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[Wesley]

L'anorexie, c'est pas une histoire de calories, et de privation. Une anorexique ne se prive pas de nourriture, en général

C'est vrai qu'une anorexique ne reconnaît que rarement se "priver" : dans cette maladie, soit on n'a plus faim, soit la nourriture dégoûte, etc., alors oui, dans sa tête on est de bonne foi en disant ne pas se priver. Mais le fait est qu'on ne mange plus comme une personne saine, et que tout ce qui paraît calorique devient repoussant. C'est une barrière mentale qui se cache sous un autre nom, dans la tête de l'individu, mais c'est bel et bien de la privation.
Et si, bien sûr, c'est une histoire de calories. Les compter pour ne pas "dépasser" un certain quota, craindre de manger trop calorique et grossir, c'est partie intégrante de la maladie.

(cela dit, ce qui marche dans un sens ne marche pas nécessairement dans l'autre. Une fille qui compte ses calories pour manger ne sera pas nécessairement anorexique. Mais une anorexique comptera nécessairement ses calories. Il faut associer ça à toutes les "manifestations" dans la vie de la personne. Et honnêtement, si là tu ne vois pas ce qu'on expose juste sous ton nez, ça ne montre qu'une chose : décidément, les gens sont sacrément démunis face à cette maladie, ça fait peur... :o )

 

[Wesley]

Rrrra, du coup j'oublie de te répondre, Asuka... Pardon... :o

Je suis tombée dans l'anorexie, pourtant je n'ai jamais été en surpoids non plus, je n'avais jamais eu le moindre problème alimentaire, même pas le moindre petit régime !
Et puis les deux fois où je suis retombée dans la maladie, j'étais bien dans ma vie. Enfin ça s'est déclenché après des périodes de "choc émotionnel" (stress scolaire la première fois ; rupture la seconde) Mais le temps que la maladie s'installe, j'avais réglé tout ça, je croyais avoir tourné la page, etc. Comme une bombe à retardement, en fait.
Et à partir de là, c'est difficile d'être "mal" dans sa vie : tant que le régime fonctionne et qu'il n'y a pas d'entorse, il n'y a pas de culpabilité. On continue à voir les résultats, la maîtrise du corps, la graisse qui fond, et c'est jouissif, quelque part. Et maigrir est un puissant euphorisant, ça fait des hormones de plaisir dans le cerveau. Donc on peut largement être en anorexie et mener une vie normale, en dehors de la nourriture, bien sûr...

 

[Malinshka]

Hm je dis des bêtises, j'édite, je préfère laisser ça aux filles qui s'y connaissent

 

[Lezzie On X]

Personne ici ne peut diagnostiquer une autre fille d'anorexique ou boulimique, mon Dieu !!!

 

[Wesley]

Oh si, on peut. Pas dans tous les cas, pas avec toutes les personnes, c'est certain. Mais quand tu as eu toi-même ces problèmes là et que tu retrouves mot pour mot tes pensées de l'époque, et que tu parles un peu avec la personne, etc.
Si tu n'en es pas convaincue, poru continuer dans le racontage de vie : ce sont les Madmoizelles d'ici même, cette année même, qui m'ont fait prendre à un certain moment que j'étais dans la boulimie. J'avais blogué pour raconter ce que je pensais, vivais, et les commentaires m'ont fait prendre conscience de ce problème et c'est grâce à ça que je me suis reprise.
Alors si, dans certains cas, on peut.

 

[Lezzie On X]

Si tu le dit, mais moi je reste sur ma position que seul un médecin peut diagnostiquer une personne d'ano/boulimique, et après l'avoir observé pendant plusieurs jours. C'est bien trop facile de s'auto-diagnostiquer.

 

[Euphoria]

Moi j'affirme avec une grande certitude qu'il n'y a qu'une fille anorexique qui est venue parler ici, et ce que je veux dire, c'est que dans les troubles alimentaires, il n'y a pas que l'anorexie et la boulimie, ce sont les mots que l'on connait.

Certes la plupart des filles ont des problèmes avec la nourriture, mais seulement 2% de la population est anorexique.

