quel sens à la vie ?

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Je te réponds par MP, a propos de la discussion sur le sens de la vie, parce que j'ai peur d'être a côté de la plaque, déjà, et qu'ensuite, je trouve ta démarche et ton chemin vraiment intéressant, donc je préfère tenter de te comprendre sans que la discussion se perde en se confrontant a d'autres choses =D.

Tu veux poser la question qui est en amont du "quel est le sens de la vie". Ta question c'est "pourquoi la vie", non? Peut-être que je me trompe ou que j'interprète mal mais en tout cas je retrouve une des questions qui, parfois, me traversent l'esprit (et je dois avouer que par lâcheté intellectuelle je préfère en général les détourner, ou les abandonner à leur triste sort).

Tant que je ne sais pas répondre a cette question là, tant que je ne sais pas le pourquoi du comment nous en sommes arrivé a être un être vivant, avec un certain libre arbitre, doté de volonté, etc etc... Je préfère me dire que nous avons un rôle a jouer, au sein de la "société" mais aussi du "cosmos" et que, même si l'on continue a s'interroger sur le "pourquoi on m'a donné ce rôle là" le but, le mieux, le plus sage reste de jouer son rôle en étant responsable (c'est à dire libre, mais conscient des conséquences de nos actes. C'est pourquoi l'homme quand il détruit la nature ne me parait pas "responsable" = il n'est conscient (ou alors choisi de se mentir à lui-même) des conséquences car il n'a pas encore réalisé que détruire la nature, son lieu de vie, c'est se détruire lui-même).

Maintenant, pourquoi on nous a donné ce rôle là, celui d'un être humain, d'un être vivant, pourquoi l'on vit, pourquoi on existe... Certains parleront de "cadeau", un don, par une entité supérieure, mais je ne suis pas si optimiste (un cadeau se mérite, l'homme mérite-t-il sa liberté?). Moi je préfère penser que c'est un grand hasard, que ça n'a aucun sens.

Mais finalement qu'est ce que la vie? La vie ça commence tout bêtement par de la biologie, un système nerveux, un agencement d'organes... en fait ça commence simplement par un corps.Ensuite on peut se demander "qu'est ce que l'esprit, pourquoi l'esprit, quel est son essence" (si l'on reste dans une vague et sans doute bête distinction corps/esprit) mais d'après moi l'esprit obéit a des systèmes "chimiques" tout aussi structuré que le corps.

Enfin c'est flou mais bon, tout ça pour dire que je trouve la discussion intéressante (même si finalement je ne la comprends peut-être pas bien). Quelque part j'ai l'impression de trouver chez toi une sorte de nihilisme mais ... je ne connais rien au nihilisme.
Mais la question te torture vraiment? Tu dis que tu n'arrives pas a te satisfaire des réponses que tu as trouvées, des réponses qui s'orientent vers un "c'est le hasard, c'est ainsi, il faut accepter que ça nous échappe". Je pense comprendre cette insatisfaction, c'est refuser la solution - facile - de l'utilité. Oui, certes, se poser ce genre de question ne mène - immédiatement - a rien, a aucun bonheur, a aucune satisfaction, ni même a une réponse, la question est donc classée comme "inutile" (car elle ne permet pas a l'homme, froussard, de se protéger de ses angoisses) mais ... La question se pose et il est "beau" (a défaut d'être "bon") de se la poser.
 
A

AnonymousUser

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Van Kasteel : Derrière la question "pourquoi la vie" il y a aussi la question "pourquoi continuer a vivre plutôt que de mettre fin a ses jours, là, tout de suite".

Je ne sais pas quelle est l'essence de la vie, mais je pense que le fait qu'on en soit arrivé à notre état actuel c'est surtout une suite d'évolution, au même titre que n'importe quelle évolution "biologique". C'est flou donc je ne développerai pas plus haha !

