vraiment senti l'emprise délirante qu'avait ce culte du glabre sur nos corps lorsque j'ai décidé d'arrêter de m'épiler.
J'ai commencé par les jambes. En rentrant de voyage au bout du monde, je n'étais pas épilée, et par flemme je n'ai pas couru chez l'esthéticienne une fois rentrée en France. Je me baladais en robe/short parce qu'on était en août. Je faisais comme si de rien n'était mais dès que j'avais l'impression que quelqu'un regardait mes jambes, je me pétrifiais.
J'ai fini par me raisonner. Je ne suis pas le centre du monde, donc les gens ne passent certainement pas leur temps à fixer avec attention mes jambes. Ensuite, même s'ils le remarquent, et alors ? Ce n'est pas sale.
Néanmoins deux ans après c'est encore difficile d'aller en cours en jupe pas épilée. J'ai l'impression que le contraste "jolie tenue - jambes poilues naturelles" est bizarre. Mais j'essaie de tenir, et pour l'instant j'y arrive.
Un jour j'ai vu dans le métro une fille splendide, et lorsqu'elle est sortie, je me suis rendue compte qu'elle n'était pas épilée et ça m'a redonné du courage.
Un autre exemple de à quel point le tabou des poils est fort. J'avais cours de sport en hiver dans un gymnase où il faisait vraiment très chaud. Je suis très frileuse et pourtant j'étais en mini-short et T-shirt. Eh bien j'étais la seule fille dans cette tenue. Toutes les autres étaient toujours en pantalon (collant de sport) ou bermuda si elles avaient les mollets épilés. Je suis à peu près sûre que c'était parce qu'elles n'étaient pas épilées parce qu'on était en plein hiver.
Enfin pour ce qui est du rapport aux hommes, je me dis qu'un garçon qui ne supporte pas l'idée que j'ai des poils sur les jambes, les aisselles ou le pubis a de toute façon des idées trop éloignées des miennes pour qu'on puisse faire quoi que soit d'intéressant ensemble.
Désolée pour ce pavé
Aimez-vous et aimez vos poils, même si c'est pas facile tous les jours
Déjà, comme certaines l'ont souligné il faut invisibiliser l'épilation. On n'est pas trop censé en parler, les marques éventuelles disgracieuses (rougeurs, boutons) ne sont pas censées se voir, en bref il faut être sans poils comme si c'était absolument naturel et ne jamais parler de la perte de temps et d'argent que ça représente.
Dès que des articles sortent sur "le coût d'être une femme", il y a toujours des personnes (des hommes très souvent) pour écrire des commentaires type "Hiiii non faut pas exagérer, les femmes sont pas obligées de s'épiler/se maquiller/acheter des tampons. C'est un peu facile d'utiliser ces faux frais pour se plaindre." Je crois qu'ils ne se rendent pas bien compte du poids des standards de beauté sur l'imaginaire collectif.
Si au contraire on parle des femmes qui décident de ne pas s'épiler parce que ne pas s'épiler c'est refuser de se soumettre à une norme de beauté aussi absurde qu'arbitraire, économiser du temps et de l'argent, etc. les réactions ne se font pas attendre non plus. Beaucoup de gens vont réagir en disant que ces femmes se trompent de combat, que ne pas s'épiler pour montrer qu'on est féministe c'est renforcer un cliché et que c'est pas comme ça qu'on aidera les femmes afghanes/indiennes (ou de n'importe quel pays où les conditions de vie des femmes pires qu'en France). Leur logique est donc "Ne pas vous épilez ne sert à rien." . Alors que concrètement s'épiler ne sert à rien non plus.
Bref qu'on choisisse de s'épiler ou non, il y aura toujours des personnes pour nous remettre à notre place.
Pour ma part j'ai vraiment senti l'emprise délirante qu'avait ce culte du glabre sur nos corps lorsque j'ai décidé d'arrêter de m'épiler.
J'ai commencé par les jambes. En rentrant de voyage au bout du monde, je n'étais pas épilée, et par flemme je n'ai pas couru chez l'esthéticienne une fois rentrée en France. Je me baladais en robe/short parce qu'on était en août. Je faisais comme si de rien n'était mais dès que j'avais l'impression que quelqu'un regardait mes jambes, je me pétrifiais.
J'ai fini par me raisonner. Je ne suis pas le centre du monde, donc les gens ne passent certainement pas leur temps à fixer avec attention mes jambes. Ensuite, même s'ils le remarquent, et alors ? Ce n'est pas sale.
Néanmoins deux ans après c'est encore difficile d'aller en cours en jupe pas épilée. J'ai l'impression que le contraste "jolie tenue - jambes poilues naturelles" est bizarre. Mais j'essaie de tenir, et pour l'instant j'y arrive.
Un jour j'ai vu dans le métro une fille splendide, et lorsqu'elle est sortie, je me suis rendue compte qu'elle n'était pas épilée et ça m'a redonné du courage.
Un autre exemple de à quel point le tabou des poils est fort. J'avais cours de sport en hiver dans un gymnase où il faisait vraiment très chaud. Je suis très frileuse et pourtant j'étais en mini-short et T-shirt. Eh bien j'étais la seule fille dans cette tenue. Toutes les autres étaient toujours en pantalon (collant de sport) ou bermuda si elles avaient les mollets épilés. Je suis à peu près sûre que c'était parce qu'elles n'étaient pas épilées parce qu'on était en plein hiver.
Enfin pour ce qui est du rapport aux hommes, je me dis qu'un garçon qui ne supporte pas l'idée que j'ai des poils sur les jambes, les aisselles ou le pubis a de toute façon des idées trop éloignées des miennes pour qu'on puisse faire quoi que soit d'intéressant ensemble.
Désolée pour ce pavé
Aimez-vous et aimez vos poils, même si c'est pas facile tous les jours