Quinze mauvaises raisons de ne pas être féministe

26 Novembre 2005
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Lille
BlackDream;2379458 a dit :
Oui il y en a. Un certain nombre de livres ont été publiés sur le mouvement "touche pas à mon pote", son financement, son rôle de rabatteur, sa hiérarchie etc...
Il existe un véritable ras-le-bol vis-à-vis de toutes ces associations qui s'érigent en inquisiteurs de la pensée, qui essayent de faire taire à coups de procès, d'amendes, de condamnations. Enfin, depuis que le multiculturalisme est enfin reconnu comme un échec, la caractère antirépublicain et clairement communautariste de ces associations devient plus flagrant. D'où cette redondance des mêmes thèmes depuis 30 ans : "vivreensemble", racisme et populisme qui cachent un mépris des préoccupations d'une partie de la population, défense d'une repentance historique qui vire à la haine de soi etc...

Voilà pour le HS.

Il existe un véritable ras-le-bol, comme tu l'écris, vis à vis des anti-racistes, des anti-antisémites, des anti-homophobes comme des féministes, mais il est politiquement très marqué et n'a rien de nouveau !
Ses figures de proue s'appellent aujourd'hui Zemmour, Ménard, Le Pen, Vanneste ou Luca, entre autres. Ils sont les réactionnaires du moment, les porte-paroles du "c'était mieux avant" comme il en existe à chaque époque.
La crise profonde que nous traversons leur offre une audience élargie auprès de ceux, nombreux, qui ont besoin de boucs émissaires pour supporter leur mal être.
Encore une fois, rien de neuf sous le soleil, ce type de comportement est vieux comme le monde...
 
22 Novembre 2010
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Nantes
mdame;2379195 a dit :
Quelqu'un a cité le masculinisme comme pendant du féminisme pour la défense des droits des hommes. C'est malheureusement très faux: le masculinisme est un mouvement ultra conservateur, qui prône le retour aux rôles traditionnels (femme au foyer soumise à l'autorité d'un homme qui tient les rennes de à peu près tout). Ils essaient de faire parler d'eux via les combats pour les droits de garde des pères, ce qui leur donne une apparente légitimité et une vitrine sympathique. Sauf que... ces hommes estiment vivre dans une société trop féminine (ah ouais?) et pensent qu'il est l'heure de la revanche des hommes sur les femmes; ils légitiment la violence contre les femmes au nom de la supériorité des hommes. La plupart d'entre eux idolâtrent Marc Lépine, l'auteur de la tuerie de l'école polytechnique (en gros, un sympathique pré-masculiniste qui a tué une petite dizaine d'étudiantes uniquement parce qu'elles étaient des femmes et futures ingénieures: Tuerie de l'École polytechnique de Montréal - Wikipédia ). C'est un mouvement très dangereux autant collectivement qu'individuellement et qui manipule les médias pour faire passer son discours. (Ex. Les droits de garde comme façade, ou bien le double discours d'Yvon Dallaire qui vend des bouquins de sexo à la pelle en développant par exemple son pseudo concept de schismo-génèse complémentaire par lequel il explique que si les femmes victimes de violences conjugales le sont, c'est parce qu'elles l'ont bien cherché et que lui va leur apprendre comment respecter et se soumettre à l'Homme pour éviter cela. Mais il le dit si gentiment que ça ressemble à du Mars et Vénus et que ça se vend sans problème).

Bref masculinisme = danger pour les droits des femmes. Les revendications masculines à du progressisme (gardes parentales, accès aux métiers dits féminins, ...) sont aussi portées par le féminisme. Rien n'empêche des mecs qui seraient intéressés par ces questions de se joindre aux mouvements existants (certains l'ont déjà fait) ou de créer le leur. Mais pas sous la bannière masculiniste qui elle, dit tout autre chose.

Bon, voilà, c'était pas exactement le sujet, mais je pense que c'est important de révéler ce qu'il y a sous les mots.