Cependant je sais que même si l'essence de la vie m'échappe encore, elle a de la valeur, car le simple fait d'être vivant permet de donner un sens à notre vie, permet de se créer soi-même, permet de créer des oeuvres d'art, et quelque part, nous permet aussi de trouver une réponse a la question "pourquoi la vie?"

Certains, par exemple, pensent que la vie est un cadeau donné par une entité supérieure, divine (que ce soit Dieu, la nature, le Tao....) mais le simple fait que les réponses soient différentes, qu'il n'y ait de preuve de rien (ou alors des preuves qui se contredisent, comment pourrait-on avoir des preuves de l'existence de Dieu puis de l'existence d'une autre entité distincte qui nous auraient fait, chacun, le même don?) prouve que chacun de ses systèmes est simplement une réponse a la question "pourquoi la vie", une réponse qui a été créée par l'homme, concoctée pour lui permettre de gérer son angoisse de la mort ou son angoisse du non-sens. On a créé une essence à la vie pour pouvoir vivre de façon plus sereine (sans se demander si on le méritait, si on le faisait bien, etc...)

On a donc actuellement le choix entre : créer un sens à la vie, créer l'essence de la vie, ou accepter le fait qu'elle n'en a pas, ou alors qu'elle en a un qui nous échappe, que nous découvrirons en temps et en heure, quand nous serons suffisamment évolué pour accepter la réponse - ou encore, que nous ne découvrirons jamais cette réponse, parce que nous ne seront jamais assez évolué pour la comprendre.
 
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Menthe;1631985 a dit :
Je répondrais peut-être plus tard au sujet, mais je voulais juste réagir sur ça :

Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette partie de ton message.
Exemple (trèèèèèès) bateau : une institutrice demande à cinq élèves de lui expliquer comment les abeilles se reproduisent, et aucun ne lui donne la même explication. Ça ne veut pas dire pour autant qu'ils ont tous faux ; l'un des élèves peut très bien avoir trouvé la bonne réponse et tous ses camarades s'être trompés.
Je ne pense donc pas que le fait qu'il y ait beaucoup d'explications différentes sur le sens de la vie signifie que toutes sont fausses.

Je te rejoins sur le fait qu'il n'y a pas de "preuves" de l'existence de Dieu ou d'une autre entité. Mais... si dans un procès, il n'y a aucune preuve de culpabilité contre l'accusé, ça ne signifie pas automatiquement qu'il n'est pas coupable (juste que le doute doit lui profiter :lunette:). Donc ici, je dirais de la même façon que l'absence de preuve... ne prouve rien.

J'dis peut-être des conneries.

Pour le premier paragraphe : il y a une différence entre "établir un système de façon théorique" et "le prouver". Quand on commence à chercher des preuves pour appuyer les différentes théories expliquant la façon dont les abeilles se reproduisent, on fini par voir que seule l'une d'entre elle est valable, est prouvable. Or la preuve est, enfin, dans le système actuel, ce qui trie les bonnes des mauvaises théories. Donc soit on a des preuves de l'existence d'une entité divine qui nous aurait créé, et donné la vie, soit on n'en a pas, mais on ne peut pas avoir la preuve que plusieurs entités différentes ont créé le monde puisque chacun des systèmes se contredirait.

Pour le deuxième paragraphe : oui c'est pour ça que je dis que finalement, chaque chose en son temps, il y a des réponses que l'on a aujourd'hui mais qu'on n'avait pas il y a une dizaine d'année, par exemple, donc peut-être qu'on trouverai qui nous a "donné la vie" ou comment on en est arrivé a "vivre" (de façon métaphysique) que dans quelques temps, quand on sera assez évolué (intellectuellement parlant) pour accepter et trouver cette réponse là.
 
30 Janvier 2009
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Lille
Ce débat risque d'être passionnant!

Il y a une chose qui me turlupine, vu que notre vie n'a aucun sens puisque que d'ici 4.5 milliards d'années le soleil s'éteindra et donc même si on arrive à survivre jusque là on mourra tous, pourquoi est-ce qu'on ne se suicide pas tous là maintenant, autant arrêter le carnage?

