Un syndicat de gynécos menace de faire une grève des IVG, voici comment réagir

[grenouilleau]

Du coup je dirais, ouep en médecine, on a pas le droit à l'erreur, sauf qu'on reste des êtres humains.
Et que la moindre inattention peut tuer.
Les médecins peuvent avoir des gardes de 24h, donc ça peut arriver qu'ils ne dorment pas, mangent en 15min, vont pisser 2fois, sans vraiment se poser pour souffler, leur taux de suicide est 2.5 fois plus élevé que les autres professions.

Ce que tu décris pour les médecins me semble aussi valable pour les infirmièr.es, à qui il faudrait également rendre hommage, surtout vus les salaires qu'on leur alloue.
Le problème que tu soulèves, là, c'est le manque de médecins, la stupidité du numerus clausus.

Parce que les médecins dont tu décris les conditions de travail sont l'une des professions les plus représentées à l'Assemblée nationale. 34 médecins pour faire entendre la voix de leurs confrères et consoeurs.
Y a des catégories bien moins placées pour se faire entendre, donc profitez de votre position pour faire remonter vos remarques, vous avez davantage de chances d'être entendu.es que d'autres.

Les gynécologues dont il est question ici, qui refusent de faire leur boulot, n'ont rien à faire à soigner des femmes qui sont parfois en détresse. Donc effectivement, moi aussi j'espère que l'ordre va se bouger, mais pas seulement pour la question de l'assurance. Aussi, pour les sanctionner. La question de l'assurance, à ce point là d'abus de leur part, est vraiment une autre question à traiter, un autre sujet.

 

[grenouilleau]

@Ocytocine. Je comprends mieux ton point de vue , désolée de m'être emballée , j'avais cru que tu mettais sur un pied d'égalité les deux points

 

[Membre supprimé 138976]

@grenouilleau La différence entre infirmière et médecin, c'est qu'en cas d'erreur, généralement (et normalement) la défense de l'employée revient à la structure qui l'emploie. Bon, c'est de plus en plus faux, apparemment. Après, on a l'ONI (l'Ordre National des Infirmier), et je me demande si ils ne sont pas sensé avoir également cette mission de protection des IDE.

Edit (j'en oublie des bouts) : Le médecin se défend en son nom propre, les infirmières sont couverte par l'assurance de leur structure. Sauf pour les libérales qui ont leur propres assurances professionnelles.

D'ailleurs, ce fond, c'est pas une assurance à la base ?

 

[Membre supprimé 138976]

@Ocytocine. j'avoue que mes connaissances en droit sont plutôt limitée, donc tu as certainement raison.

 

[Mad'moizelle Meredith]

Alors moi dans mon souvenir de mes cours de droit, on a le droit de refuser un soin que si on s'assure que la personne sera prise en charge par un autre praticien.

Genre, c'est juste illégal de dire "non pas d'IVG bonne journée cassey vou", rien à voir avec le droit de grève.

 

[Dalaigh]

J'allais poster un message sur les erreurs médicales, mais c'est galère
Du coup je dirais, ouep en médecine, on a pas le droit à l'erreur, sauf qu'on reste des êtres humains.
Et que la moindre inattention peut tuer.
Les médecins peuvent avoir des gardes de 24h, donc ça peut arriver qu'ils ne dorment pas, mangent en 15min, vont pisser 2fois, sans vraiment se poser pour souffler, leur taux de suicide est 2.5 fois plus élevé que les autres professions.

Bon après j'ai rien comprit à cette histoire de plafond, mais ça va plus loin que "ils veulent pouvoir faire des erreurs sans les payer"
(même si les mecs du SYNGOF sont des abrutis finis.)(et j'espère vraiment que l'ordre va FAIRE quelque chose et pas rester sur son communiqué de presse.)

Merci beaucoup de revenir apporter des éclaircissements sur ce point, je fais partie de celles que la raison proposée pour la grève a choqué.
J'aurais du préciser dans mon commentaire initial que toutes explications étaient les bienvenues, après tout ce n'est pas un domaine que la plupart des gens connaissent bien.

 

[PingouinMasqué]

J'allais poster un message sur les erreurs médicales, mais c'est galère
Du coup je dirais, ouep en médecine, on a pas le droit à l'erreur, sauf qu'on reste des êtres humains.
Et que la moindre inattention peut tuer.
Les médecins peuvent avoir des gardes de 24h, donc ça peut arriver qu'ils ne dorment pas, mangent en 15min, vont pisser 2fois, sans vraiment se poser pour souffler, leur taux de suicide est 2.5 fois plus élevé que les autres professions.

Bon après j'ai rien comprit à cette histoire de plafond, mais ça va plus loin que "ils veulent pouvoir faire des erreurs sans les payer"
(même si les mecs du SYNGOF sont des abrutis finis.)(et j'espère vraiment que l'ordre va FAIRE quelque chose et pas rester sur son communiqué de presse.)

