@Morpheme Je pense que ça dépend vraiment de notre entourage.
Si tu es dans la classe moyenne et que tu es entouré d'amis venant d'un milieu très privilégié, forcément, tu auras l'impression d'être "précaire", de vivre plus difficilement. Mes deux parents sont enseignants, je viens donc de la classe moyenne intellectuelle, pourtant je n'ai pas l'impression que j'ai "sous-estimé" notre niveau de vie, au contraire. J'ai beaucoup été entourée de personnes nettement moins privilégiés que moi, ce qui m'a permis d'avoir pleinement conscience de ce dit privilège. Peut-être que j'ai même tendance à surestimer le niveau de vie que j'ai pu avoir dans ma famille (quand j'entends d'autres gens parler du fait que les enseignants sont mal payés).
Tu prends l'exemple de jeunes de classe moyenne scolarisés dans le privé, donc forcément, ils étaient entourés de jeunes privilégiés voire très privilégiés (là où dans un établissement public il y aura davantage de mixité sociale, et donc d'autre référentiels que des jeunes venants de familles riches). Plus qu'un problème de perception et de glamourisation de la précarité c'est donc peut-être davantage un problème de référentiel.
Dans le sens où si on est entouré de riches, on va se comparer exclusivement à eux.
Peut-être que l'éducation joue aussi. Je vois mal des parents de droite libérale expliquer à leurs enfants qu'ils sont privilégés.
Du reste, je suis totalement d'accord avec vous tous par rapport au "fantasme" d'une précarité, d'un passé difficile. Sans doute que les gens qui ont ce fantasme se voient comme davantage méritants en se projetant là-dedans. Ca me file la gerbe de voir que des personnalités médiatiques utilisent une fausse image de prolo pour mieux se faire voir. Et de constater qu'à côté, en plus de glamouriser la précarité, ils ne font rien pour aider les pauvres.