Pourquoi une telle peur de la mort alors que chez les croyants il y a une vie après, et chez les non-croyants il n'y a rien, en somme rien qui puisse nous faire du mal et nous effrayer?
 
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Gringo;1632893 a dit :
Ce débat risque d'être passionnant!

Il y a une chose qui me turlupine, vu que notre vie n'a aucun sens puisque que d'ici 4.5 milliards d'années le soleil s'éteindra et donc même si on arrive à survivre jusque là on mourra tous, pourquoi est-ce qu'on ne se suicide pas tous là maintenant, autant arrêter le carnage?

Pourquoi une telle peur de la mort alors que chez les croyants il y a une vie après, et chez les non-croyants il n'y a rien, en somme rien qui puisse nous faire du mal et nous effrayer?

Perso, moi, je répond a la question comme ça : si l'on continue a vivre alors que notre vie n'est vouée à rien c'est que cela nous apporte, à nous, suffisamment de sensations diverses et plus ou moins agréable pour qu'elle nous paraisse difficile à quitter. Ce n'est pas parce que ça ne nous mènera nulle part qu'il n'est pas agréable de vivre. Ce n'est pas parce que l'humain finira par disparaitre qu'il ne trouve pas de quoi se développer, s'enrichir. Ce serait comme dire : "pourquoi je continuerais ma relation amoureuse alors que de toute façon je vais finir par mourir?" Pourquoi? Parce que la relation amoureuse est agréable. Peut-être que la mort l'est aussi, qui sait! Mais comme on ne le sait pas, il est difficile de préférer la mort à ce que la vie nous apporte.
 
A

AnonymousUser

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A mon sens, nous ne verrions la vie que comme un vulgaire laps de temps s'écoulant à sens unique si nous étions seuls, parfaitement seuls. Puisque c'est le commun de l'être humain de chercher l'utilité de toute chose et de tout élément, la vie paraîtrait donc totalement inutile. Vivre seul, quel intérêt ? Quel sens ? Notre état de conscience nous offre le privilège de nous rendre compte de ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons, pour qui nous le faisons. Etablir les causes, les conséquences, les tenants et aboutissants, les moyens utilisés pour, l'investissement prévu. Être conscient que nous vivons et devons vivre, différemment de l'instinct purement brut et animal, c'est être humain.
Et la question du sens, du pourquoi, du comment, est humaine.

La différence réside pour moi dans le fait que nous ne le sommes pas. Seuls. A partir de là, la vie n'est destinée qu'à être pleine de chocs et de bosses, justement parce que nous nous cognons et devons nous cogner à celle des autres, de tous les autres. Dès lors, la vie n'est plus un banal sablier mais une ère donnée et destinée à être remplie. Elle n'est plus brute, ses angles ne sont plus purement aigus, elle est à travailler, modeler, sculpter, peindre, personnaliser. Toujours par ce même état de conscience, ce même don de pouvoir faire et d'être libre de faire.
Pour moi (toujours très littéraire, comme fille, haha), la vie est un livre totalement vierge. Il possède un début et une fin, un nombre de pages plus ou moins conséquent selon sa longueur, et constitue un support bien blanc destiné à accueillir ce que nous souhaitons en faire. Tout, absolument tout. Que ce soit des erreurs, des ratures, du grand art, des extraits, un florilège. Nous ne sommes que les seuls juges de sa valeur.

Au final, quel sens aurait ce livre, s'il n'était pas à remplir ? Se demander à quoi sert la vie est pour moi égal à se demander pourquoi elle ne servirait pas. C'est une petite création propre et personnelle, la possibilité de faire et d'être. Pourquoi être ? Et pourquoi ne pas être ?
C'est tout de même joli, d'être.

(Dodo, peut-être.)
 
