Bonjour,
Je voudrais donc le dire ici, plusieurs milliers de recherches sont menées sur l'endométriose chaque année dans le monde entier. Comme vous je déplore que les médecins en exercice et notamment les médecins "de ville" (gynéco, médecins généralistes) ne soient pas au courant des avancées de ce champ. Sachez que plusieurs milliers de recherches portent sur la qualité de vie des femmes atteintes d'endométriose, sur les diagnostics, sur les traitements, ainsi que sur la sexualité, l'infertilité. Le fait de s'intéresser aux conjoints, c'est important, les recherches montrent que les femmes s'inquiètent souvent de l'impact de la maladie sur leur couple et leur sexualité de façon "élargie" (mauvaise image corporelle, perte de l'estime de soi, douleurs, infertilité, fausse couche, désir sexuel, etc.), et non bien sûr la maladie ne se limite pas à la sexualité, mais le message de ces recherches est de dire: cette maladie est grave, elle envahit de multiples domaines de la vie des femmes atteintes: la vie médicale, familiale, sociale, professionnelle, amoureuse, sexuelle. Oui certaines recherches se reposent sur des choses qui ne sont peut-être pas essentielles pour vous mais importantes pour d'autres.
Je suis thésarde, en master j'ai menée une recherche sur la façon dont les femmes atteintes de cancer parlent de la maladie à leurs enfants en bas-âges. Du détail peut-être. Ou pas ! En effet, les personnes malades portent une énorme culpabilité "d'imposer" la maladie aux autres. Pas toutes évidemment, mais souvent. Alors si on peut améliorer de petites choses, même minimes, c'est déjà bien !
A quoi cette recherche pourrait mener ? Et bien déjà à mieux comprendre le vécu des conjoints pour le mettre en lien avec celui des personnes malades. Peut-être qu'ils diront n'avoir besoin de rien et se sentir parfaitement bien ! Mais j'en doute ! Voir souffrir une personne qu'on aime c'est toujours difficile. On pourrait donc imaginer qu'ils pourraient manquer d'informations, être angoissés, ne pas savoir comment rassurer leur femme / copine / etc., avoir peur de blesser l'autre ou de faire mal, etc. on pourrait facilement aider ces hommes là alors en leur proposant des rencontres seuls avec un médecin, ou un psychologue, en leur donnant des informations qui répondent à leur question, etc. en les "aidant à mieux aider" leur conjointe. Et ça c'est forcément positif, pas pour chacune, non bien sûr mais déjà pour certaines.
Ca n'enlève rien à la frustration, à la colère d'avoir attendu longtemps un diagnostic, de se sentir considérée comme une pleurnicheuse par les médecins ou autre, bien sûr non, ça n'enlève rien au besoin d'informer toujours plus les médecins sur ces pathologies, de lutter contre le tabou autour de la gynécologie. Je le sais je le vis cette année (vestibulite), avec des médecins qui n'ont aucun soucis à dire que je m'invente des problèmes à cause du stress de la thèse.
Mais sachez que les chercheurs pensent à vous, et chacun essaye juste d'apporter sa micro-brique au mur de connaissances dont on a besoin pour accompagner au mieux les femmes atteintes, leur conjoint, leur famille, etc. dans tous les aspects possibles de leur vie, chacun avec sa spécialité: médecine, philo, socio, anthropo, etc.
Si vous avez des questions sur ces recherches, ce qu'elles peuvent apporter, n'hésitez pas, c'est mon métier, même si je travaille dans le champ du cancer.
Encore une fois, plein de courage à toutes