mariecharlotte-2;4563526 a dit :ziggie;4563249 a dit :Je lui parlerai de l'ABCD de l'égalité et de la lutte contre les stéréotypes ancrés chez les gens et notamment chez les enseignants. Comment être sûrs que ce soit respecté ? Les enseignants seront-ils formés ? éduqués à l'égalité de sexe ? Parce que franchement y a du boulot.
Aujourd'hui on passe pour une extraterrestre en disant que les poupées ne sont pas réservées aux filles, et le garage aux garçons et que les couleurs n'ont pas de genre... alors je me demande comment ils pourraient contrôler l'application de cette charte.
Personnellement, je trouve que c'est une idée très très intéressante cet ABCD de l'égalité.
Hey ! Il me semblait bien avoir lu un de tes posts disant que tu étais instit !
Tu pourrais développer un peu ton expérience ? Quand tu dis "franchement y a du boulot" ?
Très concrètement, toi qui as l'expérience "de terrain", qu'est-ce que tu attends de ce programme ? (en termes de formation, d'outils, etc)
Le ministère compte clairement sur l'école pour mener la lutte contre les stéréotypes filles-garçons, mais selon toi quelles conditions sont nécessaires pour que ça marche ? (histoire qu'on puisse interroger la ministre à partir d'éléments concrets !)
Si tu as le temps de nous en parler ce serait super kewl
Je dis qu'il y a du boulot parce que les stéréotypes sont ancrés socialement, et les enseignants font partie de l'opinion publique comme les fournisseurs de matériel péda (le coin des filles/des garçons), les manuels qui nous montrent toujours les filles aux cheveux longs, les garçons aux cheveux courts, les phrases type "Julie aime jouer à la poupée. / Tom aime jouer aux petites voitures", les codes couleurs de genre : bleu/rose, etc.
Pour moi, l'école c'est la première marche du chantier. Mais c'est purement de la déconstruction. Quant les enfants d'à peine trois ans sont si genrés qu'ils se dirigent directement vers ce qu'on attend d'eux : les filles à la cuisine, les garçons au garage, et que tu dois batailler pendant trois mois pour qu'ils comprennent et acceptent qu'il n'y a pas de jeux réservés, tu comprends l'ampleur de la tâche....
A trois ans, des garçons refusent de porter du rose parce que "c'est une couleur de fille", je trouve ça gravissime. Alors il faut répéter pendant des mois que les couleurs n'appartiennent à personne.
Le même enfant met aujourd'hui un sweat avec des tâches de roses et c'est la maman qui te dit "il a voulu absolument porter celui-là mais j'osais pas lui mettre, j'avais peur que les autres se moquent". Et là tu dois tenir le même discours aux parents.
Donc bon, je suis un peu désabusée, j'avoue.
Concernant la formation et les outils, j'en ai aucune idée, justement ça ne touche pas à une formation spécifique aux enseignants, c'est de la déconstruction sociale et je ne vois pas comment faire évoluer certains enseignants englués dans les théories genristes.
Les seules conditions nécessaires sont que les gens croient en ce qu'ils disent, sinon ça ne fonctionnera de toute façon pas. Il faut être sacrément motivé pour tenir le même discours et tenter d'avoir des explications argumentées à un auditoire à qui on répète depuis la naissance que les filles sont ainsi et les garçons font ça.