 

[Wesley]

Oh par contre oui, je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait qu'on ne peut pas s'auto-diagnostiquer, pas de controverse là dessus !
(seulement je ne parlais pas de ça... :o )

 

[AnonymousUser]

Ca peut paraitre bizarre de dire ça mais ce sujet me rassure...
Jusqu'à il ya 1 an et demi,je ne faisais pas attention à ce que je mangeais,et d'ailleurs je mangeais peu,on me faisait souvent la réflexion.Mais je n'étais pas maigre,j'étais juste ce qu'il faut.J'avais conscience de ça,et je savais ma chance.
Sauf que je suis tombée amoureuse et sur moi ça a un effet inverse,je mange beaucoup(l'euphorie,l'euphorie),et on mangeait vraiment n'importe quoi avec mon copain(gaufrettes au miel,schweppes et cie).Du coup j'ai pris 2 kilos,ce qui n'est pas énorme.Puis je suis partie deux mois à Londres et là c'était le relâchement total.J'avais self tous les soirs à 17h,et le midi je devais me débrouiller.Comme tout est tellement cher là bas,je mangeais presque rien à 12h mais à 17h j'étais affamée et quand j'dis affamée,c'est pas du tout exagéré;donc je me goinffrais,et la nourriture anglaise est pire que tout,grasse et lourde.
Revenue en France,je me suis prise en main(Weight Watchers,abdos,piscine et footing) et j'ai perdu 4 kilos.Sauf que c'est difficile de s'y tenir toute l'année,donc j'en ai repris 2 mais je garde mes bonnes habitudes(sport et pommes au goûter).
Mais depuis cette période,je n'ai plus un rapport sain avec la nourriture.Je culpabilise tout le temps,je calcule,j'angoisse.Ce qui fait que les "débordements" sont plus fréquents...Et mes cuisses en ont pris un coup hum.Tout le monde se fout de moi(sauf ma mère) parce je n'ai pas à m'inquiéter.
Mais je paierai cher pour revenir à ma période insouciante...

 

[Wesley]

au final, qu'est-ce que ça vous rapporte ?

Etant dans les filles qui prennent ça (trop) à coeur, je tenais à te répondre...
Mon anorexie je l'ai vécue toute seule du début à la fin. Jamais une personne pour m'aider, jamais une personne pour m'encourager, me parler, rien. Autour de moi on faisait l'autruche. Vu mon étant de santé j'aurais largement pu clamcer, et la seule chose qu'ils auraient dit c'est : "oh ?! pourquoi ?! elle allait teeeeellement bien !"
Ne pas prendre les choses aussi au sérieux me serait impossible, parce que c'est comme ça que tout le monde réagit. "Un problème ? Mwoué, c'est sa vie, peu importe". Alors pour les problèmes courants, pourquoi pas, mais pour un problème où la vie est en danger je refuse de rester là à détourner le regard et à jouer les filles qui ne voit rien.

Maintenant que je m'en sors c'est une des choses qui compte le plus pour moi : j'aimerais vraiment pouvoir aider, apporter de l'espoir, ou peu importe, juste que tout ça puisse servir à d'autres, un jour, que cette épreuve n'ait pas été vaine.

(et poser les mots sur un problème, c'est la première façon de l'accepter. Sans acceptation, pas de guérison, so...)

(P.S. : Atsu, tu pouvais poser la question directement, puisque j'étais dans ta question ! )

 

[Wesley]

Je tombe d'accord avec toi sur le "whatever". Adjugé vendu ?

 

[Astéria]

J'ai longtemps hésité avant de venir poster ici car je ne sais pas vraiment où me situer. Il est maintenant clair et net que j'ai un problème avec la nourriture mais je n'aurais pas la prétention de me diagnostiquer anorexique moi même. Je n'ai pas été voir de médecin ni rien mais plusieurs personnes m'en ont parlés et c'est vrai que je ne suis pas aveugle non plus, quelque chose cloche.

C'est super surnois parce que je ne m'en suis pas rendue compte. J'ai toujours fais attention à ma ligne dans les limites du raisonnable. C'est à dire que je mangeais sainement, pas de grignotages, des légumes et fruits, féculents en quantités raisonnables, etc... Puis pratiquement du jour au lendemain, c'est ce qui est le plus étrange, je me suis d'abord mise à réduire les quantités.

Puis petit à petit, il m'est devenu tout simplement impossible d'avaler certains aliments. Des aliments que je qualifie maintenant d'interdits. Notamment féculents. Je n'y touche plus du tout. Les seules choses qui passent sont les légumes, les yaourts maigres (sinon je n'en mange pas) et les fruits (et encore, je les coupe en 2).

Je me suis mise à faire du sport tous les jours pour éliminer. D'abord 30 minutes, puis c'est passé à 40 et l'envie d'augmenter encore est là. Sauf que maintenant quand je fais mon stepper, j'ai mal au coeur et mes oreilles se bouchent, ça devien très dur alors je n'arrive pas à augmenter la dose, ce serait peut-être au dessus de mes forces.

Et je crois avoir perdue mes règles. J'ai arrêté la pilule, c'est peut-être dû à ça mais ça fait un mois que je ne les aient pas eues, j'attends de voir. Peut-être est-ce un simple dérèglement ?

