Je fais pas partie des consommateurs de psychostimulants, je fais pas non plus partie des consommateurs d'antidépresseurs.. mais clairement les idées noires, l'envie fréquente d'arrêter mes études, l'impression que c'est un trou sans fond et surtout le stress omniprésent quotidiennement.. tout ça ne m'épargne pas, et n'épargne pas grand monde en médecine. Dans ma promotion de P1, il y a eu 17 tentatives de suicide avérées (!!!), c'est effrayant. Et dans mon cercle restreint d'amis, je compte déjà une amie qui est partie en dentaire en 4ème année, et une autre qui est tombée en dépression sévère et est actuellement sous antidépresseurs et suivi psychiatrique. Ce n'est pas normal.
C'est bien qu'on en parle. Dans nos études, c'est tabou, on n'a pas le droit de se plaindre, on n'a pas le droit d'aller mal. Cette idée s'est instillée progressivement dans la société jusqu'à devenir une vérité implacable. Les médias qui nous dénigrent et nous placent en "privilégiés". Les amis qui s'éloignent, ne comprenant pas qu'on leur accorde si peu de temps ("oui enfin bon, ta P1 c'est pas un concours, c'est des partiels quoi, comme moi" (véridique)). La famille qui ne comprend pas non plus pourquoi on aurait à se plaindre (exemple tout récent, j'ai posé un jour de congé vendredi et mon père m'a demandé comment ça se faisait qu'on avait droit à des vacances "après tout, vous êtes en études")
Alors à mon niveau, j'essaie de faire en sorte que ça devienne un peu moins tabou. J'en parle avec mes co-externes et en grattant un tout petit peu à la surface on se rend compte qu'on est loin d'être seul, que même les meilleurs ont déjà pensé/pensent souvent à abandonner. J'en parle avec mes internes quand ils ont une minute, la vie de famille, la vie personnelle, est-ce que c'est faisable, est-ce que c'est vivable, comment on fait pour tenir. Avec les futurs étudiants en médecine aussi, en ne cachant pas que ce sont des études difficiles. Faire tomber le tabou, c'est un premier pas. C'est au moins nous donner la possibilité de ne pas garder tout ça pour soi.
Même si j'ai l'impression que les choses évoluent dans notre sens (respect croissant des repos de garde, augmentation de la rémunération des gardes,...), il y a clairement un problème dans le système médical français, et si ça fonctionne bien ailleurs (pays scandinaves par exemple) c'est que c'est possible. En augmentant les effectifs, oui, mais aussi en changeant les modalités de sélection. Mettre un concours d'entrée avant la première année par exemple, au lieu de la mettre à la fin de l'année ; ajouter un entretien pour tester la motivation,... Il existe d'autres moyens.
C'est bien qu'on en parle. Dans nos études, c'est tabou, on n'a pas le droit de se plaindre, on n'a pas le droit d'aller mal. Cette idée s'est instillée progressivement dans la société jusqu'à devenir une vérité implacable. Les médias qui nous dénigrent et nous placent en "privilégiés". Les amis qui s'éloignent, ne comprenant pas qu'on leur accorde si peu de temps ("oui enfin bon, ta P1 c'est pas un concours, c'est des partiels quoi, comme moi" (véridique)). La famille qui ne comprend pas non plus pourquoi on aurait à se plaindre (exemple tout récent, j'ai posé un jour de congé vendredi et mon père m'a demandé comment ça se faisait qu'on avait droit à des vacances "après tout, vous êtes en études")
Alors à mon niveau, j'essaie de faire en sorte que ça devienne un peu moins tabou. J'en parle avec mes co-externes et en grattant un tout petit peu à la surface on se rend compte qu'on est loin d'être seul, que même les meilleurs ont déjà pensé/pensent souvent à abandonner. J'en parle avec mes internes quand ils ont une minute, la vie de famille, la vie personnelle, est-ce que c'est faisable, est-ce que c'est vivable, comment on fait pour tenir. Avec les futurs étudiants en médecine aussi, en ne cachant pas que ce sont des études difficiles. Faire tomber le tabou, c'est un premier pas. C'est au moins nous donner la possibilité de ne pas garder tout ça pour soi.
Même si j'ai l'impression que les choses évoluent dans notre sens (respect croissant des repos de garde, augmentation de la rémunération des gardes,...), il y a clairement un problème dans le système médical français, et si ça fonctionne bien ailleurs (pays scandinaves par exemple) c'est que c'est possible. En augmentant les effectifs, oui, mais aussi en changeant les modalités de sélection. Mettre un concours d'entrée avant la première année par exemple, au lieu de la mettre à la fin de l'année ; ajouter un entretien pour tester la motivation,... Il existe d'autres moyens.