Oui, c'est moi qui en ai parlé. Malheureusement comme toutes les groupes de revendications, le masculinisme aussi a dérivé vers l'extrémisme, mais il reste quand même des hommes qui se battent pour les droits des hommes sans pour autant s'asseoir sur les droits des femmes.
Comme je ne sais plus qui disait que le féminisme est un mot un peu fourre-tout, avec toutes sortes de combats différents pas forcément partagés par tous si bien que lorsqu'on se dit féministe il faut préciser "féministe-quoi", le masculinisme est plus connu pour son pendant extrémiste que pour ses revendications d'origine. J'aurais effectivement dû le préciser quand je l'ai cité, mais je parlais bien du masculinisme en tant que combat pour l'égalité homme-femme. :small:
Reste plus qu'à inventer un autre mot.
 
15 Juin 2011
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Aqueuse;2379507 a dit :
Alors le mot féminisme est très mal choisi non ? Enfin, moi ça me semble très agressif comme mot, et comme pour tout ce qui est agressif, je ne peux pas rester très longtemps à côté.

D'ailleurs, anti-sexisme aussi m'écorche les oreilles...

Mais qu'est-ce que ça a d'agressif ? Désolée, je crains de m'énerver encore un peu, mais sérieusement, même s'il existe actuellement des Eric Zemmour pour parler de "pensée unique" et de la façon dont on essaie de faire complexer les gens avec des problématiques comme la lutte anti-raciste, de nos jours, le racisme n'est pas admis en société, c'est même un délit légalement punissable.
A l'encontre du racisme, de la discrimination raciale, on s'indigne et on légifère.
Alors franchement, pourquoi le sexisme, ce serait moins grave ? Discriminer quelqu'un en fonction de sa couleur de peau, c'est mal, mais le discriminer en fonction de son identité de genre, ça ne pose pas problème ?
Ben moi ça me tue de voir à quel point le sexisme, la transphobie, l'homo et la lesbophobie sont encore socialement admis. C'est honteux ! Et heureusement qu'il y a des associations féministes, homosexuelles / lesbiennes et transgenres pour se battre afin d'obtenir des droits !
D'ailleurs, comment peut-on être contre l'égalité des droits ? Parce qu'à mon sens, c'est de cela qu'il s'agit quand on se dit anti-féministe ou rebuté par l'anti-sexisme. Donc navrée, mais vraiment, je ne comprends pas.

Quant à la pertinence du terme, elle est fondamentale. Parce que se revendiquer "féministe", c'est aussi revendiquer l'héritage des premiers mouvements féministes, qui nous ont permis d'acquérir certains droits, bien qu'il y ait encore beaucoup à faire.
C'est reconnaître que Simone de Beauvoir, Delphine Seyrigues (je ne sais jamais orthographier son nom), le MLF, les créatrices du planning familial et les autres ont ?uvré pour nous et construit quelque chose.
Bref, c'est affirmer que ce mouvement a une histoire et l'assumer. Vouloir le dénier, c'est un peu comme quand notre cher Président déclare qu'il faut "liquider l'héritage de Mai 68", ça n'a aucun sens sinon celui de renoncer à un Passé qui nous a octroyé des droits fondamentaux !

Aqueuse;2379507 a dit :
Je crois que je suis de l'avis de daffy duck : 1. si on est tellement égaux, alors revendiquer nos droits de façon séparée des hommes me semble une aberration, tout comme clamer être contre la notion de sexe, et pour moi ça ne fait qu'enliser le problème. Je ne doute pas que ça puisse être une position intéressante pendant quelques années, pour "réveiller les consciences", mais 2. faire durer pendant plusieurs années/décennies ça me semble contre-productif. Pour moi le féminisme aurait déjà dût commencer à disparaitre, à mesure que les femmes prennent la/les nouvelles places qui leur conviennent dans la société, 3. et à terme, si les féministes gagnent, leurs mouvements disparaitront (mais peut-être que ça leur fait peur ?).

