Ahmed, 8 ans, au commissariat pour "apologie du terrorisme"

[Denis]

Ahmed, un écolier niçois de 8 ans a été convoqué et entendu mercredi dans un commissariat de la ville pendant près de deux heures pour "apologie du terrorisme".

L'histoire commence le 8 janvier au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo. En classe l'instituteur d'Ahmed demande à ses écoliers : "êtes-vous Charlie ?" Réponse du gamin : "non, parce qu’ils ont caricaturé le prophète. Moi, je suis avec les terroristes".

Le prof alerte le directeur qui convoque l'enfant et les parents puis décide de porter plainte pour "apologie du terrorisme".

Voilà pourquoi cet enfant a été entendu aujourd'hui par un officier de police judiciaire dans le cadre d'une audition libre.

L'avocat d'Ahmed Me Guez Guez dénonce "l’hystérie collective actuelle autour de cette notion d’apologie du terrorisme"

C'est le moins que l'on puisse dire.

A la question posée cet après-midi par l'officier de police judiciaire "qu'est ce que veux dire le mot terrorisme pour toi ?", le gamin a répondu "je sais pas".

Et moi là, je sais pas quoi dire devant autant de connerie. Espérons que le ministère de l'Education nationale aura à coeur d'aller au bout de son enquête. Racisme ? Incompétence ? Quoi qu'il en soit, il faut faire le ménage dans cette école si les faits sont confirmés.

 

[Denis]

Ce matin, le maire de Nice Christian Estrosi apporte sur twitter son "soutien au directeur d'école qui a dénoncé les faits avec courage. J'attends de la justice de la fermeté face à la responsabilité parentale".

 

[Denis]

A la question "fallait-il amener cet enfant de 8 ans au commissariat", les auditeurs de Jean-Jacques Bourdin sur RMC répondent oui à 76%...

 

[Solstice]

Ça devient un peu n'importe quoi tout ça. On traite pas un gosse de huit ans comme on traite un adulte, ça a juste aucun sens. Plutôt que porter plainte et l'envoyer au poste, il serait tellement plus sage de convoquer ses parents, discuter avec lui, lui faire comprendre certaines choses, etc. Contrairement à ce que pense Estrosi, c'est pas du courage d'aller dénoncer un gamin au commissariat, c'est refuser ses responsabilités. Le directeur de cette école, école censée apprendre des choses aux gamins envoie le message "On préfère envoyer les gosses chez les flics qu'en discuter avec lui". Bravo, génial. Quand on est enfant, on comprend pas tout, on répète un peu tout ce qu'on lit un peu partout et voilà. Après je nie pas que les gosses peuvent avoir un mauvais ond et être déjà biens barrés à cet âge là (j'en ai fais les frais) mais il est certain qu'il serait plus intelligent et pédagogue d'en discuter avec lui et lui faire comprendre pourquoi ce n'est pas bien de soutenir les terroristes plutôt que de lui foutre la peur de sa vie en l'envoyant au commissariat.

Bref, j'applaudis des deux mains.

 

[Denis]

Excellent papier des décodeurs du Monde :
Apologie du terrorisme : pourquoi un enfant de 8 ans a t-il été entendu par la police ?

 

[schizophrenia]

A six ans, j'étais totalement fan d'Oussama Ben Laden. Parce que A) je ne savais pas qui il était. Et B) sa marionnette aux guignols de l'info était vachement rigolote et son accent très drôle aussi.
Je suis pas sûre, qu'à l'époque j'aurais retenu grand chose d'un passage devant le juge. J'aurais peut être été psychologiquement troublée par ça d'ailleurs. Est-ce que ce passage de ma vie m'a fait devenir une adoratrice de l'Etat-Islamique ? Bien entendu que non, j'ai développé ma conscience du "bon" et du "mauvais" bien plus tard.

Je veux juste mettre en avant le côté totalement absurde de la chose. Huit ans. Il a du l'entendre quelque-part, il doit pas se rendre compte. Pourquoi ne pas simplement lui expliquer ? Avec des mots qu'il comprend ? Pourquoi le traiter de la sorte ?

 

[Myka]

A six ans, j'étais totalement fan d'Oussama Ben Laden. Parce que A) je ne savais pas qui il était. Et B) sa marionnette aux guignols de l'info était vachement rigolote et son accent très drôle aussi.
Je suis pas sûre, qu'à l'époque j'aurais retenu grand chose d'un passage devant le juge. J'aurais peut être été psychologiquement troublée par ça d'ailleurs. Est-ce que ce passage de ma vie m'a fait devenir une adoratrice de l'Etat-Islamique ? Bien entendu que non, j'ai développé ma conscience du "bon" et du "mauvais" bien plus tard.

Là, j'en viens à la question de la responsabilité des parents : ne t'on t'ils rien dit ? Rien expliqué ? Et c'est pareil pour cet enfant : les parents sont-ils ceux qui ont pu avoir un discours genre "je suis avec les terroristes ?" ou ne pouvaient-ils pas expliquer les choses à leur enfant ?

On critique l'instituteur et le directeur, toussa, mais même si je trouve le geste exagéré, je pense qu'il n'est pas si déplacé, peut-être qu'on aurait pu découvrir quelque chose sur la famille du gamin.

 

[Denis]

Mohamed Kebabsa, le père du gamin, a livré sa version des faits devant les caméras. Il affirme que son enfant ne sait pas ce que signifie le mot terrorisme, ajoutant que l'attentat de Charlie Hebdo était "un acte barbare".

http://www.itele.fr/france/video/le-pere-assure-que-son-fils-ignore-ce-quest-le-terrorisme-109813

 

[Aamu.]