13 Mai 2009
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Nantes
Waw vous ecrivez toutes très bien les Mad :d
Si je devais encore passé mon bac, j'imprimerais tout vos poste pour les mettre dans ma copie de philo!!!
Bon je n'ai pas d'avis aussi intéressant que le votre donc je continue a juste lire :d
 
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Van Kasteel;1631164 a dit :
Mais j'ai une question : Mais pourquoi? Pourquoi vouloir la remplir? Pourquoi vouloir en faire une ?uvre d'art ? Pour quoi vivre notre vie ?

Pourquoi remplir notre vie ? Parce que le Vide, le Néant fait peur, parce que l'être humain ne supporte pas le Rien. Rien que la question: "quel sens à la vie?" marque l'inquiétude de n'avoir vécu pour du vent.
Faire de la vie une oeuvre d'art, parce qu'une oeuvre d'art ne s'oublie pas, elle a une reconnaissance, une légitimité qu'on veut appliquer à la vie pour contrer le fait que vivre n'a aucun sens.
On vit toutes et tous notre vie, parce que voilà, on a été jeté en elle, on la subit, tout comme on subira notre mort.

Van Kasteel;1631164 a dit :
Pour quoi et pourquoi sommes nous sur cette putain de planète en sachant qu'on nous oubliera forcément ? Et même cette question qu'on se pose depuis petit : Pourquoi on vit pour finalement mourir ?

Mais pourquoi on se souviendrait de nous ? J'ai envie de dire, en quel honneur ? Qui sommes-nous pour prétendre à évoquer une mémoire ? Et quel intérêt, à part dans un élan d'égoïsme, à vouloir qu'on se souvienne de nous ?
On vit pour mourir parce que c'est inscrit dans notre condition, la définition même d'être vivant ! Que serait l'absurde vie sans l'absurde mort ? Si nous étions éternels, nous nous poserions la question "pourquoi et pour quoi vivre toujours ?"

Devotchka;1631838 a dit :
Van Kasteel : Derrière la question "pourquoi la vie" il y a aussi la question "pourquoi continuer a vivre plutôt que de mettre fin a ses jours, là, tout de suite".

Parce qu'entre choisir un semblant de contrôle, de sensations et de choix, quitte à se creuser le ciboulot sur un hypothétique sens, et un gouffre béant de Rien, le choix est vite fait. Et surtout, la peur de rater quelque chose, parce que, si on loupe sa vie, pas de joker ni de deuxième chance !

Gringo;1632893 a dit :
Il y a une chose qui me turlupine, vu que notre vie n'a aucun sens puisque que d'ici 4.5 milliards d'années le soleil s'éteindra et donc même si on arrive à survivre jusque là on mourra tous, pourquoi est-ce qu'on ne se suicide pas tous là maintenant, autant arrêter le carnage?

On ne serait pas plus avancés sur la question :) Et pourquoi le non-sens de la vie serait-il quelque chose de mal, de néfaste (ce que tu sous-entend par le mot "carnage") ?

Gringo;1632893 a dit :
Pourquoi une telle peur de la mort alors que chez les croyants il y a une vie après, et chez les non-croyants il n'y a rien, en somme rien qui puisse nous faire du mal et nous effrayer?

Tout le monde a plus ou moins peur de la mort parce qu'on ne sait pas comment ça se passe, quand ça arrivera. Pour les croyants, je pense davantage à une espérance de vie après la mort, ils placent leur confiance entre les mains d'un être suprême sans aucune garantie (et avec en plus un risque de châtiment en cas de mauvaise conduite, pour ce qui est du catholicisme ! Il n'y a pas de quoi avoir peur, de brûler en Enfer ?). Et pour les non-croyants, justement, il n'y a RIEN ! On ne peut même pas imaginer le Rien, on a juste mis un mot dessus, mais son intensité nous échappe.

