L'incontrolable jouissance du viol en France
Il y a un sujet polémique dans les débats féministes qui me met hors de moi, c'est arguer que des meufs ont des orgasmes pendant leur viol. Quelque chose qui peut paraître oh grand absurde pour certaine personne et qui devient un argument courant en ce moment. Merci Catherine pour la liberté d'importuner de nous rendre la vie encore un peu plus dure alors qu'on t'avais pas demandé de l'ouvrir. Comment va ta carrière ? Tu as tant besoin de ces feux médiatiques pour ré-exister sur la scène nationale ? Ça va, c'est pas toi qui en porte le prix !
Alors, encore, merci à tous le monde qui se permet de débattre là dessus, de parler en notre nom pour répandre des absurdités sans être passé à la casserole. Délire de légitimité à l'expérience, oui un peu, laissons nous ça ! Il faut parler, laissez nous parler, mais ayez le respect de l'écoute, et l'humilité dans le débat.
Mais c'est pas uniquement lié à ça : comment pouvoir imaginer qu'une femme à un moment donné puisse atteindre la jouissance ultime que représente l'orgasme dans une situation de violence physique et mentale que représente un viol, c'est à dire, un rapport sexuel non consentie. C'est beau, c'est édulcoré comme expression. Avec des termes pareils, tout le monde peut se saisir du sujet en restant politiquement correcte.
Pourtant, le viol, c'est glauque, cru et dégueulasse. C'est une bite qui rentre dans un orifice contracté par la peur, dernière expression du non-consentement. Ça n'empêche que même cette expression physique du non, est bafoué est martyrisée par une bite dure d'excitation de l'autre. Cet orifice martyr renvoi une douleur aigue à l’entièreté du corps, comme un appel à l'aide à l'âme pour qu'il trouve le moyen de retrouver la paix. L'âme à ce moment, elle a déjà abandonnée, elle est partie se blotir dans un coin du cerveau en fermant les yeux, et en parlant très fort pour rien entendre de ce qui se passe en attendant que ça se finisse. Plus d'armes. Ahh mais elle s'est même pas débattue, c'est peut-être qu'elle le voulait un peu quand même.
Bah oui, c'est bien connue, les femmes passives habituellement dans l'acte sexuel, célèbre étoile de mer, laisse l'homme faire ses petites affaires en leur sein, la situation est classique. Pauvres hommes qui ne peuvent donc savoir si un rapport sexuel est consenti ou non avec leur partenaire. Animaux, que nous sommes, non doué de la parole et de l'écoute, annihiler par nos désirs profonds. Dans sa grande inactivité, la femme, appelons la femelle, allons-y, est dons disposée à avoir un orgasme dans ces conditions.
Vous avez dit, orgasme ? Le truc que cinquante pourcents des femmes n'atteignent pas dans des rapports sexuels consentis ? Mais pourtant, à vos yeux, l'orgasme est mécanique. Oui, oui, détendez-vous, il suffit d'être bon connaisseur, titiller le bon endroit, le fameux point G, au bon moment et au bon rythme pour que les vagues de plaisir tant recherchées se déclenchent… Et bim ! Cela fait de vous un bon coup !
Je m'inquiète pour votre vie sexuelle, vous qui parlez en mon nom. J'ai bien peur que mon étiquette de femme violée viennent s'écraser sur vos représentations, je connais beaucoup mieux mon corps et mes désirs que vous. Bien oui, désillusion, l'orgasme n'est pas mécanique : il est le fruit d'une disposition mentale au désir crée par la confiance en son partenaire, et le lâcher prise qui s'en suit, combiné à un ensemble de pratiques convenant au corps spécifique de la dame. Merde, c'est beaucoup plus compliqué vu comme ça ! Non seulement, je dois respecter ma partenaire pour qu'elle est confiance en moi, en plus je dois être à l'écoute de ses désirs pour trouver la combinaison parfaite…. Et ma bite, dans tout ça !
Alors, ça y est, l'association viol/orgasme sous cet angle vous paraît plus compliqué ? Allez, on en rajoute une dernière couche. Le viol, est double : d'une violence physique à une violence mentale. Le petit orifice tout contracté de tout à l'heure est celui recevant majoritairement la violence physique, d'autres sur le corps peuvent s'ajouter, c'est même pas la question. La violence, ça fait mal, oui, oui. Et si on veut classer les sensations sur un continuum : la douleur est à l'extrême opposé de la jouissance. Donc quand on se fait violer messieurs, mesdames privilégiées, on a mal, notre corps rejette l'outil de l'infraction corporelle, et notre cerveau ne nous permet pas de mouiller.
Ah oui, la mouille, ou cyprine. C'est quelque chose qui est sécrété sous les ordres du cerveau pour faciliter la pénétration du pénis, et les sensations de plaisir afin de rendre l'acte plus attrayant et donc l'insémination plus facile, délire de reproduction de la race vous savez. Alors pendant, un viol, bah y'en a pas ! Je ne sais pas si vous avez déjà eu, ou essayer d'avoir un rapport sans mouiller. Parfois le corps ne suit pas le cerveau, on ressent du désir, mais on ne mouille pas, une certaine forme de panne comme celle de ces messieurs. Et bien, sans cyprine, le rapport est particulièrement douloureux, on utilise alors des artefacts comme le lubrifiant, ou des préliminaires plus longues.
Bref physiquement le viol ne donne pas de plaisir.
Et mentalement, il ne le permet pas. Voir plus haut les explications sur l'orgasme. Confiance, spécificité des pratiques à la personne, je vous apprends pas quelque chose, si je vous dit que le violeur n'est pas à l'écoute des désirs de la femme, ni que celle-ci ne fait pas confiance au mec qui vient de pénétrer son corps honteusement.
Après, je vois bien d'où ça vient vos représentations … du porno ? Ouh mais là c'est tabou, madame ne regarde pas de porno hard le soir seule dans sa chambre.
Bon alors, de tes propres expériences masochistes ? Au passage, le sexe masochiste est du sexe consentie. La violence physique reçue, contraste avec l'activité sexuelle, s'opère alors un espèce d’ascenseur émotionnel entre la douleur et le plaisir, objet du fantasme. Mais non, voyons ce sont des types chelous, ceux qui ont ce genre de fantasmes, tu n'en fait bien sur pas partie. Et puis, c'est des fantasmes, c'est de l'ordre du privé et de l'intime, ce n'est pas à mettre sur la scène public, un peu de décence tout de même.
Bon un dernier petit facteur pour la route, la célèbre culture du viol, il faudrait un papier entier pour en parler !
Alors vos argumentaires de merde, pour avoir l'air transgressif en société, remballez-les ! Et pensez que le nombre de personnes ayant subi un viol en France est in chiffré, donc c'est pas de trop de penser que si vous parlez dans un groupe où il y a 5 femmes, il y a de grandes chances qu'au moins une ou deux ai été violée sans que vous ne le sachiez.
Et qu'un discours pareil, ça en rajoute à la difficulté de porter l'étiquette violée en société. Et qu'un discours pareil, pour briller en société, ça en vaut pas le prix de ta voisine muette de colère, de honte, et de mépris pour ta sale tronche. Et qu'un discours pareil, ça peut pas exister même dans une société charlie comme la notre, parce qu'il y a des limites à la liberté d'expression.
Oui, non, on peut pas dire qu'un noir c'est sale, au même titre qu'on peut pas dire qu'une femme violée a eu un orgasme, désolé …