En voilà une bonne raison pour ce gamin de se radicaliser plus tard ! Bravo !

 

[Aleynia]

D'un côté à 8 ans être entendu par la police pour apologie du terrorisme c'est un peu gros.

Après ces paroles à 8 ans tu les sors pas de ton chapeau... Tu les as bien entendue quelque part...

Ca me laisse vraiment perplexe, mais clairement une audition c'était peut-être un peu fort...
Un dialogue avec ce petit garçon dans une volonté de lui faire comprendre ses paroles, pourquoi c'est pas bien, toussa toussa, dans un contexte educatif à l'école avec un psy ou je sais pas, aurait peut-être été plus adapté? Là il va juste être traumatisé et ça lui donnera encore plus de raisons de se radicaliser...

 

[Calipo]

Oui enfin en lisant l'article du Monde jusqu'au bout on se rend compte que tout n'est pas si clair que ça.

Je sais pas moi mais ça ne vous embête pas de vous enflammer pour un truc sans avoir même cherché à creuser un peu le sujet?? on part direct du principe que le directeur et le professeur sont des racistes assez cinglés pour refuser son insuline à un gosse diabétique (dans d'autres articles c'est différent, il aurait été frappé par le directeur, c'est assez flou), et tout ça sur la base de.... ah bah rien en fait, juste des tweets (ouh c'est du sérieux!) et l'avocat de la famille qui dit que des gens aurait dit que, ou que le gosse aurait entendu que.... Donc en gros zéro source fiable, un seul son de cloche, un mec dit qu'il a vu la lumière et tout le monde applaudit.

Après on a d'un côté une famille dont le père estime qu'il est normal de s'introduire régulièrement sans autorisation dans l'école pour s'expliquer avec des gosses de 8 ans (???), des soupçons de maltraitances sur d'autres enfants de la famille, et un gosse restant qui tient des propos tout de même assez spéciaux pour un gamin du 8 ans.

De l'autre on a un directeur d'école qui dit avoir essayé de discuter de l'incident avec le père, avec la mère, que ça dégénère avec le père, d'où une plainte contre le père pour qu'il se trouve un autre passe-temps que de s'introduire dans l'école de son fils quand ça lui prend, un prof dont on ne sait rien, la police qui dit qu'il n'y a pas de plainte contre l'enfant et que l'enfant a été reçu avec son père dans le cadre d'une audition suite à un signalement à la protection de l'enfance, comme le prévoit la loi.

Donc en gros on a le témoignage du père qui dit que son fils est entouré d'affreux racistes, et du coup ça veut dire qu'on ne doit pas se poser de questions??? Bah c'est génial alors, le Directeur est un menteur raciste (probablement violent!), le prof un menteur raciste (probablement violent!), tous les officiers de police de Nice sont des menteurs racistes (et eux c'est des flics donc c'est sûr qu'ils sont violents! et en plus ils sont débiles, ils pensent tous que le gosse de 8 ans est un terroriste dans l'âme et croit dur comme fer à ce qu'il raconte) c'est cool. Je pointerais bien du doigt qu'on a pas eu de vrai témoignage d'aucun autre protagoniste de l'affaire mais bon pourquoi on se fatiguerait à avoir la version détaillée des événements par des gens dont on est certain que ce sont des racistes?

Donc surtout faut clouer personne au pilori, sauf les gens dont il se pourrait qu'éventuellement, peut-être, sans réelle preuve, ils soient racistes?? c'est pas mal concept, un peu moyenâgeux, mais pas mal.

 

[schizophrenia]

Oui enfin en lisant l'article du Monde jusqu'au bout on se rend compte que tout n'est pas si clair que ça.

Je sais pas moi mais ça ne vous embête pas de vous enflammer pour un truc sans avoir même cherché à creuser un peu le sujet?? on part direct du principe que le directeur et le professeur sont des racistes assez cinglés pour refuser son insuline à un gosse diabétique (dans d'autres articles c'est différent, il aurait été frappé par le directeur, c'est assez flou), et tout ça sur la base de.... ah bah rien en fait, juste des tweets (ouh c'est du sérieux!) et l'avocat de la famille qui dit que des gens aurait dit que, ou que le gosse aurait entendu que.... Donc en gros zéro source fiable, un seul son de cloche, un mec dit qu'il a vu la lumière et tout le monde applaudit.

Oh mais dis donc, qu'est-ce que c'est sympa de discuter avec toi. Comme tu n'es pas condescendante. (ce serait cool que tu ailles lire la charte s'il te plait). J'arrête l'ironie, mais le ton de ton message m'a dérangée.
Donc oui comme tu le dis si bien, il est difficile de "comprendre" les tenants et les aboutissants dans l'affaire car il est "trop tôt", car les versions sont très contradictoires, car il y a énormément de récupération politique. Mais de ce que je sache, tout ce que tu mets en avant (tu présumes que le père est étrange), ne concerne pas l'enfant mais les parents non ? Dans ce cas quel besoin d'interroger un petit garçon de huit ans ? Il existe plein de procédures pour intrusion, diffamation etc.
Et personne n'a présumé ici qu'untel ou qu'untel était raciste (bien qu'Estrosi ne me semble pas le plus grand défenseur des minorités et du vivre ensemble) on s'interroge juste sur le bien fondé de la procédure sur le bien être d'un enfant de huit ans.