Zinzoline;1633084 a dit :
La différence réside pour moi dans le fait que nous ne le sommes pas. Seuls. A partir de là, la vie n'est destinée qu'à être pleine de chocs et de bosses, justement parce que nous nous cognons et devons nous cogner à celle des autres, de tous les autres. Dès lors, la vie n'est plus un banal sablier mais une ère donnée et destinée à être remplie. Elle n'est plus brute, ses angles ne sont plus purement aigus, elle est à travailler, modeler, sculpter, peindre, personnaliser. Toujours par ce même état de conscience, ce même don de pouvoir faire et d'être libre de faire.
Pour moi (toujours très littéraire, comme fille, haha), la vie est un livre totalement vierge. Il possède un début et une fin, un nombre de pages plus ou moins conséquent selon sa longueur, et constitue un support bien blanc destiné à accueillir ce que nous souhaitons en faire. Tout, absolument tout. Que ce soit des erreurs, des ratures, du grand art, des extraits, un florilège. Nous ne sommes que les seuls juges de sa valeur.

Au final, quel sens aurait ce livre, s'il n'était pas à remplir ? Se demander à quoi sert la vie est pour moi égal à se demander pourquoi elle ne servirait pas. C'est une petite création propre et personnelle, la possibilité de faire et d'être. Pourquoi être ? Et pourquoi ne pas être ?
C'est tout de même joli, d'être.

Je ne pense pas qu'on soit libre de faire (et d'être libre tout court d'ailleurs). Je pense que par des évènement absurdes, la vie nous donne un éventail de choix obligatoires, conscients ou inconscients, pour faire au moins pire, histoire d'être le moins angoissé possible, et de se permettre de se cacher de l'absurde et de la chute inévitable de l'histoire. Elle nous donne cette possibilité, ces probabilités là, mais on peut très bien passer à côté à un moment (je parle d'une piste moins anxiogène).
Pour l'image du livre, on a l'illusion de pouvoir choisir quoi mettre dedans, pour moi. Parce qu'il ne faut pas oublier que justement, comme tu l'as dit, nous ne sommes
(relativement) pas seuls. L'environnement, les gens, le passé (et pas seulement le nôtre), et d'autres paramètres sont autant de choses qui modifient ou rajoutent leur patte sur le livre, qui influencent. De quoi faire un livre fouillis, sans queue ni tête.
Le jugement même que nous posons sur ce livre est vain, et pour moi il est impossible de donner une valeur à quelque chose d'absurde et qui est à la fois le plus intimement personnel et le plus extérieur à moi, qui en plus est "pollué" par les Autres et par un tas de facteurs.



C'est brouillon, j'ai répondu la tête dans le guidon en étant fatiguée, je demande indulgence ! :)

(Je suis la seule à avoir voulu répondre 42 au premier coup d'oeil au titre du topic ?)
 