1. Justement on ne l'est pas du tout, "égaux", à l'heure actuelle, c'est bien de cela qu'il est est question. En plus, on n'a jamais dit qu'on était contre la notion de sexe, mais, pour certains courants de féminisme, contre "l'essentialisation". Ce n'est pas la même chose. Du tout.
2.Là encore, il ne s'agit pas de "faire durer". La lutte féministe aujourd'hui n'est plus du tout la même qu'il y a 30 ans, pour poursuivre l'analogie avec la politique, de la même façon que la gauche et la droite ne sont plus du tout ce qu'elles étaient il y a 30 ans ! Et c'est normal ! Aucun courant de réflexion sociale ne peut rester figé (sinon c'est là qu'il perd tout son sens). Il évolue avec la Société, comme la pensée.
Les rapports sociaux aujourd'hui ne sont plus les mêmes que dans les 70's, en grande partie d'ailleurs, grâce aux acquis de la lutte féministe qui a été menée à cette époque.
Est-ce que ça veut dire qu'il faut se reposer sur ses lauriers ? Non, parce que les droits ne sont jamais totalement acquis et qu'il faut donc toujours se battre pour les conserver. D'autre part parce qu'on est très très très loin d'avoir tout obtenu.
L?égalité femmes-hommes, c'est pas demain la veille qu'on l'obtiendra. Surtout si on continue à essayer de faire passer les féministes pour des hystériques revanchardes.
Quand je regarde la télé, je me dis que ce n'est pas non plus demain qu'on arrêtera d'enfermer hommes et femmes dans des stéréotypes socio-culturels définis avant même leur naissance et assignés de façon genrée.
Bref, je me dis qu'il y a du pain sur la planche !
3. Enfin, oui, sur le principe, une fois que tous les combats auront été gagnés, le féminisme n'aura plus de raison d'être en tant que lutte sociale et donc aura vocation à disparaître si ce n'est dans les livres d'histoire... Mais lol si je peux dire ! Ce genre d'utopie, tous les féministes en rêvent au contraire. Sauf qu'éradiquer le sexisme exigerait une refonte si totale de l'intégralité des rapports sociaux que je pense, justement, qu'on peut toujours rêver !
C'est un peu (même si je t'accorde que j'hyperbolise, là) comme envisager la fin des mathématiques : le jour où on aura tout découvert, l'humanité sera maîtresse en la matière, on n'aura plus rien à en apprendre, et cette science n'aura plus vraiment de sens ni d'utilité. Sauf que c'est tout simplement inimaginable. Donc soit, le féminisme n'est pas une science. Mais le voir réduit à la caducité par l?anéantissement total de toutes les injustices qui le motivent est tout aussi utopique. Malheureusement.
 
15 Juin 2011
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siuoL;2379246 a dit :
...

J'avais répondu mais si cela t'intéresse je préfère échanger en privé. N'hésite pas à m'envoyer un MP :happy:
(J'ai conservé ma réponse sous format .rtf).

Au fait, Siuol, je l'attends ton MP ! :)
 
17 Décembre 2005
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(intéressant comme débat :happy: )

Concernant le fait de se revendiquer féministe ou non, je crois que je n'arrive pas ou ne me sens pas "prête" à me placer sous cette banderole. J'ai l'impression que c'est un "combat" taillé trop grand pour moi. J'ai aussi l'impression que pour se proclamer féministe il faut un minimum connaître son histoire, etc. Et personnellement, je n'y connais pas grand chose...

Je préfère voir les choses comme Siuol (enfin, j'espère que j'ai bien compris :shifty: ), et discuter de mes opinions sur tel ou tel sujet. Dire "je suis féministe" c'est juste... trop vague, trop large !
 
15 Juin 2011
508
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Leech;2380143 a dit :
(intéressant comme débat :happy: )

Concernant le fait de se revendiquer féministe ou non, je crois que je n'arrive pas ou ne me sens pas "prête" à me placer sous cette banderole. J'ai l'impression que c'est un "combat" taillé trop grand pour moi. J'ai aussi l'impression que pour se proclamer féministe il faut un minimum connaître son histoire, etc. Et personnellement, je n'y connais pas grand chose...

Je préfère voir les choses comme Siuol (enfin, j'espère que j'ai bien compris :shifty: ), et discuter de mes opinions sur tel ou tel sujet. Dire "je suis féministe" c'est juste... trop vague, trop large !