Merci Pour cet ajout.
Je suis parfaitement d'accord que les conditions d'exercice de la médecine sont de pire en pire en France, avec une pression toujours plus forte, des gardes qui s'allongent et du personnel, médecins comme IDE ou aides-soignant-e-s, épuisé-e-s.
Mais... Ne serait-il pas plus pertinent de militer pour une amélioration des conditions d'exercice (tant d'un point de vue charge de travail que rémunération, d'ailleurs) plutôt que sur une meilleure couverture assurantielle en cas d'erreur? Parce que là le message passé aux patient-e-s est pour le moins peu clair.

De plus, la majorité des métiers à risques juridiques ne bénéficient pas d'un fond payé par la solidarité nationale et l'impôt mais par des assurances privées. Je doute que si un-e professeur-e était condamné par la justice suite à une erreur dans le cadre de son exercice (exemple : mauvaise orientation, non-détection de difficultés d'apprentissage ayant mené à un échec scolaire), l'éducation nationale paierait les dommages et intérêts...

Bref. Le sujet est épineux, mais il n'en reste pas moins puant de prendre en otage, même virtuellement, un droit acquis de dure lutte et qui ne "bénéficie" qu'à la moitié de la population qui en prends déjà pas mal dans la tête...

 

[Membre supprimé 289533]

Hello,
Je ne suis pas certaine que, comme l'affirme ce monsieur «... le problème de couverture assurantielle des gynécologues, chirurgiens et anesthésistes menace la pérennité de la profession. »
Je crois plutôt que c'est cette politique foireuse de Numérus Clausus, qui fait qu'en 2017 il n'y avait que 1 136 gynécologues médicaux en France pour 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans.
Ma gynéco part cette année à la retraite et n'a pas trouvé de remplaçant.e. J'ai de la chance que ma généraliste ait obtenu un D.U de gynéco et qu'elle puisse assurer mon suivi, sinon il aurait fallu que je me rende à l’hôpital pour le moindre frottis.
Bref, je trouve ça inadmissible que l'on se serve encore une fois d'un de nos droits fondamentaux pour qu'une profession défende sa couverture d'assurance et non pas son droit à exercer.

 

[Gabelote]

Déjà j'ai du mal à comprendre que ce fond existe, moi si je fais une connerie dans mon métier la sanction financière elle est pour ma gueule et personne va m'indemniser.
Et pourtant je n'ai la vie de personne entre mes mains.

Il faut que les personnes qui subissent un dommage grave par la faute d'un gynéco obstétriciens puissent être indemnisées. Or, les assurances des pro de santé ne prennent pas en charge certains cas (faute personnelle de l'assuré il me semble), l’hôpital public ne peut pas indemniser les dommages qui ont eu lieu en libéral et la solvabilité personnelle des médecins a une limite. Alors on fait quoi ?

@PingouinMasqué les assurances pro des médecins peuvent ne pas couvrir entièrement tous les risques.Tout comme ton assurance auto ne te couvriras pas si tu as un accident en état d'ivresse.

Pour en savoir plus : le FAPDS
Par ailleurs, il est en partie financé par les cotisations des professionnels de santé (cotisation obligatoire si ma mémoire est bonne, mais du coup si quelqu'un a des infos plus précises...) et cette cotisation est fixée par arrêté ministériel, donc son montant ne dépend pas du Syngof ou de l'ODM.

 

[Luchsi]

Ohlalalala je suis choquée...

Déjà que je suis tombée de très très haut quand ma copine est tombée enciente il y a 2 mois et qu'elle était ultra sûre de ne pas pouvoir/vouloir le garder... elle a mis 3 semaines pour obtenir la fameuse IVG médicamenteuse, passée à un doigt de la date limite, en plus 3 semaines à se détester pour ce qu'elle allait faire, 3 semaine en détresse totale avec des nausées pas possibles...

Non mais déjà c'est un service pitoyable (la faute principalement aux manques de moyens dans l'hôpital public de notre petite ville), mais en plus ils menacent de faire grève, et que de ça ?
S'te provoc.

 

[Dalaigh]

Il faut que les personnes qui subissent un dommage grave par la faute d'un gynéco obstétriciens puissent être indemnisées. Or, les assurances des pro de santé ne prennent pas en charge certains cas (faute personnelle de l'assuré il me semble), l’hôpital public ne peut pas indemniser les dommages qui ont eu lieu en libéral et la solvabilité personnelle des médecins a une limite. Alors on fait quoi ?

@PingouinMasqué les assurances pro des médecins peuvent ne pas couvrir entièrement tous les risques.Tout comme ton assurance auto ne te couvriras pas si tu as un accident en état d'ivresse.

Pour en savoir plus : le FAPDS
Par ailleurs, il est en partie financé par les cotisations des professionnels de santé (cotisation obligatoire si ma mémoire est bonne, mais du coup si quelqu'un a des infos plus précises...) et cette cotisation est fixée par arrêté ministériel, donc son montant ne dépend pas du Syngof ou de l'ODM.

Je comprend mieux la raison d'être de cette assurance, merci pour l'éclaircissement

 

[grenouilleau]

Cet article récent résume bien le problème, à mon avis : "Grève des IVG : le coup de com sordide du SYNGOF".
C'est pour cela que ça me gênait tant qu'on aborde la question de l'assurance, sans arriver à mettre le doigt dessus : parce que c'était jouer le jeu du SYNGOF, les conforter dans leur tactique de prise d'otage.