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Sekhmet;1633283 a dit :
Je ne pense pas qu'on soit libre de faire (et d'être libre tout court d'ailleurs). Je pense que par des évènement absurdes, la vie nous donne un éventail de choix obligatoires, conscients ou inconscients, pour faire au moins pire, histoire d'être le moins angoissé possible, et de se permettre de se cacher de l'absurde et de la chute inévitable de l'histoire. Elle nous donne cette possibilité, ces probabilités là, mais on peut très bien passer à côté à un moment (je parle d'une piste moins anxiogène).
Pour l'image du livre, on a l'illusion de pouvoir choisir quoi mettre dedans, pour moi. Parce qu'il ne faut pas oublier que justement, comme tu l'as dit, nous ne sommes
(relativement) pas seuls. L'environnement, les gens, le passé (et pas seulement le nôtre), et d'autres paramètres sont autant de choses qui modifient ou rajoutent leur patte sur le livre, qui influencent. De quoi faire un livre fouillis, sans queue ni tête.
Le jugement même que nous posons sur ce livre est vain, et pour moi il est impossible de donner une valeur à quelque chose d'absurde et qui est à la fois le plus intimement personnel et le plus extérieur à moi, qui en plus est "pollué" par les Autres et par un tas de facteurs.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur l'environnement, l'existence des autres, les obligations, l'époque... enfin tous ces facteurs oui qui influencent et modèlent le cheminement d'une vie. On n'est jamais entièrement libres de prévoir et de maîtriser le cours des choses, la fatalité ou la chance. Par contre on peut choisir entre ce que l'on dispose, atteindre ce que l'on veut si on le veut, prendre des décisions, changer... La vie d'un être humain est riche, parce que lui-même l'est, jusqu'à une certaine limite. Et son impuissance veine et ridicule réside dans le fait qu'il se désespère cette limite et de sa peur du vide.
Seulement je persiste à croire qu'il est impossible de ne pas donner de valeur ni de sens à sa propre vie (pas à l'échelle mondiale ou cosmique, mais la sienne, son vécu personnel). Comment on pourrait, dès lors qu'on est capable d'émotions, de réfléxion, quand on a un passé, un présent et un futur sur un même espace, avec une nature qui se perpétue indifférement de notre naissance ou de notre mort, avec pleins de personnes qui ont les mêmes attributs physiques que nous, la même capacité d'émotions et d'intelligence mais qui sont si différents, intouchables? En soi, c'est vraiment étrange, et il y a une logique que personne ne sait, donc je pense que c'est humain d'en donner un, inconsciemment ou non, à sa vie mais à la Vie en général, non.
Encore plus d'en donner une valeur, ça c'est sûr. Là aussi il y'a pleins des facteurs, les rencontres, les émotions, le vécu... Mais bon voilà, après je ne suis pas dans la tête des gens mais il me semble que ne rien ressentir du tout, vraiment RIEN, réduire à néant toute valeur quand à sa propre existence est impossible. Ce serait une négation complète de ses émotions et de sa réflexion et ça je ne le conçois pas d'un être humain.
Artefact.;1633180 a dit :
Le problème, dans le fait de donner soi même du sens à la vie, de projeter ses aspirations intimes sur les choses (quand bien même nous trouverions une explication logique, tangible et supportable au monde !!), c'est que nous sommes en retour, obligés de nous confronter aux Autres et d'admettre le sens qu'ils donnent aux choses, même quand celui-ci fait honte à notre propre bon-sens. Nous devons tolérer et confronter nos perceptions de la vie alors qu'elles diffèrent, et je ne sais pas si ça vient de moi ou quoi, mais c'est insupportable ! C'est une incompréhension perpétuelle, je suis incapable de comprendre le sens qu'un autre (n'importe qui!) donne a la vie, sa vie, et donc, je ne vois aucune utilité à rechercher un sens, ou a désirer en donner un, à part à être malheureux en s'apercevant que nous sommes seuls, que ce sens ne peut être partagé par personne, à part augmenter les solitudes et les désespoirs de savoir que personne ne peut partager, comprendre ni ressentir ce désir de sens, de raison, de direction, de valeur, exactement comme on le ressent nous-même.
Je ressens la même chose.

Artefact.;1633180 a dit :
est ce qu'accepter de ne pas donner du sens aux choses n'est pas plus simple et peut être plus ... vrai ? Je veux dire, en projetant ses désirs sur X on est toujours malheureux ou dans l'erreur. Refuser de se projeter c'est adopter une certaine neutralité (une acceptation de tout possibles) et la possibilité d'une réaction directe face à la vie.

