Une grossesse sur deux n’est pas intentionnelle, et ça devrait tous et toutes nous alarmer

21 Janvier 2022
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Je rejoins @Ocytocine. Quand j'ai voulu me renseigner sur les contraceptions, eh bien... à part les points négatifs, j'ai eu quelques difficultés à trouver qu'est-ce qui fonctionne comment, et à en prévoir les coûts. Et heureusement que quand je voulais me renseigner mes parents n'avaient pas de tabous particuliers/une certaine culture scientifique pour me dire "non, ça c'est de la bêtise"
 
20 Octobre 2017
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Bah perso je suis plutôt d'accord avec @Yunaa23, aujourd'hui on a largement de quoi s'informer sur la sexualité, les moyens de contraception, etc (je parle bien de la France de 2022). Même si évidemment l'école ne joue pas le rôle qu'elle devrait tenir en prodiguant des cours d'éducation sexuelle, et qu'il y a énormément de familles dans lesquelles ce sujet est tabou...

Reste qu'avec Internet et les réseaux sociaux, on a accès à énormément d'informations. Je viens de taper "contraception" sur Google et les résultats de la première page me proposent les sites du Planning famililal, Ameli et Santé publique France. C'est pas non plus comme si on vivait dans un désert dénué de toute information quoi. Et pour les gens qui sont un peu school comme moi :lunette:, on peut aussi emprunter des livres gratuitement à la bibliothèque...

Après l'article parle de la situation dans le monde, donc là ça m'étonne beaucoup moins. Il y a beaucoup de pays dans lesquels les femmes ne sont pas libres de leur corps. Elles n'ont pas vraiment le choix d'avoir des enfants ou pas... Mais je trouve ça quand même ouf de se dire que la moitié des grossesses ne sont pas désirées. Si TOUTES les femmes avaient le choix, ça réglerait sans doute de nombreux problèmes (pas seulement d'un point de vue santé publique, mais aussi économique). C'est vraiment la clé et il y a un énorme travail d'éducation à poursuivre. De là à sous-entendre, comme le fait l'article, que toutes les femmes sont des victimes, qu'elles ne peuvent pas prendre en main leur éducation, qu'elles sont inaptes à s'informer elles-mêmes, bref qu'elles sont totalement impuissantes face aux risques de grossesse, non je ne suis pas d'accord.
 

Esmé.

Old buccaneer of masala chai
24 Septembre 2014
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Au lieu de dire "elles ont qu'à se renseigner, au lieu de tomber enceinte", on peut commencer par rappeler qu'aucune contraception n'est sûre à 100%, déjà.

Ensuite, l'accès à la contraception est pas toujours ultra simple non plus, aussi par l'entourage et les professionnel.les.
Quand j'ai voulu parler contraception à 17 ans, ma mère m'a répondu que le moyen le plus sûr de pas être enceinte, c'est l'abstinence. Mon gynéco était un connard qui m'a dit que j'étais trop jeune. Le planning familial, à 1h de train et en scred de mes parents, m'a filé une pilule qui m'a fait vomir pendant trois mois. Quand j'ai changé de gynéco, il m'a conseillé l'implant, et j'ai eu mes règles en non stop pendant un an.
Alors oui, ça a été capote et retrait, selon l'ex avec qui j'étais (parce que y a ça aussi, c'est pas toujours facile pour une jeune personne assignée femme de s'opposer à son conjoint (puisqu'on parle ici de relation hétéro-sexuelle, ou en tous cas pénis-vagin) sur la question de la contraception) et aujourd'hui, je bénie le ciel de ne pas être tombée enceinte à un moment où je n'aurais pas pu le gérer, et où je sais avoir eu un comportement à risques.

Je me considère pas plus débile ou moins dégourdie qu'une autre. Pour autant, je n'ai pas été très bien encadrée et entourée, j'avais des informations partielles et erronées (si je supporte pas une pilule, j'en supporterai aucune, le stérilet c'est surtout pour les personnes ayant déjà eu des grossesse...) mais qui me donnaient l'impression de ne pas avoir besoin de plus me renseigner.

Donc c'est un peu facile de taper sur les individus et d'infantiliser en disant "y a qu'à", quand il y a aussi un contexte sociétal.
 
Dernière édition :
23 Février 2008
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@Yunaa23 Je signale juste que c'est un rapport mondial et non français, le chiffre est moins elevé en France (je dirais 30% mais c'est flou dans mon esprit)
Si on te suit.. on fait quoi ? Vu que tout est parfait en France ?
On regarde en se moquant ces idiotes qui sont pas capable de s'informer ?
On supprime carrément l'avortement comme ça au moins ça leur servira de leçons ?

Parce que moi aussi ça m'interroge on est toujours des chiffres élevés en France, mais bon je préfère miser sur la pédagogie encore et encore et à tout âge et pour tout le monde.
A part améliorer l'éducation sexuelle et rendre l'information plus accessible je ne sais pas ce qu'on peut faire de plus ... . Et même avec ça je suis sûre qu'il y aurait encore des gens pour passer à travers ... .

