C'est dommage qu'on n'ait aucun témoignage de filles étudiantes d'une vingtaine d'années se "prostituant volontairement". Parce que sans ça, on serait beaucoup trop subjectives en disant qu'elles n'ont pas conscience de ce qu'elles font.
Beaucoup d'étudiants sont en situation de précarité, c'est un fait. Tout le monde s'en sort comme il peut. Ces filles qui se prostituent pour moi pourraient très bien recourrir à d'autres solutions. On dira ce qu'on voudra, mais je me refuse à croire qu'il est si ardu de se faire au moins 100 euros dans le mois par n'importe quelles activités ( intérim, garde d'enfants, voire cours particuliers, ménage chez les particuliers, etc). Alors, en partant ce cette constatation, je me dis que celles qui choisissent la solution extrême qui est de baiser contre de l'argent sont, soit désespérées au plus haut point ( et là, ok, désabusées, elles optent pour cette alternative comme l'agneau se donnerait au loup, engrenage qui débute, etc...), soit elles sont parfaitement conscience de ce qu'elles font ( et je pense que pour la majorité, elles en ont conscience. Même si, cela dit, on peut en avoir conscience et être totalement désespérée, donc chuter malgré tout ) et préfèrent entretenir des relations sexuelles discrètes en accostant des gens sur le net, puisque même si c'est salissant pour l'égo, elles doivent se dire que ce n'est qu'un sale moment à passer en attendant des heures meilleures - et venir sur le net, c'est quand même mieux que de faire le trottoir ou aller dans des bordels, parce que dans ces conditions on est totalement à la merci de n'importe qui, en plus de la connotation très négative et rabaissante de "faire le trottoir" -.
Dans chaque cas, pour moi, elles ont un minimum conscience de ce qu'elles font. Ce qui change surtout la donne, c'est leur niveau de découragement et leur degré de conviction et de volonté personnelle. Tandis que certaines ne pourront pas se dépêtrer de cette spirale, d'autres savent et reconnaissent parfaitement que ce n'est qu'une solution de dépannage à utiliser dans un cas extrême et dont elles se servent réellement à contre coeur.
A côté de tout cela, il y a ceux qui préfèrent trimer " comme des boeufs", pour réutiliser ton expression, et qui ne se découragent jamais, même en voyant qu'ils ne leur restent plus un rond. Ils ne trouvent pas de jobs ? Alors ils en cherchent: boulangerie, garderie, centre aéré, grande surface, petites annonces; tout est bon à être passé en revue. Pour ça, il faut avoir de la ténacité, de la volonté. Et même sans en avoir beaucoup, se dire que c'est ça ou perdre un peu de sa dignité ( si on tient autant à cette expression), ça doit pousser à ne pas baisser les bras.
Surtout qu'entre envisager l'idée et passer à l'acte, il y a plusieurs étages.
On peut envisager l'idée même en ayant un caractère super fort (ou un peu moins) mais ne jamais jamais pouvoir se résigner à ça. Justement parce que c'est l'issue extrême. Voilà pourquoi je dis que celles - je parle des moins désespérées parmi les désespérées- qui passent à l'acte, quelque part, elles préfèrent cette solution certes dégradante mais facile, plutôt qu'alimenter son désespoir en courrant après les possibilités de jobs.