Je pourrais écrire un roman sur ce que j'ai vécu avec ma mère de mes 10 à mes 20 ans.
La première chose dont je me souviens, c'est qu'elle m'ait dit que je ne grandissais pas dans le bon sens, à savoir que normalement je devrais grandir et donc prendre de la hauteur alors que je ne faisais que prendre de la largeur.
J'ai vécu tout ça en me disant que ma mère me détestait. Les brimades ont commencé quand elle a fait son régime et perdu plus de 20 kilos...son médecin lui avait dit à l'époque "si vous continuez comme ça dans 10 ans on vous enterre" ( je passe sur l'absurdité de ce médecin à qui j'ai eu à faire plus tard aussi et que j'irai bien encastrer dans un mur si je le recroisais).
Jetus donc surveillée en permanence sur ce que je mangeais. Quand j'allais chez ma tante passer du temps avec mes cousins, la mère donnait des instructions à ma tante pour que je ne mange pas trop. Une fois où je passais des vacances chez mon frère, je l'ai entendue lui dire qu'elle voulait qu'il me fasse maigrir et qu'à mon retour elle me voulait mince. Mon frère lui a dit oui mais n'a rien fait du tout, ma belle soeur a voulu essayer mais s'est vite rendue compte que ça me faisait du mal et m'a laissée tranquille.
Vers mes 16 ans j'ai eu une grosse altercation avec ma mère, je lui ai fait comprendre que mon corps ne lui appartenait pas. Elle n'a pas supporté.
Elle a arrêté de surveiller ce que je mangeais (enfin, elle le faisait plus discrètement et se retenait de me faire des remarques) mais c'était désormais des petites piques auxquelles j'avais droit. Je me souviendrai toujours de cette scène où j'étais en train d'essayer une ribe qu'on m'avait donnée et où elle m'a dit "ah oui cette robe est jolie, dommage que tu sois trop grosse pour que ça t'aille bien"
Je crois que j'aurais pu frapper ma mère un nombre incalculable de fois tellement ma colère contre elle était énorme (et pleine de paradoxes évidemment, je voulais qu'elle m'aime, je ne comprenais pas).
J'ai commencé à développer une hyperphagie boulimique vers mes 13 ans, qui s'est accentuée vers mes 16 ans et ne m'a pas quittée jusqu'à mes 23 ans.
J'ai toujours tendance à manger trop et je ne fais que prendre du poids depuis 10 ans, même si dernièrement mon poids est resté plutôt stable, oscillant de qq kilos seulement sur un an.
Quand je regarde mes photos de l'époque, je me trouve objectivement loin d'être grosse. Je crois que ma mère a fait un gros transfert, je crois que si elle m'avait laissée tranquille j'aurais sûrement mieux vécu "mes rondeurs" et n'aurais pas passé mon temps à me venger/punir avec la nourriture.
Le pire c'est que même si j'en ai longtemps voulu à ma mère aujourd'hui je suis passée à autre chose. Mais j'ai déjà essayé de parler de ça avec elle et elle nie tout en bloc, elle a bizarrement "oublié" toutes ces phrases assassines qu'elle m'a balancées.
J'ai tourné la page pour me concentrer sur moi et pour essayer d'alker de l'avant, je lui ai pardonné. J'ai pardonné à mon père de n'avoir rien fait pour arrêter ça aussi.
Mais aujourd'hui encore persiste en moi cette impression qu'ils ont honte de moi
(Sorry for the pavé)
La première chose dont je me souviens, c'est qu'elle m'ait dit que je ne grandissais pas dans le bon sens, à savoir que normalement je devrais grandir et donc prendre de la hauteur alors que je ne faisais que prendre de la largeur.
J'ai vécu tout ça en me disant que ma mère me détestait. Les brimades ont commencé quand elle a fait son régime et perdu plus de 20 kilos...son médecin lui avait dit à l'époque "si vous continuez comme ça dans 10 ans on vous enterre" ( je passe sur l'absurdité de ce médecin à qui j'ai eu à faire plus tard aussi et que j'irai bien encastrer dans un mur si je le recroisais).
Jetus donc surveillée en permanence sur ce que je mangeais. Quand j'allais chez ma tante passer du temps avec mes cousins, la mère donnait des instructions à ma tante pour que je ne mange pas trop. Une fois où je passais des vacances chez mon frère, je l'ai entendue lui dire qu'elle voulait qu'il me fasse maigrir et qu'à mon retour elle me voulait mince. Mon frère lui a dit oui mais n'a rien fait du tout, ma belle soeur a voulu essayer mais s'est vite rendue compte que ça me faisait du mal et m'a laissée tranquille.
Vers mes 16 ans j'ai eu une grosse altercation avec ma mère, je lui ai fait comprendre que mon corps ne lui appartenait pas. Elle n'a pas supporté.
Elle a arrêté de surveiller ce que je mangeais (enfin, elle le faisait plus discrètement et se retenait de me faire des remarques) mais c'était désormais des petites piques auxquelles j'avais droit. Je me souviendrai toujours de cette scène où j'étais en train d'essayer une ribe qu'on m'avait donnée et où elle m'a dit "ah oui cette robe est jolie, dommage que tu sois trop grosse pour que ça t'aille bien"
Je crois que j'aurais pu frapper ma mère un nombre incalculable de fois tellement ma colère contre elle était énorme (et pleine de paradoxes évidemment, je voulais qu'elle m'aime, je ne comprenais pas).
J'ai commencé à développer une hyperphagie boulimique vers mes 13 ans, qui s'est accentuée vers mes 16 ans et ne m'a pas quittée jusqu'à mes 23 ans.
J'ai toujours tendance à manger trop et je ne fais que prendre du poids depuis 10 ans, même si dernièrement mon poids est resté plutôt stable, oscillant de qq kilos seulement sur un an.
Quand je regarde mes photos de l'époque, je me trouve objectivement loin d'être grosse. Je crois que ma mère a fait un gros transfert, je crois que si elle m'avait laissée tranquille j'aurais sûrement mieux vécu "mes rondeurs" et n'aurais pas passé mon temps à me venger/punir avec la nourriture.
Le pire c'est que même si j'en ai longtemps voulu à ma mère aujourd'hui je suis passée à autre chose. Mais j'ai déjà essayé de parler de ça avec elle et elle nie tout en bloc, elle a bizarrement "oublié" toutes ces phrases assassines qu'elle m'a balancées.
J'ai tourné la page pour me concentrer sur moi et pour essayer d'alker de l'avant, je lui ai pardonné. J'ai pardonné à mon père de n'avoir rien fait pour arrêter ça aussi.
Mais aujourd'hui encore persiste en moi cette impression qu'ils ont honte de moi
(Sorry for the pavé)