Personnellement, je trouve ça dommage.
Je suis féministe, adhérente à une association féministe et j'ai été début juillet aux Rencontres d’Été féministes en Mouvement à Évry, organisées à l'initiative de dizaines d'associations féministes avec leurs spécificités propres, assister à deux jours de débats et d'élaboration de revendications.
Eh bien je peux te dire que je me suis souvent sentie larguée durant ces deux jours, puisque même si mon engagement féministe ne date pas d'hier, je suis loin d'avoir lu autant d'ouvrages sur la question, d'avoir participé à autant de think-tanks et réfléchi à autant de stratégies concrètes que de très nombreuses militantes et de très nombreux militants (et pas forcément les plus âgé-e-s) qui étaient présent(e)s !
Par moments, du coup je me suis sentie un peu confuse. Mais j'ai néanmoins été ravie d'y participer, parce que du coup ça m'a appris plein de choses et montré des pistes de réflexion pour en approfondir d'autres par moi-même. ^^
C'est plutôt bien d'avoir toujours des choses à apprendre il me semble.
Ce n'est pas parce que tu n'as pas lu toute l'histoire du féminisme que ton discours n'est pas légitime. Tu n'as pas besoin de posséder une connaissance encyclopédique sur le sujet ! Il suffit juste de chercher à l'enrichir en te documentant pour comprendre la structure de tel ou tel phénomène. :)
 
7 Avril 2011
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Angers
ygllo.com
Carmelita;2380030 a dit :
Mais qu'est-ce que ça a d'agressif ? Désolée, je crains de m'énerver encore un peu, mais sérieusement, même s'il existe actuellement des Eric Zemmour pour parler de "pensée unique" et de la façon dont on essaie de faire complexer les gens avec des problématiques comme la lutte anti-raciste, de nos jours, le racisme n'est pas admis en société, c'est même un délit légalement punissable.

y a vraiment pas de quoi, je cherchais quelqu'un avec qui en débattre, alors ton agressivité est la bienvenue. En plus, elle est très constructive.

Carmelita;2380030 a dit :
2.Là encore, il ne s'agit pas de "faire durer". La lutte féministe aujourd'hui n'est plus du tout la même qu'il y a 30 ans, pour poursuivre l'analogie avec la politique, de la même façon que la gauche et la droite ne sont plus du tout ce qu'elles étaient il y a 30 ans ! Et c'est normal ! Aucun courant de réflexion sociale ne peut rester figé (sinon c'est là qu'il perd tout son sens). Il évolue avec la Société, comme la pensée.
Les rapports sociaux aujourd'hui ne sont plus les mêmes que dans les 70's, en grande partie d'ailleurs, grâce aux acquis de la lutte féministe qui a été menée à cette époque.

Alors pourquoi garder le même (vieux) nom ? ça ne te semble pas contradictoire ? Si les choses changent, et les mentalités, les noms ne devraient-ils pas évoluer aussi ?

Carmelita;2380030 a dit :
C'est un peu (même si je t'accorde que j'hyperbolise, là) comme envisager la fin des mathématiques : le jour où on aura tout découvert, l'humanité sera maîtresse en la matière, on n'aura plus rien à en apprendre, et cette science n'aura plus vraiment de sens ni d'utilité. Sauf que c'est tout simplement inimaginable. Donc soit, le féminisme n'est pas une science. Mais le voir réduit à la caducité par l’anéantissement total de toutes les injustices qui le motivent est tout aussi utopique. Malheureusement.

Personne n'envisage jamais que les choses puissent changer, c'est pour ça que ça me semble être un point de vue intéressant. Et si justement ça s'améliore... que se passera-t-il ? Les gens derrière le féminisme resteront-ils figés ou accepterons-t-ils de se remettre en question et de changer leurs slogans en conséquence ?

Je crois que je vois l'image de la "féministe frustrée", pas parce que j'y crois, mais c'est vraiment une figure populaire apparemment.... et je me demande... et cette féministe frustrée ... quand cessera-t-elle le combat ? à partir de quel moment, de quelles limites estimera-t-elle avoir comblé le fossé de l'inégalité hommes-femmes ? Et comment fera-t-elle pour déterminer qu'il est comblé ? Et alors... si elle y parviens... cessera-t-elle le combat ? Ou continuera-t-elle a clamer sa place ad aeternam ?
 
7 Avril 2011
201
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Angers
ygllo.com
_lilou_;2379787 a dit :
Mais ces mots, si "agressifs", ne sont-ils pas une réponse à une agressivité réelle et omniprésente qu'ont à subir les femmes (majoritairement) ?

Oui.

Mais je ne peut tout de même pas apprécier d'être exposée à cette violence, même si elle répond elle-même à de la violence, même si elle est légitime. Ce n'est pas comme ça que je veux vivre, enfermée dans une spirale d'agressivité, sans pouvoir en sortir.

