Selon moi, la question n'est pas tellement de savoir si on a le droit de faire justice soi-même ou non, ce n'est pas tellement ce qui s'applique ici. De même pour les réactions qui évoquent la peine de mort : ce n'est pas ce qu'on défend quand on s'indigne de la sentence prononcée contre Alexandra Richard. Prôner la peine de mort, ce serait militer pour que cet homme, s'il avait pu être amené face à la justice, subisse ce châtiment. Ce que personne n'a défendu ici il me semble. On ne sait pas encore très bien quelle réponse judiciaire et sociale apporter aux hommes violents (ce qui est sûr c'est que les mesures actuelles sont plus qu'insuffisantes) mais il ne me semble pas que les asso féministes ou les victimes réclament la peine de mort.
Ici, je pense qu'on peut davantage arguer dans le sens où Alexandra Richard a été acculée par les violences que lui faisait subir son compagnon jusqu'à ne plus avoir d'autres alternatives pour se protéger elle et ses enfants. On sait désormais qu'un conjoint violent ne recule devant rien et peut poursuivre sa conjointe jusqu'à l'obsession, et donc que se barrer en emportant les enfants n'est absolument pas gage de survie ou de libération. Même quand on en trouve la force, la réponse apportée par les institutions n'est pas satisfaisante. De fait, on se retrouve sur une logique de "tuer ou être tuée". C'est dans cette optique qu'Alexandra Lange a été acquittée du meurtre de son mari en 2012, par exemple, parce que l'avocat général a pu établir qu'en l'absence de prise en charge satisfaisante par la société malgré ses nombreux appels à l'aide, elle en avait été réduite à cette extrémité pour sauver sa vie et celle de ses enfants.
Visiblement, ce n'est pas la conclusion à laquelle est arrivée la cour pour le cas d'Alexandra Richard. Mais je voulais un peu revenir sur les éléments relatifs à cette affaire (et aux violences conjugales en général) pour établir en quoi, selon moi, il ne s'agit pas tellement de "faire justice soi-même" ici. Mais plutôt de sauver sa peau. C'est différent. Faire justice soi-même serait applicable (à mon sens) si madame Richard avait tiré sur son mari une fois qu'il aurait été mis en état de nuire, pour lui faire payer des années de sévices.
Ici, je pense qu'on peut davantage arguer dans le sens où Alexandra Richard a été acculée par les violences que lui faisait subir son compagnon jusqu'à ne plus avoir d'autres alternatives pour se protéger elle et ses enfants. On sait désormais qu'un conjoint violent ne recule devant rien et peut poursuivre sa conjointe jusqu'à l'obsession, et donc que se barrer en emportant les enfants n'est absolument pas gage de survie ou de libération. Même quand on en trouve la force, la réponse apportée par les institutions n'est pas satisfaisante. De fait, on se retrouve sur une logique de "tuer ou être tuée". C'est dans cette optique qu'Alexandra Lange a été acquittée du meurtre de son mari en 2012, par exemple, parce que l'avocat général a pu établir qu'en l'absence de prise en charge satisfaisante par la société malgré ses nombreux appels à l'aide, elle en avait été réduite à cette extrémité pour sauver sa vie et celle de ses enfants.
Visiblement, ce n'est pas la conclusion à laquelle est arrivée la cour pour le cas d'Alexandra Richard. Mais je voulais un peu revenir sur les éléments relatifs à cette affaire (et aux violences conjugales en général) pour établir en quoi, selon moi, il ne s'agit pas tellement de "faire justice soi-même" ici. Mais plutôt de sauver sa peau. C'est différent. Faire justice soi-même serait applicable (à mon sens) si madame Richard avait tiré sur son mari une fois qu'il aurait été mis en état de nuire, pour lui faire payer des années de sévices.
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