Si je comprends bien, pour toi, donner du sens aux choses c'est projeter ses désirs sur l'Autre ou sur un objectif, un projet? C'est vrai qu'il y'a de ça. C'est vrai que quand rien ne se déroule comme on l'avait imaginé on est vite désarmé face à notre impuissance, mais bon, cette neutralité peut-elle être entière? Est-ce dans les limites de notre capacité d'éradiquer tout espoir? (peut-être que je confonds l'espoir avec cette "projection du désir")
 
29 Juillet 2006
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Van Kasteel;1631578 a dit :


Hmm... Personnellement je différencie le cosmos avec la société. Oui, on a besoin de trouver sa place dans la société, de se sentir utile. Parce que l'harmonie, le rapport d"égalité n'est pas vérifié (reçu/don). Un individu unique ne sert à rien. Même le dirigeant du monde, pris dans son unité ne sert à rien. Mais à quoi notre société sert ? A nous préserver ? Mais en vue de quoi ? Aucune réponse ne me convainc malheureusement. Je n'accepte malheureusement quasiment que les choses intelligibles/raisonnables, c'est sûrement pas très bon, et ça prouve peut-être une fermeture d'esprit, je ne sais pas.
(HS : Et tu n'es pas inutile, tu m'as donné le sourire (par exemple dans le topic l'instant glamour) quand j'étais mal, avant que je m'inscrive sur le forum). Te lire est un plaisir.

Merci, tu es gentille <3 Moi je te découvre et j'adore te lire.

J'adore ce sujet. A vrai dire, le sens de la vie fait partie de mes obsessions récurrentes. Je pourrais en parler des heures. Je peux y penser bien longtemps toute seule, et pas une journée ne s'écoule sans que je réfléchisse au but, à la finalité de vivre et d'exister, aux raisons, et forcément au néant. La vie et la mort sont deux choses qui m'obsèdent. Et la mort, ma pire peur, c'est un peu le drame de mon existence.

Van Kasteel: Tu dis qu'un être humain pris "à part", dans le sens où il est unique, ne sert à rien. Mais pourquoi? Tous les maillons d'une chaîne sont utiles. Dès l'instant où il y a procréation et vie qui débute, le but est là. Se perpétuer. Assurer toujours et davantage une descendance qui continuera l'oeuvre de l'espèce originelle en évoluant toujours plus au fil des millons d'années.

Dans la société, le but est également de faire perdurer cette espèce. Les modèles sociaux d'une famille épanouie servent à la reproduction de l'espèce; les enfants et leurs parents doivent être épanouis, afin d'être en pleine santé et en condition psychologique pour vouloir assurer une descendance. C'est très Darwinien, je parle purement en terme biologique ici.

La société est établie pour nous préserver en effet. Nous préserver afin de continuer à assurer des descendants qui évolueront eux-mêmes avec les plus grandes chances de pouvoir se reproduire. Je parle de la société idéale. En paix. Afin d'assurer un maximum de chances à toutes les personnes aptes à se reproduire dans un climat idéal en possibilités de reproduction (pas de guerre, des maladies maîtrisées...).

Le but, l'utilité de la vie, la voilà: Continuer le parcours de l'espèce. Pourquoi? Là, le sens m'échappe. Quand on réalise les importants et précis rouages d'un ADN, par exemple, mini-ordinateur super intelligent où tout un programme vivant est entré, je me dis qu'il y a forcément quelque chose d'extrêmement fort et calculé là dessous, cela relève de la logique pure et dure. Cet enchevêtrement de données savamment alignées ne peut pas relever d'un hasard. La vie est un ordinateur vivant.

Ensuite, pourquoi les hommes ont peur de la mort? Je dirais que c'est quasi-instinctif. L'instinct de survie nous préserve d'un danger eminent. Face à la perception d'une information pouvant causer notre perte, nous sommes décontenancés et tout en nous chimiquement et biologiquement et physiquement va nous pousser à vouloir survivre à tout prix. Nous avons peur de la mort parce que nous devons survivre, au sens biologique strict.

Au sens psychologique, pourquoi la mort nous fait peur? C'est terrible comme question, voilà une question qui n'a pas de réponse facile... peut-être est-ce personnel, est-ce inhérent à chaque individu dans les détails, dans les véritables peurs.