Attention, je ne légitime pas mon comportement. Je sais que ce n'est pas une solution, que ça réduit fortement mes fréquentations et que ça peut être vu comme de l'intolérance (et ça en est).

En tout cas, le jour où on me montrera le féminisme comme un mouvement non-agressif... je changerai d'avis je pense. :)
 
15 Juin 2011
508
720
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Aqueuse;2380784 a dit :
y a vraiment pas de quoi, je cherchais quelqu'un avec qui en débattre, alors ton agressivité est la bienvenue. En plus, elle est très constructive.



Alors pourquoi garder le même (vieux) nom ? ça ne te semble pas contradictoire ? Si les choses changent, et les mentalités, les noms ne devraient-ils pas évoluer aussi ?



Personne n'envisage jamais que les choses puissent changer, c'est pour ça que ça me semble être un point de vue intéressant. Et si justement ça s'améliore... que se passera-t-il ? Les gens derrière le féminisme resteront-ils figés ou accepterons-t-ils de se remettre en question et de changer leurs slogans en conséquence ?

Je crois que je vois l'image de la "féministe frustrée", pas parce que j'y crois, mais c'est vraiment une figure populaire apparemment.... et je me demande... et cette féministe frustrée ... quand cessera-t-elle le combat ? à partir de quel moment, de quelles limites estimera-t-elle avoir comblé le fossé de l'inégalité hommes-femmes ? Et comment fera-t-elle pour déterminer qu'il est comblé ? Et alors... si elle y parviens... cessera-t-elle le combat ? Ou continuera-t-elle a clamer sa place ad aeternam ?

Bon. J'ai fait l'effort de te répondre plutôt clairement, il me semble, mais au lieu de me répondre "pour de vrai", tu te contentes de me traiter d'agressive (c'est quand même un peu facile) et tu pousses la mauvaise foi jusqu'à évincer des passages que tu quotes ceux qui répondent très exactement à des choses sur lesquelles tu veux manifestement rester butée. (Sur le "pourquoi" de l'importance du mot "féminisme", je t'ai quand même assez longuement répondu, mais bizarrement tu as choisi d'évincer ce passage en me citant pour me rétorquer exactement ce à quoi j'ai répondu. Et je ne parle même pas de la première phrase de mon post où je demande ce que le féminisme est censé comporter d'agressif et dont tout ce que tu retiens au niveau de ta réponse- même si là, bravo,tu n'as pas tronquée la citation- c'est le passage où je dis "Désolée, je risque de m'énerver encore un peu". C'est quand même bien pratique de ne lire que ce qui t'arrange!).

Donc ceci est la dernière réponse que je te fais, je n'aime pas dialoguer avec les murs. Mais bon, c'est sûrement encore une marque de mon "agressivité" ou de ma "frustration".
 
4 Avril 2010
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Paname
Être contre les -ismes n'est pas forcément de la paresse intellectuelle ; c'est aussi refuser les étiquettes, les mouvements prêts-à-penser...
Même - et surtout ? - en philosophie, les "-ismes" sont réducteurs. Taxez tel auteur d'être bidul-iste, parlez-en avec un spécialiste, et il vous démontrera par a+b et textes à l'appui que cette qualification est excessive/infondée/stéréotypée. Les systèmes de pensée intéressants sont complexes, multilatéraux, et ne peuvent se réduire à une idée directrice. Une étiquette pseudo-savante peut aider à développer un discours théorique, certes. Mais en aucun cas les mots ne devraient servir de totem identitaire à tous ceux qui manquent de chevaux de bataille.

J'ai l'impression que, bien souvent, les filles qui s'abritent derrière des mots tels que "féministe" se rangent dans une case à l'attention des autres, sans méditer leur engagement. J'ai l'impression que toutes ces belles causes ne sont que des panneaux de signalisation ("regardez-moi, j'existe, j'ai une personnalité"), des moyens d'insertion sociale, peut-être la quête légitime d'une utilité sociale, mais bien rarement quelque chose de vraiment intelligent. (Je vais me faire immoler en public, mais tant pis.)
Rien ne m'énerve autant que les gens qui se présentent comme "féministes pro-sexe" par exemple. QUI se définirait comme telle si elle n'avait pas trouvé cette charmante appellation sur un forum d'intégristes du chromosome X ? Quel activiste n'a jamais adopté les slogans et idées pré-mâchés de son parti/asso ?
Vous allez me dire qu'il existe autant de féminismes que de femmes... Alors évitez de vous moutonniser comme s'il n'y avait pas de subtilité dans vos idées.