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19 Mars 2021
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Reste qu'avec Internet et les réseaux sociaux, on a accès à énormément d'informations.

A part améliorer l'éducation sexuelle et rendre l'information plus accessible je ne sais pas ce qu'on peut faire de plus ...

Ce n'est pas parce que l'on sait que l'on fait.

De nombreux chercheurs ont déjà expliqués depuis plus de 40 ans les facteurs qui déterminent l'adoption ou pas d'un comportement de santé.

Tu as :
- Le Health Belief Model
- La théorie de la motivation à la protection
- La théorie de l'action raisonnée, de Ajzen et Fishbein (1980)
- La théorie du comportement planifié
- Le modèle transthéorique, de Prochaska et DiClemente (1984)
- Le precaution adoption model, de Weinstein
- Le health action process approach, de Schwarzer
- Le modèle intégratif, de Bruchon-Schweitzer et Dantzer
Tous sont catégoriques : le savoir n'entraîne pas forcément l'action.

Et encore, ces théorie n'arrivent à prédire que 19 à 38 % de la variance du comportement. Cela s'explique notamment par le fait que les comportements sont en dehors du contrôle de la personne elle-même. (Source : "Psychologie de la santé", de Jane Ogden).

Un bon modèle, c'est le modèle écologique (rien à voir avec Les Verts).

Par exemple, savoir qu'il faut manger des fruits et légumes ne suffit pas.

Est-ce que mes parents ont fait en sorte que je les aime durant mon enfance ?
Est-ce que mes revenus me permettent d'en acheter ?
Est-ce qu'ils sont plus ou moins chers que d'autres aliments qui vont me caler plus vite ?
Est-ce que les politiques taxent de la même manière les fruits et légumes que la malbouffe ?
Est-ce que j'ai un endroit où les acheter proche de chez moi ? (aux États-unis, certains quartiers n'ont aucun magasin alimentaire proposant des fruits et légumes)
Est-ce que je sais les cuisiner ?
Est-ce que ma cuisine a un plan de travail suffisant et de l'électroménager fonctionnel ?
Est-ce que ma motricité me permet de les couper ?
Est-ce que ma dentition me permet de les manger ?
Est-ce que la cantine ou le restaurant d'entreprise en propose ?
Est-ce que ma famille, mes amis et mes collègues en mangent ?
Est-ce qu'il y a un frigo à mon boulot pour stocker mon repas et un micro-ondes pour le réchauffer ou est-ce que je dois aller manger dehors où il n'y a que des fast-food ?


On peut continuer longtemps comme ça.
Bah pour la contraception, c'est pareil.
Savoir ne suffit pas.
 
11 Février 2022
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Lille
Quand les femmes arriveront à faire entrer dans la tête des hommes que la pénétration vaginale n'est qu'une des nombreuses façons de pratiquer la sexualité, et non l'aboutissement de tout rapport sexuel qui se respecte... Effectivement ce jour, on pourra estimer qu'elles sont suffisamment informées. On en est très loin, puisque, même en France, en général, la première question qui vient à l'esprit des jeunes filles avant le premier rapport sexuel est ''comment ne pas tomber enceinte'', l'éventualité d'un rapport sans pénétration ne se pose même pas.
 
30 Septembre 2021
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Avant de lire l'article, je trouvais le chiffre énorme, mais ça me semble plus logique sur le monde. En France, je pense que c'est quand même un peu moins. Après, on va retomber sur la discussion sur la pilule et le SIDA, mais encore une fois, quand je vois les questions de mes élèves sur la sexualité et les moyens de contraception, il n'y a rien d'étonnant non plus à ces chiffres.
La plupart n'en parlent pas ou très peu avec leurs parents et les premiers résultats sur Internet ne sont pas toujours les plus fiables, malheureusement.
 
30 Septembre 2019
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personne ne parle du rôle des mecs dans l'histoire alors qu'eux aussi participent!(les femmes tombe pas enceinte seule).Donc a part faire plus d'éducation sexuelle,plus de moyen dans les planning,plus d'information et lutte contre les violence sexuelle je voit pas trop ce qu'on pourrais faire.
 
19 Mars 2021
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Donc a part faire plus d'éducation sexuelle,plus de moyen dans les planning,plus d'information et lutte contre les violence sexuelle je voit pas trop ce qu'on pourrais faire.

Je vais me répéter mais l'éducation, l'information, ça ne suffit pas.
Et davantage de moyens dans les plannings n'est pas la seule autre possibilité.

Si l'information était suffisante, expliquez-moi pourquoi autant de gens fument encore ? Téléphonent au volant ? Mangent de la malbouffe ? Sont sédentaires ? Ne font aucun dépistage même quand il est gratuit ?

