Pour C. Mc Cullers, déjà il faut savoir que j'ai lu que Le coeur... et L'horloge sans aiguilles. Et dans le deuxième j'ai été un peu déçue par ce qui m'a plu dans le premier et que je n'ai pas retrouvé, justement ce à quoi je faisais référence. J'ai un peu de mal à en parler parce que je sais pas si c'est pas juste un sentiment à la lecture, comme ça, je suis pas sûre d'avoir de quoi répondre.
Quoiqu'il en soit elle me donne l'impression, quand elle narre les trucs, d'avoir une distance qui fait d'une certaine façon qu'elle ne part de rien. C'est peu clair, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il me semble que ça pourrait rejoindre ton idée de naïveté (et je crois bien avoir eu le même terme après l'avoir lu !). Bref contrairement à ce qui serait une écriture féminine qui peut-être même en narrant des faits de façon tout à fait extérieure à l'intrigue et aux personnages, garderait quelque chose marqué par, disons, une référence implicite à des grands principes, au grand tout de la vie, aux sentiments universels, même si c'est sans jamais le dire.
Tandis que dans ce roman, ça m'a fait l'effet inverse (et j'adore ça !), autrement dit qu'il n'a pas l'air d'y avoir de référent implicite qui serait la base d'un jugement de l'intrigue (supposé provoquer tel ou tel effet), mais qu'il y a quelque chose qui fait que c'est seulement le texte qui compte, rien derrière, tout a l'air très naïf au début (j'avais fini par me demander si c'était pas C. Mc Cullers qui l'était) puis on découvre que c'est pas le cas du tout.
Ca doit être du charabia mais c'est parce que c'est déjà comme ça dans ma tête.
Ben, moi, j'ai beau avoir dit le contraire tout à l'heure par rapport à l'origine, j'ai l'impression que non, puisque je n'arrive pas vraiment trouver une femme aussi masculine qu'un homme, tandis que pour l'inverse ça va sans problème... Il faut dire aussi que j'ai pas lu des masses de femmes.
Mais c'est vrai que d'une certaine façon, on peut peut-être voir ça aussi culturellement, par rapport à ce à quoi faisait référence Kenza tout à l'heure (pas de femmes pendant longtemps). Je me dis que c'est peut-être à cause de ça : quoiqu'elles fassent les femmes débarquent de toute façon tard par rapport aux hommes, et il y a peut-être quelque chose qui fait que, même en cherchant à avoir une écriture masculine, elles restent obnubilées (malgré elles) par ce par rapport à quoi elles écrivent (= les hommes) et écrivent donc différemment de ça.
Ce qui expliquerait qu'il n'y ait pas (enfin je n'en connais pas) de femmes comme Orwell ou Mirbeau, qui selon moi sont des écritures fortes mais exemptes de quelque chose qui n'est jamais dit... alors c'est pas facile à expliquer. Comme dit Nephtys, des écritures qui sont l'inverse de ce qui est "teinté de sentiments" (mais pas forcément mièvre), une teinte, justement : quelque chose qui est ailleurs... ahah. Alors que là il n'y aurait rien : rien que le texte, ses idées, sa franchise et sa force.
J'aimerais bien trouver deux textes du même style (dans l'idée), de la même époque et traitant plus ou moins du même sujet, mais écrits par un homme et une femme, pour comparer.
Quoiqu'il en soit elle me donne l'impression, quand elle narre les trucs, d'avoir une distance qui fait d'une certaine façon qu'elle ne part de rien. C'est peu clair, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il me semble que ça pourrait rejoindre ton idée de naïveté (et je crois bien avoir eu le même terme après l'avoir lu !). Bref contrairement à ce qui serait une écriture féminine qui peut-être même en narrant des faits de façon tout à fait extérieure à l'intrigue et aux personnages, garderait quelque chose marqué par, disons, une référence implicite à des grands principes, au grand tout de la vie, aux sentiments universels, même si c'est sans jamais le dire.
Tandis que dans ce roman, ça m'a fait l'effet inverse (et j'adore ça !), autrement dit qu'il n'a pas l'air d'y avoir de référent implicite qui serait la base d'un jugement de l'intrigue (supposé provoquer tel ou tel effet), mais qu'il y a quelque chose qui fait que c'est seulement le texte qui compte, rien derrière, tout a l'air très naïf au début (j'avais fini par me demander si c'était pas C. Mc Cullers qui l'était) puis on découvre que c'est pas le cas du tout.
Ca doit être du charabia mais c'est parce que c'est déjà comme ça dans ma tête.
Ruby a dit :(Finalement, je remarque que toutes, plus ou moins, on reconnaît plus la part "culturelle", donc constructionniste, me trompe-je?)
Ben, moi, j'ai beau avoir dit le contraire tout à l'heure par rapport à l'origine, j'ai l'impression que non, puisque je n'arrive pas vraiment trouver une femme aussi masculine qu'un homme, tandis que pour l'inverse ça va sans problème... Il faut dire aussi que j'ai pas lu des masses de femmes.
Mais c'est vrai que d'une certaine façon, on peut peut-être voir ça aussi culturellement, par rapport à ce à quoi faisait référence Kenza tout à l'heure (pas de femmes pendant longtemps). Je me dis que c'est peut-être à cause de ça : quoiqu'elles fassent les femmes débarquent de toute façon tard par rapport aux hommes, et il y a peut-être quelque chose qui fait que, même en cherchant à avoir une écriture masculine, elles restent obnubilées (malgré elles) par ce par rapport à quoi elles écrivent (= les hommes) et écrivent donc différemment de ça.
Ce qui expliquerait qu'il n'y ait pas (enfin je n'en connais pas) de femmes comme Orwell ou Mirbeau, qui selon moi sont des écritures fortes mais exemptes de quelque chose qui n'est jamais dit... alors c'est pas facile à expliquer. Comme dit Nephtys, des écritures qui sont l'inverse de ce qui est "teinté de sentiments" (mais pas forcément mièvre), une teinte, justement : quelque chose qui est ailleurs... ahah. Alors que là il n'y aurait rien : rien que le texte, ses idées, sa franchise et sa force.
J'aimerais bien trouver deux textes du même style (dans l'idée), de la même époque et traitant plus ou moins du même sujet, mais écrits par un homme et une femme, pour comparer.