siuoL a dit :
Pour conclure, centrer les échanges sur le contenu, au lieu de discuter des labellisations, ou des dites identités, c'est bien plus riche et dynamique. Je m'en fiche que Truc se définisse féministe, parce que ça n'a objectivement pas de sens sauf si elle-il a reçu le même savoir académique que moi ou a lu les mêmes auteurs, connaît l'Histoire du féminisme et des féminismes... En fait, ce n'est même pas suffisant ! Par contre savoir qu'il-elle est pro ou anti prostitution, pro ou anti peine de mort, pro ou anti avortement, pro ou anti loi sur la burqa etc. ça oui, ça me parle.
+12 00000000 :)

A force de lire des interventions de pseudo-jeunes-féministes sur le Net, j'en conclus qu'être "féministe" se réduit parfois à :
- mépriser tout détenteur de chromosome Y que l'on ne connaît pas personnellement
- placer "phallocratie" "hétérosexisme" et "viol" dans toutes ses phrases
- incendier Orelsan à tout bout de champ (les Chiennes de Garde, vous n'avez aucune crédibilité, kikoo !)
- tout ramener à l'oppression sexuelle : codes vestimentaires, publicité, institutions, sentiments, DSK...
- sombrer dans un délire de persécution
Et je suis alors fière de poursuivre mon chemin de manière individuelle. Je ne m'interdis rien que s'autorisent les hommes. J'engueule les mecs qui me rappellent trop souvent que mon sexe est considéré comme faible. Je pioche des idées chez Beauvoir. De manière plus anecdotique, je pousse par exemple ma (grand-)mère soumise à s'émanciper un peu du schéma traditionnel de la femme qui cuisine et du mari qui conduit (#causeperdue).

Mais je ne partage pas le démon de la visibilité associative de mes semblables.


Edit : et au regard de la situation internationale, je n'ai pas dit que les femmes n'avaient pas besoin d'améliorer leur condition !!
 
  • Big up !
Réactions : Tirelipimpon
15 Juin 2011
508
720
3 864
-Loreleï-;2381119 a dit :
Humanisme alors, pas féminisme ? Et dans ce débat je n'ai pas entendu parler de "personne biologiquement féminine" mais de "femmes" à chaque fois. Alors j'entends bien ce que tu dis sur le genre et le sexe, sauf que ce n'est pas ce qui a été dit (de manière générale, pas seulement toi) dans le reste du débat. Et il me semble qu'on nous a présenté ici le féminisme comme se battant pour le droit des femmes. Donc je me demande pour ces gens qui refusent de se laisser considérer comme des femmes sous prétextes qu'ils ont une foune, comment on peut se dire féministe (toujours dans le sens qui nous a été présenté depuis le début ici).

EDIT : j'agresse personne là, je cherche vraiment à comprendre

Je ne suis pas d'accord avec toi : dans ce débat il a plusieurs fois été dit, et ça l'est également dans l'article de Maïa, que le féminisme défendait également les droits des hommes.
Pour le reste de ton post, la fameuse citation de Simone de Beauvoir est bien "On ne nait pas femme, on le devient". Ce n'est pas le sexe qui t'est attribué à la naissance qui fait de toi une femme, c'est la façon dont tu te construis. C'est là une idée féministe par définition !
Et c'est là qu'on comprend également que de nombreuses féministes soutiennent le combat transgenre, c'est on ne peut plus logique.
Mais bon, puisque tu t'adressais à Marquise Olympia je vais la laisser te répondre elle-même comme elle l'entend, d'autant que je ne voudrais pas faire dériver le débat. :)
 
15 Juin 2011
508
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-Loreleï-;2381149 a dit :
Je parlais pas de femme à l'opposé d'homme là. Je parlais du sexe féminin qui n'implique pas forcément la notion de "femme", pour répondre à Marquise.
Je ne pense pas que ce soit incompatible avec le reste de ma réponse si tu me lis bien... :)
 

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