C'est vrai que ce n'est pas qu'une question de volonté. C'est dingue car je sais que je joue avec ma santé. Je donne des conseils aux autres, je sais ce qu'il faut manger pour ne pas être carencée mais moi, je ne peux pas le faire. Je n'y arrive pas.

On me dit d'aller voir un médecin mais je ne veux pas. Dans un sens, je sais qu'il faudrait mais dans l'autre, j'ai une trouille bleue de grossir alors je ne veux pas.

Mon rapport avec la bouffe est devenue chaotique. Par exemple, toutes les semaines, je me lance une sorte de défi le dimanche. Manger "normalement" une journée, sans compter les calories. Manger ce qui me fait plaisir comme une personne ne faisant pas spécialement attention à sa ligne. Je ne sais pas si c'est parce que mon estomac s'est énormément rétréci ou si c'est vraiment parce que je me goinfre (j'ai toujours l'impression de me goinfrer de toutes façons) mais en général, j'ai très très très mal au bidou. Tous les dimanches, c'est le même cinéma. Je suis malade comme un chien toute la nuit mais je ne vomis pas. J'ai le ventre hyper gonflé au point de ne pas pouvoir me lever. C'est vraiment atroce, sans parler des douleurs de mon système digestif. Je suppose qu'il n'a plus l'habitude de travailler alors quand pour une fois, je lui file du boulot, monsieur est fainéant.

Bref... Je pèse maintenant 41.5 kg pour 1m63, pensez-vous que je risquerais de me faire hospitaliser à ce poids ? Suis-je en anorexie ? J'arrive pas à me situer. Je regarde l'IMC sur plein de sites et ce n'est jamais la même chose. Quelquefois, je suis carrément en grave dénutrition, sur d'autres c'est juste un peu maigre, etc...

J'en sais vraiment rien en fait...

Comme d'autres l'ont dit la question de savoir si tu es anorexique ou pas n'est pas le principal problème: Il y a un problème, ça c'est sur.

A la vue de ta perte de poid rapide, du fait que de + tu sois partie d'un poid normal pour ta taille à la base, puisqu'il me semble que tu fesais genre 58 kilos en janvier/février non? Pour passer a 41 ça fait presque 20 kilos, ce en même pas 6 mois, alors qu'à la base tu n'étais pas en surpoid.

A la vue des menus que tu annonçais sur le sujet "Dans ton assiette" et dans tes blogs, ou nous voyons clairement que tu mange pas assez du tout, quand tu disais par exemple manger 300 calories à la journée ou moins alors qu'il faut 2000 calories par jours pour une femme adulte normale pas sportive de haut niveau et pas enceinte.

Du fait qu'apparement tu n'aurais plus tes règles et tous les autres effets que tu décris:

Je ne sais pas si tu es anorexique ou non mais en tout cas tu es sans doute en dénutrition et en sous-alimentation.
Les autres effets des carrences alimentaires risque de se faire sentir sous peu:

-Si tu n'a plus tes règles et que tu continu à te sous-alimenté comme tu le fais et à maigrir, tu risque la stérilité.
-Tu risques de perdre tes cheveux: Tu es obligatoirement carrencée en fer avec ce que tu manges. Ce serait quand même dommage
-Avant de tomber tes cheveux vont devenir de plus en plus secs, ternes et cassants, toujours par rapport aux carrences alimentaires.
-Tes ongles vont aussi devenir cassants, et vont jaunirs par rapport aux carrences alimentaires.
-Ta peau va devenir terne et ton teint brouillé, idem carrences alimentaires.
-Tu risque des problèmes osseux et même musculaires.
-A plus long terme si tu continue toujours à maigrir et à manger trés peu, tu risque des problèmes cardios-vasculaires tout ça, genre si tu descends en dessous de 40 kilos, c'est grave. En effet il me semble que ta famille peut même demander hospitalisation en dessous de 40 kilos. ( En + tu fais pas 1m50 mais quand même 1m63 ).

Bref, il est clair que tu ne t'alimentes pas assez, que tu es en sous-alimentation et de ce fait en dénutrition: Les effets que je te décris sont bien réels. Pour les évités, la seule solution et de peu à peu augmenter les quantités de nourritures et de nouveau rediversifié les aliments, réintégrés peu à peu ceux que tu t'interdisaient. Car comme tu le dis quand tu remanges normalement le dimanche, ton estomac et ton intestin ne sont plus habitués, donc forcément ça assimile mal. Il faut revenir à une alimentation normale et équilibrée peu à peu.