J'ai vu Unorthodox et One of Us et c'est assez poignant. Je trouve que l'actrice qui joue Esther (Shira Haas?) joue très bien !
Par contre si quelqu'un pouvait m'expliquer certains détails culturels je serais ravie
- pourquoi les femmes doivent se raser la tête ? Si c'est une question de pudeur est-ce qu'elles doivent également être pudiques devant leur mari et à la maison ?
Du coup elles se rasent la tête régulièrement ou juste le lendemain du mariage ?
Pourquoi portent-elles des perruques ?
- qu'est-ce que le câble pété au début de la série ?
- pourquoi il y a de l'aluminium qui entoure tout dans la cuisine, même une chaise ?
Il doit y avoir d'autres questions qui m'échappent.
Hello, je ne sais pas si tu auras eu réponses à tes questions depuis (je suppose) mais dans le doute :
Pour la l'allu, la scène se situe à la période de pessah (en général aux même date que la pâque catholique, pour simplifier, censé rappeler l'exode des juifs d'Égypte), où les pratiquants de la religion juive doivent tout nettoyer chez eux afin de n'avoir plus une seule traces de hamets (la pâte levée en gros en référence à la pâte qui n'a pas eu le temps de levée durant l'exode). De fait, plus rien dans la maison ne doit avoir de contact avec le hamets, toute la maison passe au peigne fin, surtout la cuisine. Après la "casherisation" on recouvre dalluminimum pour que rien ne puisse entrer en contact avec la nourriture. Les placards contenant la vaisselle hamets sont fermés à clefs et on "vend" (parfois uniquement symboliquement) à un non juif toute la nourriture qui contient du hamets, par l'intermédiaire du rabin. (les femmes, quasi exclusivement, passe plus d'une semaine à ne faire que ça la plupart du temps, dans les communautés religieuses, les congés sont de faits sur cette période et dans les milieux laïques vous pouvez être sur que vos collègues les plus religieuses poseront toujours un congé).
Évidement, tout passer à l'allu comme cela révèle l'aspect ultra orthodoxe de cette communauté, et de l'aspect jusquauboutiste de leur pratique, la plupart des juifs que je peux connaître aujourd'hui font leur ménage de pessah et peuvent mettre de l'allu sur les endroits clefs, mais je n'ai encore jamais vu personnellement des chaises dans de l'allu. (ceci traduisant une expérience et ne parle absolument pas pour tout les juifs de France ceci dit hein).
Pour le "câble" au tout début, il s'agit de lerouv. Durant le chabat, les juifs ne peuvent plus rien porter en dehors de chez eux. S'ils veulent par exemple se rendre chez leur famille ou belle famille, comme cela est très fréquent les vendredis soir, ils ne pourront pas porter dans la rue d'argent, de sac, ni même pousser un landeau (d'où leur problématique du début) où même avoir quelque chose dans la bouche. Lerouv est un fil tendu qui délimite les zones où il est tout de même possible de porter durant le chabat afin de permettre aux communautés de se rassembler. Cette délimitation peut être plus franche avec de véritables murailles mais concrètement on trouve surtout des fils tendus discrètement que nous ne voyons même pas si on ne le sait pas. Je ne sais même aps s'il y en a en france, je pense pas que la coutume soit vraiment rependue chez nous, j'en ai entendu parlé que en Amérique perso. Mais ça doit exister ailleurs ^^. Lerouv étant cassé au début de la série et chabat arrivant, les juifs ne peuvent donc rien porter. C'est pour cela que Etsy cache tout sur elle.
Pour le reste les réponses ont été données. Je préciserai juste que oui, les femmes "impures" dorment très souvent dans d'autre chambre que leur mari. Ceci par contre n'existe pas que dans les communautés ultra orthodoxe, des communautés moins strictes l'appliquent aussi. Il existe beaucoup de mikve à Paris par exemple.
Concernant la discution plus généralement :
Pour ce qui est du "russe" aux côtés de moishe, c'est sûrement car les communautés ultra orthodoxes, dont celle décrite dans la série, sont des communautés ashkénazes venant des pays de l'est, dont la Russie (alors que les seffarad vont plus tenir leur racines dans les pays de la péninsule ibérique), ce qui explique entre autre, que le yeddish emprunte des mots hébreux mais surtout allemand et russes et que moishe puisse comprendre ce qu'il se dit. Je n'y vois pas personnellement ici le cliché du : les russes sont les méchants maffieux " mais vraiment les racines ashkénazes des protagonistes. Ce n'est pas parce qu'il est russe qu'il est là, mais parce qu'il est juif (enfin plutôt qu'il en a des racines) et je pense que c'est par ce biais que lui et moishe se sont connus. Qu'il soit dépeint comme un maffieux vient juste renforcer les contradictions de moishe qui est prit entre deux univers.
Pour ce qui est du sentiment de cliché des berlinois que rencontre Esther, la partie sur sa vie aux Usa est réelle et tirée des mémoires de l'autrice du livre, pas la vie à Berlin. C'est peut être ce qui traduit ce sentiment dirrealite. On a d'un côté la narration de quelque chose de très réel, de vécu, de documentaire presque alors que de l'autre côté on a une fiction. Cela ne m'a pas empêche d'aimer personnellement mais je peux comprendre le décalage. Les personnages peuvent peut être, ne pas paraîtrent aussi vrais.
Perso, j'ai beaucoup aimé cette mini série.