La mort nous fait peur parce qu'elle signe l'arrêt définitif et indélébile de notre existence et de toutes les raisons qui nous ont données envie de vivre et de continuer, de toutes les raisons qui nous ont attachées à celles-ci. Par la pensée et la réflexion l'homme peut poser des mots sur les choses, trouver des raisons d'être et d'exister et c'est principalement par ses capacités évoluées et à cause d'elles, qu'il se retrouve dépassé et terrorisé par un loi originelle sur laquelle il ne peut avoir aucune emprise.

L'homme évolue par l'amour principalement et l'amour de ses proches. Les perdre est insupportable. Se perdre lui-même est intolérable. L'homme tient à la vie et à sa vie, la vie nous rend dépendants d'elle, nous pousse à vouloir toujours vivre et la perdre non seulement n'est pas imaginable mais en plus incompréhensible et inexplicable dans le fond, et cette idée d'inconnu et d'impossibilité à expliquer (si ce n'est que tout s'éteint parce que nous sommes faits pour mourir) lui est intolérable.
 
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Je remonte ce sujet, je l'adore et j'aimerais lire pleins d'avis et interprétations.

Van Kasteel;1633583 a dit :
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je commence maintenant à penser qu'on préserve l'espèce comme on préserverait un individu. Nous = Un.
Mais à quoi ça rime*? C'est pour cela que je pense que la vie n'a pas de sens. Car il y aura quoi qu'il arrive une fin de notre espèce, comme il y a une fin d'un individu. C'est vain.

Je ne sais pas si on peut dire que ce soit "vain", je reprends le concept d'utilité dont je parlais, la vie est utile, toute vie est utile. A quoi? A vivre et à se perpétuer. A exister et à faire exister les autres espèces et les autres vies. A être. Pour quelles raisons? Là, c'est le mystère. Si l'espèce humaine disparaît c'est qu'elle n'aura pas pu survivre à des évènements extérieurs (comme la mort du soleil que nous prédit la science, ou des pandémies) mais en elle-même, elle est programmée pour continuer encore et encore et cela malgré la perte de millions d'individus, tu as raison, le tout est indivisible, l'espèce globale compte au détriment de l'individu unique, c'est le tout qui a son importance, c'est la survie d'une globalité.

Moi ce qui me fascine et me tue c'est l'intelligence incroyable qui nous permet d'être ce que nous sommes, en commençant par les plus infimes bactéries capables d'envahir des organismes dix millions de fois plus gros qu'elles jusqu'à la création de l'humain et de ses capacités de pensée et de création, dans des détails d'une complexité follement intelligents. Quand je pense que nous démarrons d'un simple oeuf et d'une division de cellules pour aboutir à des organes placés précisément au millimètre près en nous avec un fonctionnement précis organisé selon les lois de l'espèce, le tout dans l'unicité, dans le fait d'être toujours un autre, et un même, je suis sur le cul, je trouve ça beau, incroyable, c'est du domaine de la métaphysique et du biologique incroyables, c'est une énigme, la plus belle énigme qui nous soit donnée.
 
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C'est très beau ce que tu dis Navajo. J'adore lire ce genre de textes pleins d'émotion et de révélation sur Mad'.

Par moments, je me dis également: Et si tout cela n'était qu'une illusion? Mais où est la réalité, la vraie Réalité, celle qui ne vient pas de ma vision et de mon adaptation au réel que j pense réel? Est-ce que j'existe ici, là, maintenant? Comment est véritablement le monde regardé de l'extérieur, en dehors de mes considérations et de ma présence? En dehors de la vie qui voit? Est-ce que tout cela existe véritablement au delà de ma propre croyance et espérance et cette impression d'exister véritablement à laquelle je me rattache jour après jour?

Mais pourquoi vois-tu le monde chaotique par contre? Moi je le trouve incroyablement bien fait. C'est rigolo on a toutes des ressentis vraiment différents. Notamment ce fameux sens de la vie. Pour moi elle est bourrée de sens et cela jusque dans tous les petits détails superbes que tu cite. Ce sens est indéfinissable, incroyablement majestueux.
 

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