Bref. La logique capitaliste de "si on a besoin de toi, tu seras bien payée" est de toutes façons fausse (bonjour les infirmier.es, les profs, les éboueur.ses, bref, les travailleur.ses essentiel.les, vous faites quoi de la TONNE de thunes que vous recevez, là ? On smet bien ?) : si le capital a besoin de toi pour fructifier ou se justifier, oui, tu auras un joli salaire.
C'est clair ! Ça me fait penser à ce que j'avais lu dans le livre "Le prix à payer" de Lucile Quillet : elle opposait le travail gratuit fourni par une mère au foyer à celui fourni par le directeur marketing de Fleury Michon, dont on peut supposer qu'il gagne dans les 70/80K par an (ou beaucoup plus ? j'en sais rien). Et elle posait la question : en soi, qui est le/la plus utile à la société ?
Bon je n'étais clairement pas d'accord avec toute son analyse (le fait de mettre dans le même panier travail domestique et travail salarié), mais cet exemple en particulier m'avait fait réfléchir. Je m'étais dit : mais c'est vrai en fait ! Beaucoup de jobs très bien payés n'ont en réalité aucune utilité concrète. S'ils disparaissent, cela ne changera rien à la société. Et les personnes qui occupent ces postes sont totalement remplaçables, puisque comme dit plus haut elles ont tendance à changer régulièrement d'entreprise (ce qui leur permet notamment d'augmenter leur salaire). Donc non, l'utilité d'un job n'est aucunement corrélée au salaire qui est reçu en contrepartie. C'est même très souvent... le contraire. D'ailleurs, je trouve extrêmement juste ta phrase : "si le capital a besoin de toi pour fructifier ou se justifier, oui, tu auras un joli salaire". C'est exactement ça
Ceci étant dit, évidemment que tout le monde devrait avoir un salaire décent. Ce qui est rageant, c'est de constater à quel point l'écart se creuse entre les salariés lambda et les hauts niveaux de hiérarchie... qui pourtant ne sont pas ceux qui font concrètement tourner les entreprises, dans le sens où ils ne produisent rien