Non, nos actes ne découlent pas uniquement de notre niveau d'information. Et non, ils ne sont pas tous faits de façon consciente.

Je cite l'ouvrage "Interventions de prévention et promotion de la santé pour les aînés : modèle écologique" de l'INPES.

Le modèle écologique de Richard et collaborateurs s’appuie sur le cadre développé par McLeroy, Bibeau, Steckler et Glanz [14] et définit cinq classes de déterminants de la santé et des comportements qui y sont reliés. Chacune de ces classes peut être conceptualisée comme autant de cibles d’intervention :
  • l’individu-client (IND)1, c’est-à-dire l’individu dont on veut ultimement maintenir ou promouvoir la santé. [...]
  • l’environnement interpersonnel (INT) de l’individu. Il s’agit là du réseau social informel dont l’individu est membre. [...]
  • les organisations (ORG) au sein desquelles l’individu évolue. [...]
  • la communauté (COM) dans laquelle l’individu évolue. [...]
  • le sous-système politique (POL) et ses représentants, pour une entité territoriale au sein de laquelle évolue l’individu. On pourra, par exemple, destiner l’intervention aux maires, aux députés ou au cabinet d’un ministre.

Je cite également l'article "Modèles socio-écologiques : renforcement de la recherche interventionnelle dans le contrôle du tabac" de Anita Kothari, Nancy Edwards, Sharon Yanicki, Patricia Hansen-Ketchum et Margaret Ann Kennedy.

Les modèles socio-écologiques décrivent la relation entre les comportements de santé et la communauté et les sous-systèmes sociaux interpersonnels et organisationnels (Green et coll., 1996 ; Richard et coll., 1996 ; Sallis et Owen, 1997). Ces modèles aident à exposer de façon claire les complexités des déterminants de santé et les influences environnementales sur la santé (Green et coll., 1996). Ce type de pensée systémique montre la nécessité de créer des conditions environnementales qui soutiennent et promeuvent des changements de comportements efficaces et prolongés.

Un changement est apparu au cours des dernières décennies dans les cadres conceptuels de promotion de la santé. Les praticiens et les chercheurs en sont venus à reconnaître les limites d’une concentration de stratégies visant le changement de comportement individuel et se dirigent maintenant vers des approches qui répondent à la réciprocité entre la biologie, les comportements de santé et l’environnement (Green, 2006).

Et pour finir, "Intervenir en promotion de la santé à l'aide de l'approche écologique" du Réfips.
De son côté, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et son réseau de santé publique ont proposé d’adopter l’« approche écologique » telle que définie par Bronfenbrenner. Ils réitèrent que l’analyse des problèmes de santé et de bien-être doit être considérée non seulement au niveau des comportements individuels, mais surtout au niveau des environnements sociaux, physiques, économiques, religieux, médiatiques et culturels dans lesquels les personnes vivent, étudient, travaillent, s’amusent, etc. Ce sont dans ces interactions entre l’individu, ses milieux de vie et son environnement global que les actions de santé publique doivent se déployer pour améliorer efficacement la santé et le bien-être de la population.

[...]

INDIVIDU :

Quel est le groupe de population auprès de qui vous devez agir, car il est susceptible de vivre le problème (ne pas oublier qu’on agit en amont du problème) ? Cette cible doit être définie le plus précisément possible : âge, niveau d’éducation, occupation, quartier résidentiel, etc.

Quelles sont les connaissances, les attitudes, les capacités ressenties, les perceptions, les valeurs, les croyances, etc. qui encouragent ou découragent la motivation au changement en lien avec le problème identifié ?

MILIEUX DE VIE :

Quelles sont les personnes qui ont un lien proche avec la cible INDIVIDU retenue (ex.conjoint,famille, employeur, amis, voisins, enseignants)? Ces personnes peuvent contribuer directement à l’atteinte des objectifs d’amélioration de la problématique.

Quelles sont les connaissances, les attitudes, les capacités ressenties, les perceptions, les valeurs, les croyances, etc. des personnes cibles des MILIEUX DE VIE qui les encouragent ou découragent à contribuer au changement en lien avec le problème identifié ?

Quels sont les éléments de l’environnement physique des milieux de vie qui peuvent aider ou nuire à l’amélioration du problème identifié ?

Quels sont les éléments de l’environnement social des milieux de vie qui peuvent aider ou nuire à l’amélioration du problème identifié ?

ENVIRONNEMENT GLOBAL :

Quels sont les instances politiques (législateurs), décideurs institutionnels, professionnels des médias, groupes de pression, etc. qui peuvent contribuer à améliorer la problématique (ex. adopter des lois ou des politiques, faire des publicités) ? Même s’ils n’ont pas de lien direct avec la cible INDIVIDU, leurs décisions ou actions ont un impact sur elle.

Quelles sont les lois, les normes sociales, les politiques qui nuisent ou aident à l’amélioration du problème ?
 

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